Pop
C'est un album de reprise qui va propulser Mark Ronson au sommet des charts anglais, Version sort en 2007. Mark Ronson sur Version, réinterpréte des titres déjà connus de Radiohead, Kasabian, Coldplay, The Smiths, Brittney Spears, ... La qualité des arrangements est au rendez-vous, avec en guest des cuivres sur l'ensemble des morceaux, les chansons originales en ressortent transfigurées. Certaines covers sont meilleures que les compositions originales et l'intégralité de l'album se laisse écouter avec bonheur. Album pas réellement indispensable, mais qui convient parfaitement en fond sonore pour vos soirées entre amis, sorte de compilation pour apéritifs mais d'assez bonne qualité.
Version contient quelques perles que ce soit Valérie où la voix d'Amy Winehouse fait des merveilles sur ce titre classic soul sauce moderne, LSF issu du premier album de Kasabian, et repris ici par le groupe avec les arrangements de Ronson, ou le fabuleux Toxic de Britney Spears repris par Tiggers.
Lilly Allen viens poser sa voix si reconnaissable sur Oh My God et la musique se tourne vers une pop joyeuse, qui reste en filigrane tout au long de l'enregistrement avec entre autre Santigold et le titre Pretty Green.
L'album comporte aussi des instrumentaux: divers morceaux qui servent d'intros, outros et le titre God Put A Smile On Your Face. Ce titre fut composé par Coldplay, c'est la seule fois que je me permettrai de les féliciter d'avoir fait un morceau car sans eux nous n'aurions pas la chance d'écouter les daptones sur ce titre. Ce groupe de cuivre étant le groupe "maison" du label Daptone Records sur lequel on peut retrouver des chanteuses comme Sharon Jones. Donc un morceau médiocre peut donner quelque chose d'intéressant pour peu que les bonnes personnes soient aux commandes.
C'est à la fin des années 90 avec l'émission Paris Dernière que la femme de Thierry Ardisson s'occupant de l'habillage sonore de l'émission eut l'idée de mettre des covers dans la bande originale. Ces versions souvent décalées, amusantes mais parfois géniales furent compilées sur un premier cd en 2000 et connurent un succès retentissant. La mode de la reprise est tellement importante qu'aujourd'hui rares sont les jeunes artistes qui ne font pas une cover pour se faire connaître.
Version est donc dans l'air du temps et vous dynamisera par ses morceaux cuivrés qui dessinent les contours d'une pop joyeuse et chaleureuse.
Note: 12/20
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samedi 10 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012
Pappy fait de la résistance
C'est à 86 ans que le vénérable batteur Roy Haynes enregistre son 33ème album en tant que leader: Roy-Alty. Le jeu de mot est digne de figurer dans l'almanach Vermot mais ne je ne lui jetterai pas la pierre étant assez friand des mauvais calembours...
Le batteur s'est entouré pour cet album de son "Fountain of Youth band" composé de Jaleel Shaw au saxophone, Martin Bejerano au piano et David Wong à la basse. Sur certains morceaux, Chick Corea et Roy Hargrove viennent compléter ce line-up. A ces noms prestigieux viennent s'ajouter sur le dernier morceau Passion Dance de Mc Coy Tyner, Marcus Strickland au sax ténor, Robert Rodriguez au piano et Roberto Quintero avec Craig Haynes aux percussions.
Roy-Alty ne comporte qu'une composition du batteur: All The Bars Are Open, dans lequel le pianiste Chick Corea fait merveille, le morceau est tout en retenue et l'improvisation longue du pianiste est vraiment bien exécutée.
L'ensemble de l'album est composé de standards, Roy Haynes est une légende vivante et a joué avec les plus grands jazzmen, que ce soit Charlie Parker, Miles Davis, Mc Coy Tyner, Coltrane, Monk, Sarah Vaughan, Sonny Rollins, Chick Corea, ...
Sur Roy-Alty, Roy Haynes rend hommage à tous ces fantastiques musiciens en reprenant leurs standards. L'album s'ouvre sur Grand Street que Roy Haynes a enregistré avec Sonny Rollins en 1958, Roy Hargrove remplace Clark Terry sans coup férir. Le trompettiste est aussi présent sur These Foolish Things, Milestones, l'excellent Tin Tin Deo, Equipoise et enfin le magistral Passion Dance. Ce dernier morceau est vraiment la perle de cet album avec un arrangement de cuivre assez proche de l'original mais avec des soli de haute voltige et des percussions entrainant le morceau dans un rythme diabolique.
Roy-Alty est un album qui ne décevra pas les amateurs de jazz, la qualité des instrumentistes, des thèmes repris, en font un indispensable de l'année 2011.
Roy Haynes par cet album retrace les rencontres importantes de sa carrière et nous emmène dans un voyage musical à travers 60 ans de jazz.
L'exercice aurait pu être décevant si le jazzman n'avait pas fait participer à cette aventure son "fountain of youth" band, qui comme son nom l'indique apporte toute la modernité du jazz actuel à des thèmes déjà maintes fois repris.
Objectif atteint donc, même si sur des titres comme Milestones, le jeu est un peu convenu. Morceau vite oublié avec Tin Tin Deo ou Off Minor.
Si vous voulez entendre des standards du jazz repris par des musiciens hors pair, Roy-Alty est fait pour vous. En revanche si la composition originale, les ambiances sonores du label ECM, sont votre graal, dans ce cas là mieux vaut passer votre chemin.
Note: 14/20
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dimanche 21 octobre 2012
Les Doctors sont en ville
Rock
Cette semaine, une petit coup d’œil dans le rétroviseur avec l'album Pocket Full Of Kryptonite, sorti il y a un peu plus de 25 ans en 1991. Le groupe Spin Doctors emmené par le chanteur Chris Barron connut un succès énorme avec ce premier album studio, 10 millions de ventes dans le monde.
Les Spin Doctors ne purent pourtant jamais vraiment réitérer cet exploit avec leurs albums suivants, que ce soit avec Turn It Upside Down, environ 1 million d'album, et You Got To Believe Something, hécatombe, avec 75000 albums. Aujourd'hui le groupe existe encore mais ne rencontre pas le public de ses débuts. Cette carrière artistique rappelle les one-hit wonder des années 80 qui n'arrivent jamais à refaire le hit qui les propulsera à nouveau au sommet des charts.
Pocket Full Of Kryptonite sort en 1991, mais ne sera diffusé qu'à partir de 1992 à la radio en France. Le premier single extrait de l'album est Little Miss Can't Be Wrong, blues rock assez pop tout en gaieté. Mais le raz de marée va venir avec le deuxième single Two Princes qui restera le tube absolu avec son riff de guitare funky, le thème universel de l'amour, la voix de Barron qui se permet de scatter, le jeu de batterie avec ses futs si sonores, ... Il faut le dire ça fait du bien d'entendre ça au sortir des années 80 et de la cold wave, dark wave et autre new wave. Cette vague là est bien plus sympathique, on arrête de faire la gueule et on fait la fête. Le message est certes simplissime, mais la jeunesse de part et d'autre de l'atlantique veux s'amuser et le titre Two Princes nous invite à cette "party".
Pocket Full Of Kryptonite est un album rock qui doit figurer dans toute bonne discothèque, les deux hits de l'album ne sont qu'une mise en bouche de titres moins racoleurs, que ce soit avec le très zeppelinien Refrigerator Car, le bluesy Jimmy Olsen's Blues qui reprend la construction de Two Princes, le stonien Off My Line. Là où les Spin Doctors sont forts c'est qu'ils arrivent à faire des classiques rocks mais à la sauce des années 90, c'est à dire punchy avec une bonne dose de funk. Cependant pour arriver à faire cette cuisine, il faut être un cordon bleu et les Doctors sont des musiciens de très haut vol. Il suffit pour s'en persuader d'écouter le morceau Shinbone Alley / Hard To Exist avec ses soli de guitare experts et sa basse slappée avec vigueur ou What Time Is It avec un batteur calant ses breaks à la perfection. Le chant n'est pas en reste que ce soit avec le sirupeux Forty Or Fifty ou les différentes vocalises que Barron prodigue sur l'ensemble de l'album.
Ces musiciens sont virtuoses et les compositions sonnent, Pocket Full Of Kryptonite ne peut que marcher.
Après des déboires divers, les Spin Doctors ne semblaient plus qu'être une coquille vide et pourtant ils ont annoncé la sortie d'un nouvel album en 2013. Peut-être la chance renverra ces Doctors sur le devant de la scène plus de 25 ans après ...
Note: 15/20
Ecoutez ici
Cette semaine, une petit coup d’œil dans le rétroviseur avec l'album Pocket Full Of Kryptonite, sorti il y a un peu plus de 25 ans en 1991. Le groupe Spin Doctors emmené par le chanteur Chris Barron connut un succès énorme avec ce premier album studio, 10 millions de ventes dans le monde.
Les Spin Doctors ne purent pourtant jamais vraiment réitérer cet exploit avec leurs albums suivants, que ce soit avec Turn It Upside Down, environ 1 million d'album, et You Got To Believe Something, hécatombe, avec 75000 albums. Aujourd'hui le groupe existe encore mais ne rencontre pas le public de ses débuts. Cette carrière artistique rappelle les one-hit wonder des années 80 qui n'arrivent jamais à refaire le hit qui les propulsera à nouveau au sommet des charts.
Pocket Full Of Kryptonite sort en 1991, mais ne sera diffusé qu'à partir de 1992 à la radio en France. Le premier single extrait de l'album est Little Miss Can't Be Wrong, blues rock assez pop tout en gaieté. Mais le raz de marée va venir avec le deuxième single Two Princes qui restera le tube absolu avec son riff de guitare funky, le thème universel de l'amour, la voix de Barron qui se permet de scatter, le jeu de batterie avec ses futs si sonores, ... Il faut le dire ça fait du bien d'entendre ça au sortir des années 80 et de la cold wave, dark wave et autre new wave. Cette vague là est bien plus sympathique, on arrête de faire la gueule et on fait la fête. Le message est certes simplissime, mais la jeunesse de part et d'autre de l'atlantique veux s'amuser et le titre Two Princes nous invite à cette "party".
Pocket Full Of Kryptonite est un album rock qui doit figurer dans toute bonne discothèque, les deux hits de l'album ne sont qu'une mise en bouche de titres moins racoleurs, que ce soit avec le très zeppelinien Refrigerator Car, le bluesy Jimmy Olsen's Blues qui reprend la construction de Two Princes, le stonien Off My Line. Là où les Spin Doctors sont forts c'est qu'ils arrivent à faire des classiques rocks mais à la sauce des années 90, c'est à dire punchy avec une bonne dose de funk. Cependant pour arriver à faire cette cuisine, il faut être un cordon bleu et les Doctors sont des musiciens de très haut vol. Il suffit pour s'en persuader d'écouter le morceau Shinbone Alley / Hard To Exist avec ses soli de guitare experts et sa basse slappée avec vigueur ou What Time Is It avec un batteur calant ses breaks à la perfection. Le chant n'est pas en reste que ce soit avec le sirupeux Forty Or Fifty ou les différentes vocalises que Barron prodigue sur l'ensemble de l'album.
Ces musiciens sont virtuoses et les compositions sonnent, Pocket Full Of Kryptonite ne peut que marcher.
Après des déboires divers, les Spin Doctors ne semblaient plus qu'être une coquille vide et pourtant ils ont annoncé la sortie d'un nouvel album en 2013. Peut-être la chance renverra ces Doctors sur le devant de la scène plus de 25 ans après ...
Note: 15/20
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samedi 13 octobre 2012
Un peu de fraîcheur canadienne
Rap
Le groupe canadien Random Recipe amène un peu de subtilité dans le monde du rap qui est souvent représenté par des gros lourds avec des chaines en or, des grosses bagnoles et des femmes dénudées avec des formes bien placées, qui se trémoussent en ne laissant aucun doute sur leurs virginités perdues. Pour les quelques femmes rappeuses, le constat est amer, soit on se trouve face à une femme qui joue de ses épaules de déménageurs, soit c'est la carte sexe à fond qui est choisie. Random Recipe apporte donc un peu de fraîcheur avec un rap féminin loin des ornières du mainstream rap.
La production est assez minimaliste et change des grosses productions américaines des rappeurs de notre époque. Cependant le mixage aussi est un peu cheap et les placements dans l'espace sonore pas forcément adéquats: voix trop devant, guitare anémique, ...
Certainement la contrepartie d'un budget restreint. L'alchimie de Random Recipe tient en grande partie de l'équilibre entre la chanteuse Frannie et la rappeuse Fab, ce sont vraiment elles le cœur du groupe.
Fold It ! Mold It ! est donc le premier album du quatuor canadien qui est sorti en 2010 au Canada et en 2012 en France ! A l'heure des autoroutes de l'information, c'est un peu risible, ... les lois du marketing sont impénétrables.
Après une introduction dans la droite ligne des jams de rues, Fold It ! Mold It ! débute sur Pack Your Bags qui, sur le thème, comporte une touche latino. Cette influence latine est présente sur de nombreux morceaux que ce soit les claves et percussions de Without You, la guitare de Something On My Mind et Shining Star.
L’éclectisme est de rigueur avec des ballades proches des folk songs actuels: Love Love, des tubes énergiques: Sta'Zitto, A Moment With Last Dinosaur, un morceaux plus rock: Dangerous. Sur deux morceaux, la sauce ne prend pas, Bad Luck et Wonderwoman où Frannie fait des vocalises qui restent assez indigestes.
Mais retenons plutôt la fraîcheur de Fold It ! Mold It ! et la complicité des deux chanteuses qui renouvellent sans le révolutionner le rap actuel.
Note: 12/20
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Le groupe canadien Random Recipe amène un peu de subtilité dans le monde du rap qui est souvent représenté par des gros lourds avec des chaines en or, des grosses bagnoles et des femmes dénudées avec des formes bien placées, qui se trémoussent en ne laissant aucun doute sur leurs virginités perdues. Pour les quelques femmes rappeuses, le constat est amer, soit on se trouve face à une femme qui joue de ses épaules de déménageurs, soit c'est la carte sexe à fond qui est choisie. Random Recipe apporte donc un peu de fraîcheur avec un rap féminin loin des ornières du mainstream rap.
La production est assez minimaliste et change des grosses productions américaines des rappeurs de notre époque. Cependant le mixage aussi est un peu cheap et les placements dans l'espace sonore pas forcément adéquats: voix trop devant, guitare anémique, ...
Certainement la contrepartie d'un budget restreint. L'alchimie de Random Recipe tient en grande partie de l'équilibre entre la chanteuse Frannie et la rappeuse Fab, ce sont vraiment elles le cœur du groupe.
Fold It ! Mold It ! est donc le premier album du quatuor canadien qui est sorti en 2010 au Canada et en 2012 en France ! A l'heure des autoroutes de l'information, c'est un peu risible, ... les lois du marketing sont impénétrables.
Après une introduction dans la droite ligne des jams de rues, Fold It ! Mold It ! débute sur Pack Your Bags qui, sur le thème, comporte une touche latino. Cette influence latine est présente sur de nombreux morceaux que ce soit les claves et percussions de Without You, la guitare de Something On My Mind et Shining Star.
L’éclectisme est de rigueur avec des ballades proches des folk songs actuels: Love Love, des tubes énergiques: Sta'Zitto, A Moment With Last Dinosaur, un morceaux plus rock: Dangerous. Sur deux morceaux, la sauce ne prend pas, Bad Luck et Wonderwoman où Frannie fait des vocalises qui restent assez indigestes.
Mais retenons plutôt la fraîcheur de Fold It ! Mold It ! et la complicité des deux chanteuses qui renouvellent sans le révolutionner le rap actuel.
Note: 12/20
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samedi 6 octobre 2012
Ti ondule ton corps !
Jazz
Sex Toy est le cinquième album d’Édouard Bineau, et le second sous le patronyme Wared qui signifie édouard en verlan. Le pianiste est une véritable découverte et le morceau éponyme mérite à lui seul l'achat de cet album.
Sex Toy, le titre est plutôt bien trouvé, un objet dévolu au plaisir onanique, l'auteur recherche grâce au support enregistré à procurer du plaisir à l'auditeur. Et ce plaisir est en somme très individuel car si l'on se réfère au mode d'écoute le plus couramment usité, on se retrouve avec un casque d'iphone ou d'ipod sur les oreilles !
Après un morceau d'introduction X 1938, le morceau Sex Toy débute sur un riff au piano très rythmé, soutenu par les cuivres qui exposent le thème. Dès ce morceau la complicité entre le saxophoniste Daniel Erdmann et le pianiste se fait sentir.
Edouard Bineau recherche avant tout la musicalité, il fait attention aux thèmes, sur l'album, seuls 2 morceaux ne sont pas des compositions : d'abord Lorelei Sebasto Cha composé par H F Thiéfaine et Mourir Pour Des Idées de Brassens. Ces reprises ne sont pas intéressantes, même si c'est bien exécuté, que la musique originale est plutôt loin, il n'y a pas le petit coup de baguette magique qui viens façonner le diamant brut.
Carousel est une composition qui représente assez bien le jazz contemporain en Europe, voire en France, ce n'est pas réellement ma tasse de thé.
Sur New Ed, on se lâche, la rythmique entêtante du piano rappelle le jeu de Sam Yahel avec Joshua Redman et son Elastic Band. L'improvisation se veut dissonnante, plus free que sur les autres morceaux.
L'importance de la construction du thème sur un riff de piano assez vif est encore très bien fait par Bineau sur Homo Erectus, la fin du morceau fini en apothéose avec le batteur qui lâche tout. Un morceau qui je pense doit prendre toute sa mesure en live.
Avec Frederique, morceau en deux parties, le pianiste nous montre tout d'abord un jeu très lyrique dans lequel il excelle. Ensuite dans un second temps le tempo s’accélère, pour un thème plus joyeux.
On peut imaginer que le musicien à cherché à nous peindre les deux facettes d'une personne, ou bien encore les deux phases de vie que celle-ci à pu rencontrer.
Centrifugation reste de conception plus classique, c'est avec Fazzer que le groupe Wared termine l'enregistrement et un très bon solo de saxophone.
Edouard Bineau arrive à nous raconter des histoires, son jeu est intéressant car il peut aussi bien être très lyrique et sur un autre morceau rythmique et rigoureux mais toujours avec une pointe de groove.
C'est une découverte agréable de savoir qu'un pianiste français est capable de composer des thèmes et d'improviser comme les grands noms du jazz américain actuel.
Pour ma part, j'espère que Bineau pour ses prochains albums, s'orientera plus vers des compositions telles que Sex Toy, Homo Erectus, Frédérique, et délaissera le côté "francojazz" de Carousel.
Affaire à suivre...
Note: 12/20
Ecoutez ici
Sex Toy est le cinquième album d’Édouard Bineau, et le second sous le patronyme Wared qui signifie édouard en verlan. Le pianiste est une véritable découverte et le morceau éponyme mérite à lui seul l'achat de cet album.
Sex Toy, le titre est plutôt bien trouvé, un objet dévolu au plaisir onanique, l'auteur recherche grâce au support enregistré à procurer du plaisir à l'auditeur. Et ce plaisir est en somme très individuel car si l'on se réfère au mode d'écoute le plus couramment usité, on se retrouve avec un casque d'iphone ou d'ipod sur les oreilles !
Après un morceau d'introduction X 1938, le morceau Sex Toy débute sur un riff au piano très rythmé, soutenu par les cuivres qui exposent le thème. Dès ce morceau la complicité entre le saxophoniste Daniel Erdmann et le pianiste se fait sentir.
Edouard Bineau recherche avant tout la musicalité, il fait attention aux thèmes, sur l'album, seuls 2 morceaux ne sont pas des compositions : d'abord Lorelei Sebasto Cha composé par H F Thiéfaine et Mourir Pour Des Idées de Brassens. Ces reprises ne sont pas intéressantes, même si c'est bien exécuté, que la musique originale est plutôt loin, il n'y a pas le petit coup de baguette magique qui viens façonner le diamant brut.
Carousel est une composition qui représente assez bien le jazz contemporain en Europe, voire en France, ce n'est pas réellement ma tasse de thé.
Sur New Ed, on se lâche, la rythmique entêtante du piano rappelle le jeu de Sam Yahel avec Joshua Redman et son Elastic Band. L'improvisation se veut dissonnante, plus free que sur les autres morceaux.
L'importance de la construction du thème sur un riff de piano assez vif est encore très bien fait par Bineau sur Homo Erectus, la fin du morceau fini en apothéose avec le batteur qui lâche tout. Un morceau qui je pense doit prendre toute sa mesure en live.
Avec Frederique, morceau en deux parties, le pianiste nous montre tout d'abord un jeu très lyrique dans lequel il excelle. Ensuite dans un second temps le tempo s’accélère, pour un thème plus joyeux.
On peut imaginer que le musicien à cherché à nous peindre les deux facettes d'une personne, ou bien encore les deux phases de vie que celle-ci à pu rencontrer.
Centrifugation reste de conception plus classique, c'est avec Fazzer que le groupe Wared termine l'enregistrement et un très bon solo de saxophone.
Edouard Bineau arrive à nous raconter des histoires, son jeu est intéressant car il peut aussi bien être très lyrique et sur un autre morceau rythmique et rigoureux mais toujours avec une pointe de groove.
C'est une découverte agréable de savoir qu'un pianiste français est capable de composer des thèmes et d'improviser comme les grands noms du jazz américain actuel.
Pour ma part, j'espère que Bineau pour ses prochains albums, s'orientera plus vers des compositions telles que Sex Toy, Homo Erectus, Frédérique, et délaissera le côté "francojazz" de Carousel.
Affaire à suivre...
Note: 12/20
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samedi 29 septembre 2012
Crossfader addict
Electro pop
Rendu célèbre par le single Down The Road, le quatuor de deejays nantais nous propose son premier album Tetra en septembre 2012. Les champions du "turntablism", qui, pour simplifier est l'art de fabriquer un morceau avec des disques passés à la volée en y incluant des techniques de scratching, nous livrent un album de 14 titres qui est réellement plaisant à écouter. C'est un peu le chocolat avec le café, ou le parmesan sur les pâtes au beurre, de la gourmandise, du plaisir simple et joyeux. Car sur Tetra, la plupart des morceaux sont assez fun et punchy: Kings Season, Who Are You, Happy, Genius. Les musiciens piochent leurs sonorités et leurs beats dans les années 80: Together, Arcade,... mais peuvent aussi s'orienter sur des ambiances proche de la musique de film sur F.U.Y.A et The Cell. Les 4 nantais ont bénéficié de beaucoup de featuring plus ou moins bien réussis, Pigeon John sur Because Of You marque des points alors que Jay Jay Johanson sur Give Up The Ghost mérite le carton rouge.
Enfin, sur The Beat et Le Banquet, le scratch est célébré de manière virtuose, ce qui augure de belles prestations live. Un bémol sur les crédits de la pochette dans lesquels on ne voit que 20syl partout.
"other instruments by 20syl", "drum programming by 20syl", "choir & other instruments by 20syl", "album produced by 20syl", ... donc soit le dit 20syl court après les royalties, soit il dispose d'un égo surdimensionné. Le principe de groupe repose sur un équilibre précaire, ou chacun doit tirer son épingle du jeu. Si des 4 deejays, il y a une reconnaissance plus importante pour l'un d'entre eux, la vie de C2C pourrait bien être courte. En attendant de voir évoluer ce groupe, n'hésitez pas à écouter Tetra, qui n'est pas un album révolutionnaire mais qui fait du bien comme relire un bon vieux roman policier, ce n'est pas de la grande littérature mais le plaisir est là.
Note: 12/20
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samedi 22 septembre 2012
Sortez les mouchoirs (3)
Dernier message de cette trilogie consacrée à rendre hommage aux artistes qui ont disparus en 2012 et qui m'ont marqué par leur carrière artistique.
Donald Dunn
Ce bassiste est à lui seul un monument du rythm and blues, on ne compte plus ses participations à des albums, les groupes avec lesquels il a joué pendant plus de 50 ans. Mais c'est avec Booker T & The Mg's et plus tard les Blues Brothers qu'il va écrire quelques unes des plus belles pages du blues et de la soul. On ne peut pas citer Donald "Duck" Dunn sans son inséparable comparse Steve "the Colonel" Cropper. Dunn et le guitariste se connaissent de longue date, ils ont créé les Mar-Keys ensemble au tout début des années 60. Si le bassiste quitte l'aventure assez rapidement, lors de la formation par Cropper de Booker T & The Mg's, un groupe maison pour le label Stax, il rapplique assez rapidement. Ainsi si sur l'enregistrement le plus connu de Booker T Green Onions, Dunn n'est pas présent, c'est lui qui deviendra le bassiste attitré de la formation dès 1964.
Il faut bien comprendre que Booker T & The Mg's était avant tout un groupe d'accompagnement et de studio pour les stars du label Stax. Ils ont donc enregistré énormément d'albums sous le nom de star comme Otis Redding par exemple. Le directeur de Stax leur a permis aussi d'enregistrer nombre d'albums en leur nom dont certains sont aujourd'hui encore incontournables.
Hip Hug-Her est le premier gros succès de Booker T après le fameux Green Onions, l'album sort en 1967 et le titre éponyme se classe très rapidement dans les charts.
Ecoutez Hip Hug-Her
Mc Lemore Avenue est un album sorti en 1970, la pochette est un clin d’œil à celle des Beatles Abbey Road. Mais l'hommage ne s'arrête pas là car le groupe reprend des titres des Beatles sur l'ensemble de l'enregistrement.
Ecoutez McLemore Avenue
L'album Melting Pot est différent par la conception des morceaux. En effet l'improvisation est omniprésente et les thèmes sont moins faciles, on se rapproche d'un jeu jazz.
Ecoutez Melting Pot
Grâce au label Stax, le groupe de Booker T enregistra avec beaucoup d'artistes et Dunn pu participer à des albums mythiques:
Avec Albert King, le célèbre bluesman sur Born Under A Bad Sign et aussi Bill Withers sur l'album Just As I Am.
Ecoutez Born Under A Bad Sign
Ecoutez Just As I Am
Avec Wilson Pickett sur l'album In The Midnight Hour et le chanteur Eddie Floyd pour Knock On Wood.
Ecoutez Knock On Wood
Ecoutez Fathers And Sons
Avec Muddy Waters pour l'album Fathers & Sons, et avec beaucoup d'autres artistes mais la collaboration la plus importante en tant que sideman sera sur les enregistrements d'Otis Redding et les incontournables Pain In My Heart, Dock Of The Bay et Soul Album.
Ecoutez Dock Of The Bay
Ecoutez The Soul Album
A la fin des années 70, Dunn et Cropper sont engagés par Dan Akroyd et Jon Belushi pour assurer le line up des Blues Brothers à l'émission de télévision Saturday Night Live. Les 2 acteurs chanteurs sont là pour assurer des skteches musicaux. C'est en 1980 que le film Blue Brothers va faire connaître au monde entier le visage de Donald Dunn qui pour ce film joue son propre rôle. Mais les Blues Brothers ne vont pas s'arrêter là et vont enregistrer une dizaine d'album dont les bandes originales des deux films, en effet une suite Blues Brothers 2000 verra le jour.
Merci a Duck pour la fameuse ligne de basse de Everybody Needs Somebody qui me donne invariablement envie de bouger mon popotin et d'essayer de danser comme Akroyd et Belushi.
C'est la fin de cet hommage en trois épisodes merci à ces artistes d'exception d'avoir enrichi notre vie par leurs musiques inoubliables.
Donald Dunn
Ce bassiste est à lui seul un monument du rythm and blues, on ne compte plus ses participations à des albums, les groupes avec lesquels il a joué pendant plus de 50 ans. Mais c'est avec Booker T & The Mg's et plus tard les Blues Brothers qu'il va écrire quelques unes des plus belles pages du blues et de la soul. On ne peut pas citer Donald "Duck" Dunn sans son inséparable comparse Steve "the Colonel" Cropper. Dunn et le guitariste se connaissent de longue date, ils ont créé les Mar-Keys ensemble au tout début des années 60. Si le bassiste quitte l'aventure assez rapidement, lors de la formation par Cropper de Booker T & The Mg's, un groupe maison pour le label Stax, il rapplique assez rapidement. Ainsi si sur l'enregistrement le plus connu de Booker T Green Onions, Dunn n'est pas présent, c'est lui qui deviendra le bassiste attitré de la formation dès 1964.
Il faut bien comprendre que Booker T & The Mg's était avant tout un groupe d'accompagnement et de studio pour les stars du label Stax. Ils ont donc enregistré énormément d'albums sous le nom de star comme Otis Redding par exemple. Le directeur de Stax leur a permis aussi d'enregistrer nombre d'albums en leur nom dont certains sont aujourd'hui encore incontournables.
Hip Hug-Her est le premier gros succès de Booker T après le fameux Green Onions, l'album sort en 1967 et le titre éponyme se classe très rapidement dans les charts.
Ecoutez Hip Hug-Her
Mc Lemore Avenue est un album sorti en 1970, la pochette est un clin d’œil à celle des Beatles Abbey Road. Mais l'hommage ne s'arrête pas là car le groupe reprend des titres des Beatles sur l'ensemble de l'enregistrement.
Ecoutez McLemore Avenue
L'album Melting Pot est différent par la conception des morceaux. En effet l'improvisation est omniprésente et les thèmes sont moins faciles, on se rapproche d'un jeu jazz.
Ecoutez Melting Pot
Grâce au label Stax, le groupe de Booker T enregistra avec beaucoup d'artistes et Dunn pu participer à des albums mythiques:
Avec Albert King, le célèbre bluesman sur Born Under A Bad Sign et aussi Bill Withers sur l'album Just As I Am.
Ecoutez Born Under A Bad Sign
Ecoutez Just As I Am
Ecoutez Knock On Wood
Ecoutez Fathers And Sons
Avec Muddy Waters pour l'album Fathers & Sons, et avec beaucoup d'autres artistes mais la collaboration la plus importante en tant que sideman sera sur les enregistrements d'Otis Redding et les incontournables Pain In My Heart, Dock Of The Bay et Soul Album.
Ecoutez The Soul Album
A la fin des années 70, Dunn et Cropper sont engagés par Dan Akroyd et Jon Belushi pour assurer le line up des Blues Brothers à l'émission de télévision Saturday Night Live. Les 2 acteurs chanteurs sont là pour assurer des skteches musicaux. C'est en 1980 que le film Blue Brothers va faire connaître au monde entier le visage de Donald Dunn qui pour ce film joue son propre rôle. Mais les Blues Brothers ne vont pas s'arrêter là et vont enregistrer une dizaine d'album dont les bandes originales des deux films, en effet une suite Blues Brothers 2000 verra le jour.
Merci a Duck pour la fameuse ligne de basse de Everybody Needs Somebody qui me donne invariablement envie de bouger mon popotin et d'essayer de danser comme Akroyd et Belushi.

C'est la fin de cet hommage en trois épisodes merci à ces artistes d'exception d'avoir enrichi notre vie par leurs musiques inoubliables.
samedi 15 septembre 2012
Sortez les mouchoirs (2)
Adam Yauch
Bassiste et rappeur au sein des Beastie Boys, il décéda en mai de l'année 2012 des suites d'un cancer. Beastie Boys est un trio de rap formé de Yauch, Michael Diamond et Adam Horovitz. C'est certainement le groupe de rap le plus intéressant des 30 dernières années. Il faut savoir que le groupe avant de faire du rap était un groupe de punk hardcore, Horovitz le guitariste ne faisait pas encore partie de la bande. Ce n'est qu'après quelques années que le groupe se transforme en trio en intégrant le guitariste et change totalement de voie musicale pour faire du rap. Donc nous voilà avec Adam Yauch dit MCA, Michael Diamond dit Mike D et le guitariste Horovitz dit Ad-Rock. Mais les Beastie Boys ne singent pas les rappeurs de l'époque comme Grandmaster Flash, ils sont blancs et viennent de la scène punk de New York, ils arrivent avec leur bagage musical et leurs propres histoires. Ainsi leur musique n'est pas que basée sur des samples, les Boys jouent réellement sur scène, parlent de leur quotidien et ne s'invente pas une vie de bad boy des quartiers noir. Ils ajoutent leur culture punk avec soit une musique proche du métal comme sur leur premier album, soit une attitude montrant l'absence de limite par rapport aux règles établies.
Leur succès les porte jusqu'en 1989 avec l'album Paul's Boutique, cet enregistrement est beaucoup plus funky, les titres Shake Your Rump, Hey Ladies, ne manqueront pas de vous donner envie de bouger.
Six ans plus tard le trio sort son troisième album Check Your Head, certainement le plus musical. So What'cha Want est un véritable tube. Les percussions sont de la partie sur Lighten Up et les ambiances funk toujours présente, Pow. Cet album est vraiment bon, n'hésitez pas à le passer en boucle !
En 1998, Beastie Boys avec l'album Hello Nasty va connaître son plus grand succès commercial. Écoutez Intergalactic et pensez aux Daft Punk. Sur Dr Lee, PhD, Lee Perry nous gratifie de son phrasé si particulier. L'album fait aussi partie des incontournables des Beastie Boys grâce au tube Body Movin'.
Je ferai certainement une critique approfondie du dernier album Hot Sauce Comitee Part Two. Les Beastie Boys n'ont sorti que 8 albums studio mais il faut reconnaître qu'ils ont bouleversé les règles du rap. Même si le premier album est un véritable choc en regard de l'époque ou il est sorti, Check Your Head garde mes faveurs suivi de très près par Hello Nasty.
Ecoutez Licensed To Ill ici
Ecoutez Paul's Boutique ici
Ecoutez Check Your Head ici
Ecoutez Hello Nasty ici
... A Suivre ...
samedi 8 septembre 2012
Sortez les mouchoirs (1)
Cette semaine, un message un peu spécial, car je vais essayer de rendre hommage à quelques artistes qui sont malheureusement passés de vie à trépas durant cette année 2012.
Tout d'abord le clavier exceptionnel Jon Lord, le bassiste et chanteur Adam Yauch dit Mca, et le fameux bassiste Donald "Duck" Dunn.
Jon Lord
Clavier indestructible de Deep Purple, Jon Lord est certainement le plus célèbre musicien à jouer de l'orgue Hammond pour le rock. Présent dès la formation du groupe en 1968, il contribua au succès du groupe par des soli très mélodiques et qui n'ont rien à envier à des musiciens jazz. On peut le rapprocher par la qualité de ses improvisations à des claviers comme Manzarek chez les Doors. Mais le style de Deep Purple étant plus rock, le clavier avait vraiment fort à faire pour se faire entendre face à un Ritchie Blackmore et ses déferlantes de stratocaster. Il décida donc dès l'album In Rock en 1970 de brancher son orgue Hammond sur un ampli Marshall et utilisa des effets de distorsion pour pouvoir se rapprocher de la puissance et du son rock de la guitare électrique. L'ironie du sort voulu que Jim Marshall créateur de la société de fabrication d'amplificateur meurt quelques mois plus tôt...
La discographie de Deep Purple est importante car le groupe existe encore, cependant la formation a beaucoup évolué. En plus de 40 ans d'existence, il y eut plus de 7 formations, mais la plus célèbre reste la deuxième avec Ian Gillan au chant, Ritchie Blackmore à la guitare, Roger Glover à la basse, Ian Paice à la batterie et le défunt Jon Lord à l'orgue. Cette formation va entrer dans la légende en enregistrant deux albums incontournables et un live gargantuesque.
In Rock, quatrième album du groupe fera rentrer Deep Purple dans la légende. Speed King et Child In Time vont devenir des standards du groupe et les soli de Lord et Blackmore font le sel de cette musique dévastant tout sur son passage. Le blues à l'origine de l'influence musicale des instrumentistes est loin, le rock'n roll sans compromis, dur, vient de naître, les critiques le qualifieront de "hard rock".
Avec Machine Head en 1971, sixième album, c'est la consécration mondiale avec le titre Smoke On The Water qui demeure le plus connu du groupe. Mais l'album contient aussi Highway Star ou Lazy, qui sont des standards du groupe. La virtuosité des musiciens est alors à son zénith et les soli sont époustouflants, toute une génération de groupes de rock voire de métal va s'imprégner de cet album pour créer à son tour avec plus ou moins de bonheur des compositions hard rock.
Made In Japan est le premier disque live du groupe (hormis le Concerto de Jon Lord enregistré en 1969). Il fut enregistré en 1972 durant la tournée de l'album Machine Head au Japon. Cet album est absolument indispensable à tout rockeur mélomane. Made In Japan regroupe tous les titres qui ont construit la légende Deep Purple en situation live avec des soli extravagants. Le son n'est pas mauvais même si des différences de volume se font sentir sur certains morceaux. L'album lors de sa sortie a été affublé d'une légende. A l'écoute de Child In Time vers 9 minutes et 45 secondes, on perçoit un bruit ne provenant pas de la voix de Gillan ou d'un quelconque instrument. La rumeur folle qui fut lancée consistait à dire qu'un spectateur serait monté sur scène et se serait donné la mort en se tirant une balle dans la tête, le bruit du coup de feu étant enregistré sur l'album. Le côté sombre et mystique entourant le groupe ne fut que plus fort... Le bruit ne devait provenir que d'un ampli un peu bousculé, rien de bien méchant !
Le legs de Jon Lord n'est pas des moindre et nombre de musiciens amateurs useront leurs doigts en essayant de repiquer les fantastiques soli de l'organiste.
Ecoutez Deep Purple - In Rock
Ecoutez Deep Purple - Machine Head
Ecoutez Deep Purple - Made In Japan
... A SUIVRE ...
Tout d'abord le clavier exceptionnel Jon Lord, le bassiste et chanteur Adam Yauch dit Mca, et le fameux bassiste Donald "Duck" Dunn.
Jon Lord
Clavier indestructible de Deep Purple, Jon Lord est certainement le plus célèbre musicien à jouer de l'orgue Hammond pour le rock. Présent dès la formation du groupe en 1968, il contribua au succès du groupe par des soli très mélodiques et qui n'ont rien à envier à des musiciens jazz. On peut le rapprocher par la qualité de ses improvisations à des claviers comme Manzarek chez les Doors. Mais le style de Deep Purple étant plus rock, le clavier avait vraiment fort à faire pour se faire entendre face à un Ritchie Blackmore et ses déferlantes de stratocaster. Il décida donc dès l'album In Rock en 1970 de brancher son orgue Hammond sur un ampli Marshall et utilisa des effets de distorsion pour pouvoir se rapprocher de la puissance et du son rock de la guitare électrique. L'ironie du sort voulu que Jim Marshall créateur de la société de fabrication d'amplificateur meurt quelques mois plus tôt...
La discographie de Deep Purple est importante car le groupe existe encore, cependant la formation a beaucoup évolué. En plus de 40 ans d'existence, il y eut plus de 7 formations, mais la plus célèbre reste la deuxième avec Ian Gillan au chant, Ritchie Blackmore à la guitare, Roger Glover à la basse, Ian Paice à la batterie et le défunt Jon Lord à l'orgue. Cette formation va entrer dans la légende en enregistrant deux albums incontournables et un live gargantuesque.
In Rock, quatrième album du groupe fera rentrer Deep Purple dans la légende. Speed King et Child In Time vont devenir des standards du groupe et les soli de Lord et Blackmore font le sel de cette musique dévastant tout sur son passage. Le blues à l'origine de l'influence musicale des instrumentistes est loin, le rock'n roll sans compromis, dur, vient de naître, les critiques le qualifieront de "hard rock".
Avec Machine Head en 1971, sixième album, c'est la consécration mondiale avec le titre Smoke On The Water qui demeure le plus connu du groupe. Mais l'album contient aussi Highway Star ou Lazy, qui sont des standards du groupe. La virtuosité des musiciens est alors à son zénith et les soli sont époustouflants, toute une génération de groupes de rock voire de métal va s'imprégner de cet album pour créer à son tour avec plus ou moins de bonheur des compositions hard rock.
Made In Japan est le premier disque live du groupe (hormis le Concerto de Jon Lord enregistré en 1969). Il fut enregistré en 1972 durant la tournée de l'album Machine Head au Japon. Cet album est absolument indispensable à tout rockeur mélomane. Made In Japan regroupe tous les titres qui ont construit la légende Deep Purple en situation live avec des soli extravagants. Le son n'est pas mauvais même si des différences de volume se font sentir sur certains morceaux. L'album lors de sa sortie a été affublé d'une légende. A l'écoute de Child In Time vers 9 minutes et 45 secondes, on perçoit un bruit ne provenant pas de la voix de Gillan ou d'un quelconque instrument. La rumeur folle qui fut lancée consistait à dire qu'un spectateur serait monté sur scène et se serait donné la mort en se tirant une balle dans la tête, le bruit du coup de feu étant enregistré sur l'album. Le côté sombre et mystique entourant le groupe ne fut que plus fort... Le bruit ne devait provenir que d'un ampli un peu bousculé, rien de bien méchant !
Le legs de Jon Lord n'est pas des moindre et nombre de musiciens amateurs useront leurs doigts en essayant de repiquer les fantastiques soli de l'organiste.
Ecoutez Deep Purple - In Rock
Ecoutez Deep Purple - Machine Head
Ecoutez Deep Purple - Made In Japan
... A SUIVRE ...
lundi 3 septembre 2012
Jurassic Rock
Rock
Velociraptor est le quatrième album du groupe Kasabian et c'est le premier où le guitariste chanteur Sergio Pizzorno compose seul l'intégralité des morceaux. L'intérêt de ce groupe réside dans sa faculté a mélanger une bonne dose de rock avec des sons technos, issus des synthétiseurs analogiques qui ont fait la gloire des groupes prog rock comme Pink Floyd. Les différents enregistrements apportent leurs lots d'arrangements riches avec violons, cuivres et autres chœurs. C'est avec Empyre en 2006 que le groupe initie ces morceaux épiques où les arrangements viennent accentuer la dramaturgie des chansons pour nous faire vivre un véritable récit. En 2008 le groupe connaît le succès mondial avec son troisième album West Ryder Pauper Lunatic Asylum, reconnaissance méritée car des titres comme Fast Fuse, Underdog, Vlad The Impaler, sont vraiment bons et représentent bien le son du groupe. Cependant je trouve que les similitudes avec Empyre sont trop importantes, la production musicale s'améliore, les qualités d'arrangements aussi mais on retrouve l'ambiance d'Empyre sur l'ensemble de l'enregistrement. Vélociraptor sort fin 2011 et l'évolution est certaine, le chanteur Tom Meighan est beaucoup plus assuré, les morceaux plus techno voire dancefloor sont mieux intégrés dans la continuité de l'album. Est-ce l'apprentissage de la scène avec des centaines de concerts au compteur qui ont servi à créer cette assurance au sein du groupe ?
La pochette de l'album rappelle le design de celle des Red Hot Chili Peppers, avec ces quatre têtes et les couleurs rouge et noir sur fond blanc. Le groupe veut-il connaître la même gloire que ses valeureux prédécesseurs ?
Velociraptor s'ouvre sur le titre Let's Roll Just Like We Used To, après une intro à la trompette, le morceau est lancé, rythmé par un orchestre symphonique. Le côté soliste de la trompette est contrasté par le déchaînement de l'ensemble philharmonique sur le refrain.
Days Are Forgotten rappelle les titres comme Shoot The Runner de Empyre, ici ce sont les chœurs qui font la particularité de la chanson. De plus le solo de fin de morceau est chanté, curiosité que certains n'apprécieront pas forcément.
Goodbye Kiss est la ballade de l'album, bien faite, assez agréable à l'écoute, mais qui ne marquera pas les annales du rock par son originalité.
La Fée Verte, aprés son intro synthétique, donne un coup d'œil dans le rétro du côté des Beattles, référence incontournable pour tous bons sujets de sa majesté.
C'est à un rythme effréné que le morceau éponyme commence, l'objectif est clairement assumé, nous faire danser jusqu'a en perdre haleine !
Acid Turkish Bath voit le retour des violons et des ambiances cinématiques chères au groupe et qui marquent la différence de Kasabian avec les autres groupes actuels.
I Hear Voices est complètement techno, le riff est joué au synthé, la batterie électronique remplace de manière dommageable la chaleur des peaux frappées par un batteur de chair et d'os, morceau réellement décevant.
Re-Wired marque le retour du groupe à un rock teinté d'électro, son actuel avec un format radio stéréotypé, le morceau sera certainement le single de l'album. Les couplets sont vraiment plats, le refrain qui repose sur des breaks relève le niveau mais je ne suis pas convaincu.
Ambiance western pour Man Of Simple Pleasures, la sauce prend bien, le rythme différent des autres compositions, le son de guitare, le titre fonctionne.
Avec Switchblade Smiles, les programmations de vieux sons de claviers sont à la fête, le titre mets en avant les séquences plutôt que le chant. La guitare vient appuyer les claviers, pour donner le sel du titre. Cet enregistrement rappelle les morceaux de Chemical Brothers par l'utilisation de séquence de sons monophoniques.
Velociraptor s'achève sur Neon Noon, ballade éthérée avec l'usage de sons de claviers propres aux années 70.
En conclusion, l'album de Kasabian fait partie des bonnes productions de 2011, on sent la recherche permanente du groupe pour le saint graal du rock prog, j'ai nommé l'album concept.
En effet, depuis leur premier album Kasabian en 2004 qui était beaucoup moins basé sur la recherche d'ambiance, le groupe n'a eu de cesse de produire un album où l'unité, l'homogénéité seraient présentes. Velociraptor n'est pas encore un album concept, mais il marque une vrai rupture avec les deux précédents enregistrements par la diversité des ambiances proposées, des styles et de l'architecture propre à chaque morceau. Les sons technoïdes deviennent partie intégrante des chansons et mis à part I Hear Voices, le résultat est plutôt encourageant.
Pour finir si vous voulez découvrir Kasabian, mieux vaut s'orienter sur Empyre, en revanche si vous connaissez déjà le quatuor de Leicester, n'hésitez pas à écouter cet opus.
Note: 13/20
Ecoutez ici
Velociraptor est le quatrième album du groupe Kasabian et c'est le premier où le guitariste chanteur Sergio Pizzorno compose seul l'intégralité des morceaux. L'intérêt de ce groupe réside dans sa faculté a mélanger une bonne dose de rock avec des sons technos, issus des synthétiseurs analogiques qui ont fait la gloire des groupes prog rock comme Pink Floyd. Les différents enregistrements apportent leurs lots d'arrangements riches avec violons, cuivres et autres chœurs. C'est avec Empyre en 2006 que le groupe initie ces morceaux épiques où les arrangements viennent accentuer la dramaturgie des chansons pour nous faire vivre un véritable récit. En 2008 le groupe connaît le succès mondial avec son troisième album West Ryder Pauper Lunatic Asylum, reconnaissance méritée car des titres comme Fast Fuse, Underdog, Vlad The Impaler, sont vraiment bons et représentent bien le son du groupe. Cependant je trouve que les similitudes avec Empyre sont trop importantes, la production musicale s'améliore, les qualités d'arrangements aussi mais on retrouve l'ambiance d'Empyre sur l'ensemble de l'enregistrement. Vélociraptor sort fin 2011 et l'évolution est certaine, le chanteur Tom Meighan est beaucoup plus assuré, les morceaux plus techno voire dancefloor sont mieux intégrés dans la continuité de l'album. Est-ce l'apprentissage de la scène avec des centaines de concerts au compteur qui ont servi à créer cette assurance au sein du groupe ?
La pochette de l'album rappelle le design de celle des Red Hot Chili Peppers, avec ces quatre têtes et les couleurs rouge et noir sur fond blanc. Le groupe veut-il connaître la même gloire que ses valeureux prédécesseurs ?
Velociraptor s'ouvre sur le titre Let's Roll Just Like We Used To, après une intro à la trompette, le morceau est lancé, rythmé par un orchestre symphonique. Le côté soliste de la trompette est contrasté par le déchaînement de l'ensemble philharmonique sur le refrain.
Days Are Forgotten rappelle les titres comme Shoot The Runner de Empyre, ici ce sont les chœurs qui font la particularité de la chanson. De plus le solo de fin de morceau est chanté, curiosité que certains n'apprécieront pas forcément.
Goodbye Kiss est la ballade de l'album, bien faite, assez agréable à l'écoute, mais qui ne marquera pas les annales du rock par son originalité.
La Fée Verte, aprés son intro synthétique, donne un coup d'œil dans le rétro du côté des Beattles, référence incontournable pour tous bons sujets de sa majesté.
C'est à un rythme effréné que le morceau éponyme commence, l'objectif est clairement assumé, nous faire danser jusqu'a en perdre haleine !
Acid Turkish Bath voit le retour des violons et des ambiances cinématiques chères au groupe et qui marquent la différence de Kasabian avec les autres groupes actuels.
I Hear Voices est complètement techno, le riff est joué au synthé, la batterie électronique remplace de manière dommageable la chaleur des peaux frappées par un batteur de chair et d'os, morceau réellement décevant.
Re-Wired marque le retour du groupe à un rock teinté d'électro, son actuel avec un format radio stéréotypé, le morceau sera certainement le single de l'album. Les couplets sont vraiment plats, le refrain qui repose sur des breaks relève le niveau mais je ne suis pas convaincu.
Ambiance western pour Man Of Simple Pleasures, la sauce prend bien, le rythme différent des autres compositions, le son de guitare, le titre fonctionne.
Avec Switchblade Smiles, les programmations de vieux sons de claviers sont à la fête, le titre mets en avant les séquences plutôt que le chant. La guitare vient appuyer les claviers, pour donner le sel du titre. Cet enregistrement rappelle les morceaux de Chemical Brothers par l'utilisation de séquence de sons monophoniques.
Velociraptor s'achève sur Neon Noon, ballade éthérée avec l'usage de sons de claviers propres aux années 70.
En conclusion, l'album de Kasabian fait partie des bonnes productions de 2011, on sent la recherche permanente du groupe pour le saint graal du rock prog, j'ai nommé l'album concept.
En effet, depuis leur premier album Kasabian en 2004 qui était beaucoup moins basé sur la recherche d'ambiance, le groupe n'a eu de cesse de produire un album où l'unité, l'homogénéité seraient présentes. Velociraptor n'est pas encore un album concept, mais il marque une vrai rupture avec les deux précédents enregistrements par la diversité des ambiances proposées, des styles et de l'architecture propre à chaque morceau. Les sons technoïdes deviennent partie intégrante des chansons et mis à part I Hear Voices, le résultat est plutôt encourageant.
Pour finir si vous voulez découvrir Kasabian, mieux vaut s'orienter sur Empyre, en revanche si vous connaissez déjà le quatuor de Leicester, n'hésitez pas à écouter cet opus.
Note: 13/20
Ecoutez ici
dimanche 26 août 2012
Un petit supplément de Soul
Soul
Révélation soul de l'année 2012, Michael Kiwanuka sort son premier album Home Again qui nous fait découvrir l'univers musical d'un jeune homme aux talents multiples. La première écoute impressionne par la qualité de l'enregistrement, la voix de Kiwanuka est toujours devant avec une vrai précision des instruments que ce soit lorsque le chanteur est juste accompagné d'une guitare ou quand les arrangements apportent violons, cuivres, bois, ... Ce détail permet de profiter de la voix de Kiwanuka qui reste le principal atout de l'artiste. La sensibilité de l'artiste transpire grâce à cette fêlure dans la voix qu'il sait utiliser pour accentuer le côté dramatique de son propos.
Le style de la pochette, la typographie, les compositions nous transportent vers les années glorieuses de la soul et du R'n B avant que le démon disco ne vienne s'emparer de la scène. Les références à Curtis Mayfield, Bill Withers, Marvin Gaye, icônes de la soul du début des années 70 sont pléthores. Mais là ou Kiwanuka fait la différence c'est qu'il ne se contente pas de juste copier des plans de tel ou tel artiste, il est habité par l'esprit de ses pairs et compose à l'égal de ceux-ci. En effet Home Again s'ouvre sur le titre Tell Me A Tale, sorti en single pratiquement un an plus tôt. En écoutant ce titre, j'étais certain d'avoir affaire à une composition de Mayfield reprise par Kiwanuka or après examen minutieux de la pochette à la recherche des crédits de la chanson, il s'avère que le jeune chanteur est auteur de tous les titres. Ce titre est vraiment bien écrit et les arrangements sont du même niveau qu'à l'age d'or des Holland Dozier (non ce n'est pas une marque de tracteur). Existe t'il une homogénéité de la composition sur l'intégralité de l'album ? Le pari risque d'être difficile à tenir car le chanteur aura du mal à reproduire l'excellence sur une dizaine de morceau. Le deuxième single extrait de l'album Home Again ainsi que I'll Get Along et la chanson plus folk I'm Getting Ready, restent d'assez bonne facture. Ensuite les autres chansons de l'album se laisse écouter avec plus ou moins de plaisir, la construction vue et revue de I Won't Lie fait tout de même mouche. Le problème reste le tempo de ballade qui est présent sur tout Home Again, il va falloir s'énerver un peu sur le prochain album, car l'atmosphère feutrée d'une alcôve dans laquelle on sirote un alcool fort tout en discutant avec sa promise va finir par ennuyer à la longue.
En conclusion Home Again nous permet de découvrir un bon chanteur qui nous prouve par ses compositions qu'il a réussi à digérer les influences de maîtres tels Bill Withers, Gaye, Mayfield.
Cependant si l'alchimie prend sur quelques titres, le reste de l'album semble plus convenu. Kiwanuka devra certainement s'entourer d'autres artistes pour que son second album recèle quelques pépites comme Tell Me A Tale.
La soul en 2012 a trouvé par l'intermédiaire de Kiwanuka un ambassadeur de choix, n'hésitez pas à vous fendre d'une piécette pour soutenir la cause !
Note: 14/20
Ecoutez ici
Révélation soul de l'année 2012, Michael Kiwanuka sort son premier album Home Again qui nous fait découvrir l'univers musical d'un jeune homme aux talents multiples. La première écoute impressionne par la qualité de l'enregistrement, la voix de Kiwanuka est toujours devant avec une vrai précision des instruments que ce soit lorsque le chanteur est juste accompagné d'une guitare ou quand les arrangements apportent violons, cuivres, bois, ... Ce détail permet de profiter de la voix de Kiwanuka qui reste le principal atout de l'artiste. La sensibilité de l'artiste transpire grâce à cette fêlure dans la voix qu'il sait utiliser pour accentuer le côté dramatique de son propos.
Le style de la pochette, la typographie, les compositions nous transportent vers les années glorieuses de la soul et du R'n B avant que le démon disco ne vienne s'emparer de la scène. Les références à Curtis Mayfield, Bill Withers, Marvin Gaye, icônes de la soul du début des années 70 sont pléthores. Mais là ou Kiwanuka fait la différence c'est qu'il ne se contente pas de juste copier des plans de tel ou tel artiste, il est habité par l'esprit de ses pairs et compose à l'égal de ceux-ci. En effet Home Again s'ouvre sur le titre Tell Me A Tale, sorti en single pratiquement un an plus tôt. En écoutant ce titre, j'étais certain d'avoir affaire à une composition de Mayfield reprise par Kiwanuka or après examen minutieux de la pochette à la recherche des crédits de la chanson, il s'avère que le jeune chanteur est auteur de tous les titres. Ce titre est vraiment bien écrit et les arrangements sont du même niveau qu'à l'age d'or des Holland Dozier (non ce n'est pas une marque de tracteur). Existe t'il une homogénéité de la composition sur l'intégralité de l'album ? Le pari risque d'être difficile à tenir car le chanteur aura du mal à reproduire l'excellence sur une dizaine de morceau. Le deuxième single extrait de l'album Home Again ainsi que I'll Get Along et la chanson plus folk I'm Getting Ready, restent d'assez bonne facture. Ensuite les autres chansons de l'album se laisse écouter avec plus ou moins de plaisir, la construction vue et revue de I Won't Lie fait tout de même mouche. Le problème reste le tempo de ballade qui est présent sur tout Home Again, il va falloir s'énerver un peu sur le prochain album, car l'atmosphère feutrée d'une alcôve dans laquelle on sirote un alcool fort tout en discutant avec sa promise va finir par ennuyer à la longue.
En conclusion Home Again nous permet de découvrir un bon chanteur qui nous prouve par ses compositions qu'il a réussi à digérer les influences de maîtres tels Bill Withers, Gaye, Mayfield.
Cependant si l'alchimie prend sur quelques titres, le reste de l'album semble plus convenu. Kiwanuka devra certainement s'entourer d'autres artistes pour que son second album recèle quelques pépites comme Tell Me A Tale.
La soul en 2012 a trouvé par l'intermédiaire de Kiwanuka un ambassadeur de choix, n'hésitez pas à vous fendre d'une piécette pour soutenir la cause !
Note: 14/20
Ecoutez ici
dimanche 19 août 2012
Y en a marre !
Jazz
Aujourd'hui, c'est un coup de gueule qui motive mon post, vendredi soir, festival musiques au musée, au programme Perrine Mansuy Quartet venu défendre son dernier album Vertigo Songs enregistré au chateau de Laborie, près de Solignac.
Le line-up est intriguant avec une guitare, un piano, un percussionniste et une chanteuse. Étonnant d'avoir une guitare et un piano dans un quartet car ils ont en gros le même rôle donc le risque de doublon est probable. Cependant ce n'est pas là le réel problème même si je trouve que les deux instrumentistes n'ont pas pu s'exprimer complètement l'un marchant sur les plates bandes de l'autre.
Non, le problème vient du chant, pourquoi nous rabattre les oreilles avec de la voix encore et toujours. La chanteuse ne se débrouille pas mal, mais sous prétexte de style jazz, on se retrouve avec les poncifs du genre: chœurs inutiles, textes creux, cris intempestifs, imitations diverses, ...
La grande majorité des titres deviennent insipide se rapprochant de la variété la plus classique. Une lueur d'espoir brille quand le groupe se retrouve en trio et oublie la chanteuse. Assez de ces chanteuses "jazz" qui ne font que de la variété, Norah Jones, Esperanza Spalding, ... On veut des impros, du groove, les instrumentistes sont-ils incapables de s'exprimer, Perrine Mansuy donne l'impression de se cacher derrière la chanteuse, il faut jouer, elle sait le faire, arrêter de suivre les modes !
En fait il y a tromperie sur la marchandise, on vient pour voir une pianiste et on se retrouve avec le concert d'une chanteuse. Les ventes d'albums sont peut-être au rendez-vous car je suis bien conscient que Norah Jones classée par erreur dans le jazz se retrouve être la meilleure vente du style sur les cinq dernières années. Mais j'avais l'illusion un peu folle que le jazz était épargné par les recettes de vente de la sono mondiale, l'instrumentiste guidé par sa seule inspiration serait donc un mythe ?
Je passe mon chemin sur l'album Vertigo Songs car Perrine m'ennuie...
Note: 6/20 pour le morceau sans chanteuse
Ecoutez ici
Aujourd'hui, c'est un coup de gueule qui motive mon post, vendredi soir, festival musiques au musée, au programme Perrine Mansuy Quartet venu défendre son dernier album Vertigo Songs enregistré au chateau de Laborie, près de Solignac.
Le line-up est intriguant avec une guitare, un piano, un percussionniste et une chanteuse. Étonnant d'avoir une guitare et un piano dans un quartet car ils ont en gros le même rôle donc le risque de doublon est probable. Cependant ce n'est pas là le réel problème même si je trouve que les deux instrumentistes n'ont pas pu s'exprimer complètement l'un marchant sur les plates bandes de l'autre.
Non, le problème vient du chant, pourquoi nous rabattre les oreilles avec de la voix encore et toujours. La chanteuse ne se débrouille pas mal, mais sous prétexte de style jazz, on se retrouve avec les poncifs du genre: chœurs inutiles, textes creux, cris intempestifs, imitations diverses, ...
La grande majorité des titres deviennent insipide se rapprochant de la variété la plus classique. Une lueur d'espoir brille quand le groupe se retrouve en trio et oublie la chanteuse. Assez de ces chanteuses "jazz" qui ne font que de la variété, Norah Jones, Esperanza Spalding, ... On veut des impros, du groove, les instrumentistes sont-ils incapables de s'exprimer, Perrine Mansuy donne l'impression de se cacher derrière la chanteuse, il faut jouer, elle sait le faire, arrêter de suivre les modes !
En fait il y a tromperie sur la marchandise, on vient pour voir une pianiste et on se retrouve avec le concert d'une chanteuse. Les ventes d'albums sont peut-être au rendez-vous car je suis bien conscient que Norah Jones classée par erreur dans le jazz se retrouve être la meilleure vente du style sur les cinq dernières années. Mais j'avais l'illusion un peu folle que le jazz était épargné par les recettes de vente de la sono mondiale, l'instrumentiste guidé par sa seule inspiration serait donc un mythe ?
Je passe mon chemin sur l'album Vertigo Songs car Perrine m'ennuie...
Note: 6/20 pour le morceau sans chanteuse
Ecoutez ici
samedi 11 août 2012
Fais tourner...
Psychédélique
Samedi soir après un bon resto autour d'une bouteille de vin millésimé, direction le bar ou j'ai trainé mes guêtres d'étudiant. En chemin, un groupe de jeune assis sur le bord du trottoir se charrient et j'entends sans le vouloir quelques éclats de voix: "allez vas y, juste une taffe, reste pas collé, ...". Ces quelques mots se transforment dans mon esprit embrumé par les vapeurs éthyliques en Just A Poke et j’entends la musique de cet album incontournable.
C'est en 1970 que le groupe Sweet Smoke enregistre Just A Poke en Allemagne, les clubs allemands étaient à l'époque plus prompts à faire jouer des groupes dont les concerts étaient basés sur l'improvisation, donc Sweet Smoke quitte son Brooklyn natal et s'exile.
Le groupe ne dure que quelques années et ne nous gratifiera que de 2 albums et un live. Just A Poke ne contient que 2 titres mais ils durent environ 15 minutes chacun. Bien entendu entre la pochette, le nom du groupe et le titre de l'album, on aura compris que le sujet n'est pas la cigarette mal barrée achetée au tabac du coin. Tous les groupes des années 60 et 70 ont eu leur période défonce, comme le veut la tradition chantée par Ian Dury, Sex & Drug & Rock 'n Roll ...Mais ici tout est réuni pour faire l'apologie de la cigarette qui fait rire.
Le premier morceau de l'album Baby Night commence à la flute traversière et nous plonge dans une atmosphère médiévale, au bout de quelques secondes le phrasé devient plus rythmique et le chant attaque.
Le premier break autour de 2 minute 40 fait la part belle au solo de flûte traversière pendant 2 minutes avant qu'un autre break à la guitare lance le deuxième thème. Ambiance sixties avec l'envie de se déhancher sur ce riff assez proche du boogaloo. Le chanteur réapparait vers 9 minutes entonnant le Soft Parade des Doors suivi par un solo de guitare très électrifiée. Enfin le retour de la flûte traversière nous renvoie au thème de départ.
Même si ce morceau est une vrai création intéressante pour ces divers breaks, on reprochera à Sweet Smoke le pompage intégrale de Soft Parade, qui fait un peu désordre pour un groupe se voulant en perpétuelle recherche sonore.
Le vrai morceau de bravoure est Silly Sally, le thème commence au saxophone, la flûte est passée aux oubliettes. Après les différents couplets, le chanteur scat sur un rythme effréné pour finalement laisser la place à une guitare torturée par les différents effets qui sont la marque de fabrique du mouvement psychédélique. Et les effets vont aussi s'attaquer à la batterie, créant une impression d'hélicoptère se baladant dans un tunnel ! On ne peut pas être plus dans le psychédélisme.
Après ce solo gargantuesque, le saxophone veut en découdre et nous octroie une très belle improvisation avant de reprendre le thème qu'il explose littéralement.
Ce second morceau est de loin mon préféré, tous les fondamentaux du psychédélisme sont réunis et la recherche du son, de l'improvisation, du thème sont vraiment de qualité.
Avec Just A Poke, Sweet Smoke a marqué de manière indélébile l'histoire musicale, même si le groupe est parti en fumée quelques années plus tard ...
Note: 16/20
Ecoutez ici (titres 1 et 2)
Samedi soir après un bon resto autour d'une bouteille de vin millésimé, direction le bar ou j'ai trainé mes guêtres d'étudiant. En chemin, un groupe de jeune assis sur le bord du trottoir se charrient et j'entends sans le vouloir quelques éclats de voix: "allez vas y, juste une taffe, reste pas collé, ...". Ces quelques mots se transforment dans mon esprit embrumé par les vapeurs éthyliques en Just A Poke et j’entends la musique de cet album incontournable.
C'est en 1970 que le groupe Sweet Smoke enregistre Just A Poke en Allemagne, les clubs allemands étaient à l'époque plus prompts à faire jouer des groupes dont les concerts étaient basés sur l'improvisation, donc Sweet Smoke quitte son Brooklyn natal et s'exile.
Le groupe ne dure que quelques années et ne nous gratifiera que de 2 albums et un live. Just A Poke ne contient que 2 titres mais ils durent environ 15 minutes chacun. Bien entendu entre la pochette, le nom du groupe et le titre de l'album, on aura compris que le sujet n'est pas la cigarette mal barrée achetée au tabac du coin. Tous les groupes des années 60 et 70 ont eu leur période défonce, comme le veut la tradition chantée par Ian Dury, Sex & Drug & Rock 'n Roll ...Mais ici tout est réuni pour faire l'apologie de la cigarette qui fait rire.
Le premier morceau de l'album Baby Night commence à la flute traversière et nous plonge dans une atmosphère médiévale, au bout de quelques secondes le phrasé devient plus rythmique et le chant attaque.
Le premier break autour de 2 minute 40 fait la part belle au solo de flûte traversière pendant 2 minutes avant qu'un autre break à la guitare lance le deuxième thème. Ambiance sixties avec l'envie de se déhancher sur ce riff assez proche du boogaloo. Le chanteur réapparait vers 9 minutes entonnant le Soft Parade des Doors suivi par un solo de guitare très électrifiée. Enfin le retour de la flûte traversière nous renvoie au thème de départ.
Même si ce morceau est une vrai création intéressante pour ces divers breaks, on reprochera à Sweet Smoke le pompage intégrale de Soft Parade, qui fait un peu désordre pour un groupe se voulant en perpétuelle recherche sonore.
Le vrai morceau de bravoure est Silly Sally, le thème commence au saxophone, la flûte est passée aux oubliettes. Après les différents couplets, le chanteur scat sur un rythme effréné pour finalement laisser la place à une guitare torturée par les différents effets qui sont la marque de fabrique du mouvement psychédélique. Et les effets vont aussi s'attaquer à la batterie, créant une impression d'hélicoptère se baladant dans un tunnel ! On ne peut pas être plus dans le psychédélisme.
Après ce solo gargantuesque, le saxophone veut en découdre et nous octroie une très belle improvisation avant de reprendre le thème qu'il explose littéralement.
Ce second morceau est de loin mon préféré, tous les fondamentaux du psychédélisme sont réunis et la recherche du son, de l'improvisation, du thème sont vraiment de qualité.
Avec Just A Poke, Sweet Smoke a marqué de manière indélébile l'histoire musicale, même si le groupe est parti en fumée quelques années plus tard ...
Note: 16/20
Ecoutez ici (titres 1 et 2)
samedi 4 août 2012
Pooo po poo po po pooo pooo
Rock
Le monde entier découvre Jack White et sa femme en 2003 avec le titre imparable Seven Nation Army sur l'album Elephant. Cette chanson rock excellente révèlera au grand public les talents de compositeur de Mr White. Le riff de basse martelé par la batterie de Meg White avec la montée progressive de la tension donne à cette chanson une qualité unique. Jack White a compris l'intérêt de l'utilisation de l'alternance tension relâchement et l'emploie dans bon nombre de ses créations.
Le duo des White Stripes décide de s'arrêter en 2011, après un silence de 4 ans. Mais White n'est pas du genre à se la couler douce et multiplie les projets, que ce soit avec le guitariste chanteur Brendan Benson dans le groupe Les Raconteurs dont les albums Broken Boy Soldiers et Consolers Of The Lonely sont de vrai perles ou bien avec Alicia Keys pour la chanson de James Bond - Quantum Of Solace, ou bien encore avec la chanteuse de The Kills pour le groupe The Dead Weather.
2012 est une année charnière car un an après la fin du groupe qui lui a amené la gloire il sort son premier album solo Blunderbuss et tout le monde l'attend au tournant. Cet album sera t-il à la hauteur des attentes du public, de la presse et des professionnels du disque ? Et surtout la question qui brûle toutes les lèvres, Jack White va t-il devenir beau ?
L'album est très rock, la guitare est saturée à souhait, la plupart des morceaux sont des tubes en puissance. Avec Love Interruption et Blunderbuss, Jack White calme le jeu et nous gratifie d'un duo superbe avec Ruby Amanfu sur le premier titre. Weep Themselves To Sleep est dans la droite lignée des compositions de White Stripes avec cette ambiance quasi théâtrale créée par le piano, la voix de White déclamant son texte et la guitare jamais trop loin en appui. Sur I'm Shakin', bougez votre popotin sur ce boggie des années 60 revisité à la sauce White. On And On And On nous amène dans de nouvelles contrées encore non explorées par le compositeur, les violons sont de la fêtes. Pour finir écoutez le titre Sixteen Saltines à fond sur votre chaîne hifi ou dans votre voiture et une certaine libération cathartique va s'opérer, lâchez vous, c'est bon c'est rock 'n roll...
Jack White n'as pas fini de vendre des disques si ses futures compositions sont du même niveau que celles de Blunderbuss. Le revers de la médaille à ce succès mérité est sans doute de voir reprendre sa chanson star Seven Nation Army reprise par les supporters dans les stade comme un vulgaire hymne guerrier. Plus jamais la chanson qui lui à donnée la gloire ne sera jouée de la même manière sur scène, pied de nez faustien au commerce du disque.
Note: 16/20
Ecoutez ici
Le monde entier découvre Jack White et sa femme en 2003 avec le titre imparable Seven Nation Army sur l'album Elephant. Cette chanson rock excellente révèlera au grand public les talents de compositeur de Mr White. Le riff de basse martelé par la batterie de Meg White avec la montée progressive de la tension donne à cette chanson une qualité unique. Jack White a compris l'intérêt de l'utilisation de l'alternance tension relâchement et l'emploie dans bon nombre de ses créations.
Le duo des White Stripes décide de s'arrêter en 2011, après un silence de 4 ans. Mais White n'est pas du genre à se la couler douce et multiplie les projets, que ce soit avec le guitariste chanteur Brendan Benson dans le groupe Les Raconteurs dont les albums Broken Boy Soldiers et Consolers Of The Lonely sont de vrai perles ou bien avec Alicia Keys pour la chanson de James Bond - Quantum Of Solace, ou bien encore avec la chanteuse de The Kills pour le groupe The Dead Weather.
2012 est une année charnière car un an après la fin du groupe qui lui a amené la gloire il sort son premier album solo Blunderbuss et tout le monde l'attend au tournant. Cet album sera t-il à la hauteur des attentes du public, de la presse et des professionnels du disque ? Et surtout la question qui brûle toutes les lèvres, Jack White va t-il devenir beau ?
L'album est très rock, la guitare est saturée à souhait, la plupart des morceaux sont des tubes en puissance. Avec Love Interruption et Blunderbuss, Jack White calme le jeu et nous gratifie d'un duo superbe avec Ruby Amanfu sur le premier titre. Weep Themselves To Sleep est dans la droite lignée des compositions de White Stripes avec cette ambiance quasi théâtrale créée par le piano, la voix de White déclamant son texte et la guitare jamais trop loin en appui. Sur I'm Shakin', bougez votre popotin sur ce boggie des années 60 revisité à la sauce White. On And On And On nous amène dans de nouvelles contrées encore non explorées par le compositeur, les violons sont de la fêtes. Pour finir écoutez le titre Sixteen Saltines à fond sur votre chaîne hifi ou dans votre voiture et une certaine libération cathartique va s'opérer, lâchez vous, c'est bon c'est rock 'n roll...
Jack White n'as pas fini de vendre des disques si ses futures compositions sont du même niveau que celles de Blunderbuss. Le revers de la médaille à ce succès mérité est sans doute de voir reprendre sa chanson star Seven Nation Army reprise par les supporters dans les stade comme un vulgaire hymne guerrier. Plus jamais la chanson qui lui à donnée la gloire ne sera jouée de la même manière sur scène, pied de nez faustien au commerce du disque.
Note: 16/20
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samedi 28 juillet 2012
Apollo Creed peut aller se rhabiller
Jazz
Je n'ai pas débauché trop tard, je vais pouvoir aller faire mon jogging. Alors qu'est ce que je vais écouter pour courir, du jazz, du rock, du funk, de la soul, ... Allez va pour le jazz, Menahan Street Band : Make The Road By Walking, pour moi ce sera plutôt Make The Road By Running ... Je chausse mes baskets et mes écouteurs, lecture aléatoire, c'est parti. Premier pâté de maison passé et la musique que j'écoute me rappelle vaguement quelque chose, ça se précise avec le riff de cuivre qui viens klaxonner le thème: Going The Distance, musique extraite de la bande originale du film Rocky. J'accélère, je m'imagine Rocky courant le long des quais de Philadelphie, tenir le rythme, allez au bout, ne rien lâcher, j'arrive au parc Thuillat. J'en peux plus, les titres s'enchaînent, et The Contender me semble lui aussi échappé du film ou Balboa supplie Adrienne, j'aurai envie de gueuler comme lui car le rythme soutenu me fais souffrir... Des litres de sueur plus tard, j'arrive au titre éponyme, là aussi un air de déjà vu, je chercherai de retour à la maison. Cette dernière se profile enfin, bercé par les arrangements ciselés de Thomas Brenneck, fondateur du Menahan Street Band. Je souffle, la cadence imposée par Sylvestre m'a littéralement anéantie ! Une douche et le repas passés, je cherche sur internet pourquoi Make The Road By Walking me dit quelque chose et la solution est simple, le thème sert de toile de fond au rap de Jay-z sur le titre Roc Boys. L'ensemble de l'album s'écoute sans réelle difficulté pour un novice du jazz, les arrangements sont très bien faits et les thèmes sont recherchés pour mettre en avant la musicalité. Mais on s'éloigne du jazz car l'improvisation ne fait pas ou peu partie de l'enregistrement ce qui est fort dommage car les musiciens ont certainement de grands talents d'improvisateurs. Cette absence de soli avec des arrangements léchés, me fait penser à une musique pour orchestre, interprétée par des lecteurs de musique, plus que des interprètes.
En conclusion, les thèmes sont bien composés et exposés par les musiciens mais on ne retrouve pas l'humanité et la virtuosité du jazz.
File under Orchestral ...
Note: 11/20 ( pour le thème de Rocky et la dépense de calorie)
Ecoutez ici
Je n'ai pas débauché trop tard, je vais pouvoir aller faire mon jogging. Alors qu'est ce que je vais écouter pour courir, du jazz, du rock, du funk, de la soul, ... Allez va pour le jazz, Menahan Street Band : Make The Road By Walking, pour moi ce sera plutôt Make The Road By Running ... Je chausse mes baskets et mes écouteurs, lecture aléatoire, c'est parti. Premier pâté de maison passé et la musique que j'écoute me rappelle vaguement quelque chose, ça se précise avec le riff de cuivre qui viens klaxonner le thème: Going The Distance, musique extraite de la bande originale du film Rocky. J'accélère, je m'imagine Rocky courant le long des quais de Philadelphie, tenir le rythme, allez au bout, ne rien lâcher, j'arrive au parc Thuillat. J'en peux plus, les titres s'enchaînent, et The Contender me semble lui aussi échappé du film ou Balboa supplie Adrienne, j'aurai envie de gueuler comme lui car le rythme soutenu me fais souffrir... Des litres de sueur plus tard, j'arrive au titre éponyme, là aussi un air de déjà vu, je chercherai de retour à la maison. Cette dernière se profile enfin, bercé par les arrangements ciselés de Thomas Brenneck, fondateur du Menahan Street Band. Je souffle, la cadence imposée par Sylvestre m'a littéralement anéantie ! Une douche et le repas passés, je cherche sur internet pourquoi Make The Road By Walking me dit quelque chose et la solution est simple, le thème sert de toile de fond au rap de Jay-z sur le titre Roc Boys. L'ensemble de l'album s'écoute sans réelle difficulté pour un novice du jazz, les arrangements sont très bien faits et les thèmes sont recherchés pour mettre en avant la musicalité. Mais on s'éloigne du jazz car l'improvisation ne fait pas ou peu partie de l'enregistrement ce qui est fort dommage car les musiciens ont certainement de grands talents d'improvisateurs. Cette absence de soli avec des arrangements léchés, me fait penser à une musique pour orchestre, interprétée par des lecteurs de musique, plus que des interprètes.
En conclusion, les thèmes sont bien composés et exposés par les musiciens mais on ne retrouve pas l'humanité et la virtuosité du jazz.
File under Orchestral ...
Note: 11/20 ( pour le thème de Rocky et la dépense de calorie)
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samedi 21 juillet 2012
Un petit pour la route
Rock
Avant que des jurys d’émission de télé crochets ne trouvent extraordinaire la reprise de I Will Survive par tel ou tel candidat, en étant fasciné par "l'appropriation" de la chanson et la manière dont ils avaient su chanter ce titre disco funk de Gloria Gaynor, il y a eu Cake.
En effet le deuxième single extrait de l'album Fashion Nugget, I Will Survive, allait faire le tour du monde et propulser le groupe du chanteur John McCrea au devant de la scène rock internationale. Nous sommes en 1996 et Cake a déjà acquis ses lettres de noblesse avec le premier single de Fashion Nugget, The Distance et son riff de guitare imparable et reconnaissable par un moine tibétain. La reprise de la chanson déjà couronnée de succès de Gloria Gaynor est simplement magique, toute l'essence du groupe se trouve dans cette chanson qui pourtant n'est pas d'eux. Le chant nonchalant, toujours en arrière du temps, la guitare acoustique rythmique, la trompette avec cette sonorité si cuivrée tantôt jazzy, tantôt solennelle, la basse et sa régularité prodigieuse et la guitare électrique qui nous pond des riffs en contrechant là aussi souvent en arrière du temps. Ce titre est réellement mieux que l'original, et l'alchimie qui à opéré sur ce titre ne s'est pas reproduite pour l'autre cover de l'album: Perhaps, Perhaps, Perhaps. Fashion Nugget s'ouvre sur le troisième tube de l'album, Franck Sinatra qui correspond totalement à la marque de fabrique du groupe. On remarquera l'influence des Beatles sur des titres comme It's Coming Down ou sur l'excellent Italian Leather Sofa. On évitera consciencieusement l'écoute de la guimauve de l'album : She'll Come Back To Me pour ne pas perturber des oreilles qui n'auraient entendu que de la bonne musique. L'album se termine par un chant irlandais avec la trompette qui joue le thème. Bel hommage pour l'instrument qui apporte à Fashion Nugget ce son si particulier, ce rock si différent du mainstream toute guitare dehors.
Vous l'aurez compris cet album est un incontournable et pour la petite histoire, deux des musiciens du groupe partirent après la parution de cet album. Laissant le leader John McCrea face à un choix difficile, arrêter ou continuer le groupe.Il décida de continuer et aujourd'hui le groupe à enregistré 5 autres albums. On comprend mieux son implication dans I Will Survive, ...
Note: 15/20
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Avant que des jurys d’émission de télé crochets ne trouvent extraordinaire la reprise de I Will Survive par tel ou tel candidat, en étant fasciné par "l'appropriation" de la chanson et la manière dont ils avaient su chanter ce titre disco funk de Gloria Gaynor, il y a eu Cake.
En effet le deuxième single extrait de l'album Fashion Nugget, I Will Survive, allait faire le tour du monde et propulser le groupe du chanteur John McCrea au devant de la scène rock internationale. Nous sommes en 1996 et Cake a déjà acquis ses lettres de noblesse avec le premier single de Fashion Nugget, The Distance et son riff de guitare imparable et reconnaissable par un moine tibétain. La reprise de la chanson déjà couronnée de succès de Gloria Gaynor est simplement magique, toute l'essence du groupe se trouve dans cette chanson qui pourtant n'est pas d'eux. Le chant nonchalant, toujours en arrière du temps, la guitare acoustique rythmique, la trompette avec cette sonorité si cuivrée tantôt jazzy, tantôt solennelle, la basse et sa régularité prodigieuse et la guitare électrique qui nous pond des riffs en contrechant là aussi souvent en arrière du temps. Ce titre est réellement mieux que l'original, et l'alchimie qui à opéré sur ce titre ne s'est pas reproduite pour l'autre cover de l'album: Perhaps, Perhaps, Perhaps. Fashion Nugget s'ouvre sur le troisième tube de l'album, Franck Sinatra qui correspond totalement à la marque de fabrique du groupe. On remarquera l'influence des Beatles sur des titres comme It's Coming Down ou sur l'excellent Italian Leather Sofa. On évitera consciencieusement l'écoute de la guimauve de l'album : She'll Come Back To Me pour ne pas perturber des oreilles qui n'auraient entendu que de la bonne musique. L'album se termine par un chant irlandais avec la trompette qui joue le thème. Bel hommage pour l'instrument qui apporte à Fashion Nugget ce son si particulier, ce rock si différent du mainstream toute guitare dehors.
Vous l'aurez compris cet album est un incontournable et pour la petite histoire, deux des musiciens du groupe partirent après la parution de cet album. Laissant le leader John McCrea face à un choix difficile, arrêter ou continuer le groupe.Il décida de continuer et aujourd'hui le groupe à enregistré 5 autres albums. On comprend mieux son implication dans I Will Survive, ...
Note: 15/20
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samedi 14 juillet 2012
Tu peux pas avancer !
Soul
La voiture, l'après-midi pour aller voir un fournisseur, machinalement je mets la radio sur Nova. Après le teaser du Grand Mix qui vous plonge dans une perpétuelle déception car vous entendez 30 secondes d'un titre que vous aurez bien écouté en entier, le feu passe au rouge et je suis énervé car si la voiture qui me précède avait roulé normalement c'est à dire légèrement au dessus de la limitation de vitesse, on aurait pu passer. Mais mon esprit échafaudant de fabuleux stratagèmes pour passer toujours au vert dans n'importe quel endroit de la ville est perturbé par un flot de musique bien soul avec un lit de guitare électrique bien sixties. Mr Day viens de frapper à ma porte avec Food For Soul, premier single de l'album Dry Up In The Sun.
Mr Day est le nom du groupe mais aussi le nom de scène du chanteur lead Eric Duperray. Ces français d'origine lyonnaise, composent des chansons dans l'esprit soul de la fin des années 60. Le genre est bien défendu par les compositions du groupe avec le premier single: Food For Soul, Caveman, Head Down In The Water, Party Party. Le problème restera l'unité de l'album, on a l'impression qu'il y a trois ou quatre chanteurs sur l'album. Cela peut frôler le ridicule avec la voix sur le titre Right On ou Dry Up In The Sun copiant outrageusement et sans réel talent Prince ou Curtis Mayfield. D'ailleurs pour ce dernier, la reprise de son titre Queen Of The Minstrels ne me paraît pas être au niveau et n'apporte aucune innovation. Donc le chanteur qui est l'âme du groupe ne crée pas l'unité de l'album et les chansons de Dry Up In The Sun pourrait être une compilation de morceau soul de groupes différents. Si vous recherchait une exploration de la soul des années 60, mieux vaut écouter les maîtres de l'époque. Mr Day ne renouvelle pas le genre mais reste dans l'ambiance des albums Soul, on pourrait penser que c'est un professeur de musique qui transmet à ses élèves les plans qu'il à pu étudier chez les ténors du style.
A écouter pour se calmer à un feu rouge ...
Note: 09/20
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La voiture, l'après-midi pour aller voir un fournisseur, machinalement je mets la radio sur Nova. Après le teaser du Grand Mix qui vous plonge dans une perpétuelle déception car vous entendez 30 secondes d'un titre que vous aurez bien écouté en entier, le feu passe au rouge et je suis énervé car si la voiture qui me précède avait roulé normalement c'est à dire légèrement au dessus de la limitation de vitesse, on aurait pu passer. Mais mon esprit échafaudant de fabuleux stratagèmes pour passer toujours au vert dans n'importe quel endroit de la ville est perturbé par un flot de musique bien soul avec un lit de guitare électrique bien sixties. Mr Day viens de frapper à ma porte avec Food For Soul, premier single de l'album Dry Up In The Sun.
Mr Day est le nom du groupe mais aussi le nom de scène du chanteur lead Eric Duperray. Ces français d'origine lyonnaise, composent des chansons dans l'esprit soul de la fin des années 60. Le genre est bien défendu par les compositions du groupe avec le premier single: Food For Soul, Caveman, Head Down In The Water, Party Party. Le problème restera l'unité de l'album, on a l'impression qu'il y a trois ou quatre chanteurs sur l'album. Cela peut frôler le ridicule avec la voix sur le titre Right On ou Dry Up In The Sun copiant outrageusement et sans réel talent Prince ou Curtis Mayfield. D'ailleurs pour ce dernier, la reprise de son titre Queen Of The Minstrels ne me paraît pas être au niveau et n'apporte aucune innovation. Donc le chanteur qui est l'âme du groupe ne crée pas l'unité de l'album et les chansons de Dry Up In The Sun pourrait être une compilation de morceau soul de groupes différents. Si vous recherchait une exploration de la soul des années 60, mieux vaut écouter les maîtres de l'époque. Mr Day ne renouvelle pas le genre mais reste dans l'ambiance des albums Soul, on pourrait penser que c'est un professeur de musique qui transmet à ses élèves les plans qu'il à pu étudier chez les ténors du style.
A écouter pour se calmer à un feu rouge ...
Note: 09/20
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samedi 7 juillet 2012
En route pour la gloire
Rock
10 ans après la parution de leur premier album, The Big Come Up, the Black Keys nous gratifient d'un nouvel enregistrement El Camino. The Black Keys composé du batteur Patrick Carney et du chanteur guitariste Dan Auerbach sont très prolifiques, ils ont déjà enregistré 6 albums et le dernier en date Brother a dépassé le million d'exemplaires vendus, porté par le single Tighten Up. Produit là aussi par Danger Mouse et The Black Keys sous le label Nonesuch Records, l'innovation de El Camino est que Danger Mouse joue du clavier sur l'album. La recette de Brother a été suivie pour El Camino avec un tube incontournable Lonely Boy et son riff de guitare entêtant ainsi qu'en filigrane tout au long de l'album, un hommage marqué aux rock des années 70. Little Black Submarines fait référence explicitement à Stairway To Heaven de Led Zeppelin, que ce soit dans la construction du morceau ou dans les mélodies utilisées. De même sur Gold On The Ceiling, la rythmique à la guitare est un bon vieux riff de rock connu de tous les routards de la 6 cordes, là aussi les influences de Led Zeppelin ou des Who sont indéniables. El Camino est vraiment rock, des titres comme Money Maker, Run Right Back, Dead And Gone et Mind Eraser sont de très bonne facture et ne déméritent pas au regard de la production musicale actuelle. Malheureusement Sister, Hell Of A Season et Nova Baby, empruntent aux années 80 et ne correspondent plus aux influences rock du départ. La production musicale retrouve la modernité navrante d'un rock aseptisé, certainement plus prompt à passer en radio. Espérons que la voie prise sur ces quelques chansons dans lesquelles on retrouve la patte de Danger Mouse ne soit pas le futur des Black Keys. De producteur à clavier, il ne faudrait pas que Danger Mouse soit l'instigateur de la majorité des morceaux sinon le groupe risque de perdre un public attentif à l’âme des Black Keys.
Donc dans l'ensemble hormis quelques titres, l'album est plutôt réussi et saura vous faire passer de bon moments même après plusieurs écoutes. Ce n'est pas un incontournable mais bien un "must have" de l'année 2012.
Pour la petite histoire, El Camino signifie le chemin en espagnol et pour illustrer la pochette, rien de mieux qu'un bon vieux Chrysler Voyager. C'est au volant de ce type de véhicule que les Black Keys ont pris le chemin de la gloire en écumant les dates de tournées sur les routes de leur Amérique natale. Bien entendu l'histoire ne dit pas dans quel véhicule ils se déplacent aujourd'hui pour jouer à travers le monde.
Note: 13/20
Ecoutez ici à partir de la vidéo 16
10 ans après la parution de leur premier album, The Big Come Up, the Black Keys nous gratifient d'un nouvel enregistrement El Camino. The Black Keys composé du batteur Patrick Carney et du chanteur guitariste Dan Auerbach sont très prolifiques, ils ont déjà enregistré 6 albums et le dernier en date Brother a dépassé le million d'exemplaires vendus, porté par le single Tighten Up. Produit là aussi par Danger Mouse et The Black Keys sous le label Nonesuch Records, l'innovation de El Camino est que Danger Mouse joue du clavier sur l'album. La recette de Brother a été suivie pour El Camino avec un tube incontournable Lonely Boy et son riff de guitare entêtant ainsi qu'en filigrane tout au long de l'album, un hommage marqué aux rock des années 70. Little Black Submarines fait référence explicitement à Stairway To Heaven de Led Zeppelin, que ce soit dans la construction du morceau ou dans les mélodies utilisées. De même sur Gold On The Ceiling, la rythmique à la guitare est un bon vieux riff de rock connu de tous les routards de la 6 cordes, là aussi les influences de Led Zeppelin ou des Who sont indéniables. El Camino est vraiment rock, des titres comme Money Maker, Run Right Back, Dead And Gone et Mind Eraser sont de très bonne facture et ne déméritent pas au regard de la production musicale actuelle. Malheureusement Sister, Hell Of A Season et Nova Baby, empruntent aux années 80 et ne correspondent plus aux influences rock du départ. La production musicale retrouve la modernité navrante d'un rock aseptisé, certainement plus prompt à passer en radio. Espérons que la voie prise sur ces quelques chansons dans lesquelles on retrouve la patte de Danger Mouse ne soit pas le futur des Black Keys. De producteur à clavier, il ne faudrait pas que Danger Mouse soit l'instigateur de la majorité des morceaux sinon le groupe risque de perdre un public attentif à l’âme des Black Keys.
Donc dans l'ensemble hormis quelques titres, l'album est plutôt réussi et saura vous faire passer de bon moments même après plusieurs écoutes. Ce n'est pas un incontournable mais bien un "must have" de l'année 2012.
Pour la petite histoire, El Camino signifie le chemin en espagnol et pour illustrer la pochette, rien de mieux qu'un bon vieux Chrysler Voyager. C'est au volant de ce type de véhicule que les Black Keys ont pris le chemin de la gloire en écumant les dates de tournées sur les routes de leur Amérique natale. Bien entendu l'histoire ne dit pas dans quel véhicule ils se déplacent aujourd'hui pour jouer à travers le monde.
Note: 13/20
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samedi 30 juin 2012
La soul Colombienne débarque
Pop
Quantic et Alice Russell fêtent leurs retrouvailles avec l'album Look Around The Corner, les deux anglais se connaissent depuis plus de 10 ans. Miss Russell était la chanteuse du Quantic Soul Orchestra, et lorsqu'elle s'émancipe avec l'album Under The Munka Moon en 2004 c'est pour réunir dans un album la plupart des singles fait avec Quantic alias Will Holland. Après avoir réalisé deux albums avec son producteur Tm Juke, My Favorite Letters et Pot Of Gold, elle rejoint Quantic en Colombie pour enregistrer Look Around The Corner.
L'album est placé sous le signe de l’Amérique du sud, des rythmes chaloupés, et du soul jazz des années 60 mâtiné de boogaloo. Il est à noter la présence de morceaux instrumentaux comme Una Tarde En Mariquita avec au violon Mike Simmons, le compère de l'album Pot Of Gold, mais aussi Road To Islay. On remarquera la plume de l'arrangeur Quantic sur Magdalena avec des cuivres rappelant les grandes heures du Quantic Soul Orchestra sur Stampede.
Mais l'essence de l'album c'est cette soul sixties revisité à la sauce mariachi, et Alice Russell sur cet album ne joue pas de sa puissance vocale, la technique reste en filigrane. Le zénith de l'album est atteint avec I'll Keep My Light In My Window, qui à lui seul vaut l'achat de l'album.
Look Around The Corner est une réussite, certes l'album ne rencontrera pas un succès commercial important, mais il faut le garder comme un trésor que l'on ressortira dans quelques années où la plupart des érudits musicologues s'accorderont à dire que la soul de l'année 2012 était représentée par Miss Russell.
Note: 13/20
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Mais l'essence de l'album c'est cette soul sixties revisité à la sauce mariachi, et Alice Russell sur cet album ne joue pas de sa puissance vocale, la technique reste en filigrane. Le zénith de l'album est atteint avec I'll Keep My Light In My Window, qui à lui seul vaut l'achat de l'album.
Look Around The Corner est une réussite, certes l'album ne rencontrera pas un succès commercial important, mais il faut le garder comme un trésor que l'on ressortira dans quelques années où la plupart des érudits musicologues s'accorderont à dire que la soul de l'année 2012 était représentée par Miss Russell.
Note: 13/20
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samedi 23 juin 2012
Encore un Gonzalez qui nous en fait voir de toutes les couleurs
Jazz Latin
Alors que la récompense pour le meilleur album latin jazz disparaît des Grammy Awards sous les tollés de la plupart des musiciens primés les années précédentes tels que Paquito di Rivera ou bien encore Chucho Valdès, Jerry Gonzalez ose affirmer avec l'album Jerry Gonzalez Y El Comando De La Clave, que le jazz latin a encore de belles heures devant lui.
Jerry Gonzalez est new-yorkais d'origine espagnole, il joue de la trompette mais aussi des congas et sa virtuosité lui à permis de jouer avec les plus grand du jazz, Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Jaco Pastorius, McCoy Tyner, ...
Depuis 2000 il vit en Espagne et c'est à Madrid qu'il a enregistré cet album en s'entourant de musiciens talentueux, que ce soit à la basse avec Alain Perez ou au piano avec Javier Masso dit "Caramelo".
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave commence fort avec le standard Some Day My Prince Will Come ré-intitulé pour l'album Some Day My Prints Will Come ( Back From The Fbi), trait d'humour faisant certainement allusion à la pression policière sur les émigrés cubains ou mexicains. Le thème est d'abord exposé au piano de manière classique puis Gonzalez entre et lance un riff repris par le piano pour ensuite exposer à son tour le thème puis improviser.
Avec Résolution, le trompettiste s'attaque à Coltrane par la face nord, bien entendu l'original est exceptionnel et il est difficile de surpasser le maître. L'essai est intéressant, sans dépasser l'auteur, on passe un agréable moment et la tension du morceau original est ici remplacé par un déchainement de percussions avec un solo de basse très bien exécuté.
Sur Equipoise, c'est Max Roach que le trompettiste a décidé de reprendre, mais même si le thème est identique, le fait que Gonzalez soit seul à jouer la mélodie change complètement l'identité du morceau.
Une pause avec la ballade Tenderly de Art Tatum, on reste proche du jazz traditionnel et la contribution de Gonzalez ne restera pas dans les mémoires tant on est dans une improvisation classique.
Le retour des percussions latines se remarque sur le morceau suivant: Obsession, avec des soli de piano et de basse très rythmés.
Mon coup de cœur est le morceau Love For Sale, d'abord car il figure sur l'album Something Else de Cannonball Aderley qui doit être un de mes albums de jazz préféré. Ensuite car le trompettiste le transforme complètement, on reconnait le thème mais l'introduction est vraiment détonante et l'exposition latine à souhait.
En terminant ici aussi avec les chœurs scandant une mélopée entêtante, le commando de la clave nous fait vibrer.
La reprise de In A Sentimental Mood, n'est pas très intéressante: passée les premières minutes de découverte du duo chant trompette, la longueur du morceau et la monotonie des phrasés lassent rapidement.
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave, se termine par Avisale A Mi Contrario, typiquement hispanisant, on imagine assez aisément des gypsys dansant autour du feu et nous entraînant avec eux.
L'album de Jerry Gonzalez présente de bon titres et la virtuosité des musiciens est au service de la musicalité.Cependant l'ensemble des titres sont structurés à l'identique et peuvent lasser en écoute répétée. En conclusion, c'est très agréable d'entendre des standards du jazz complètement redéfinis à la sauce latine. Si vous voulez un peu de soleil sur la route des vacances, Jerry sera votre compagnon de voyage.
Note: 13/20
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Alors que la récompense pour le meilleur album latin jazz disparaît des Grammy Awards sous les tollés de la plupart des musiciens primés les années précédentes tels que Paquito di Rivera ou bien encore Chucho Valdès, Jerry Gonzalez ose affirmer avec l'album Jerry Gonzalez Y El Comando De La Clave, que le jazz latin a encore de belles heures devant lui.
Jerry Gonzalez est new-yorkais d'origine espagnole, il joue de la trompette mais aussi des congas et sa virtuosité lui à permis de jouer avec les plus grand du jazz, Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Jaco Pastorius, McCoy Tyner, ...
Depuis 2000 il vit en Espagne et c'est à Madrid qu'il a enregistré cet album en s'entourant de musiciens talentueux, que ce soit à la basse avec Alain Perez ou au piano avec Javier Masso dit "Caramelo".
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave commence fort avec le standard Some Day My Prince Will Come ré-intitulé pour l'album Some Day My Prints Will Come ( Back From The Fbi), trait d'humour faisant certainement allusion à la pression policière sur les émigrés cubains ou mexicains. Le thème est d'abord exposé au piano de manière classique puis Gonzalez entre et lance un riff repris par le piano pour ensuite exposer à son tour le thème puis improviser.
Avec Résolution, le trompettiste s'attaque à Coltrane par la face nord, bien entendu l'original est exceptionnel et il est difficile de surpasser le maître. L'essai est intéressant, sans dépasser l'auteur, on passe un agréable moment et la tension du morceau original est ici remplacé par un déchainement de percussions avec un solo de basse très bien exécuté.
Sur Equipoise, c'est Max Roach que le trompettiste a décidé de reprendre, mais même si le thème est identique, le fait que Gonzalez soit seul à jouer la mélodie change complètement l'identité du morceau.
Une pause avec la ballade Tenderly de Art Tatum, on reste proche du jazz traditionnel et la contribution de Gonzalez ne restera pas dans les mémoires tant on est dans une improvisation classique.
Le retour des percussions latines se remarque sur le morceau suivant: Obsession, avec des soli de piano et de basse très rythmés.
Mon coup de cœur est le morceau Love For Sale, d'abord car il figure sur l'album Something Else de Cannonball Aderley qui doit être un de mes albums de jazz préféré. Ensuite car le trompettiste le transforme complètement, on reconnait le thème mais l'introduction est vraiment détonante et l'exposition latine à souhait.
En terminant ici aussi avec les chœurs scandant une mélopée entêtante, le commando de la clave nous fait vibrer.
La reprise de In A Sentimental Mood, n'est pas très intéressante: passée les premières minutes de découverte du duo chant trompette, la longueur du morceau et la monotonie des phrasés lassent rapidement.
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave, se termine par Avisale A Mi Contrario, typiquement hispanisant, on imagine assez aisément des gypsys dansant autour du feu et nous entraînant avec eux.
L'album de Jerry Gonzalez présente de bon titres et la virtuosité des musiciens est au service de la musicalité.Cependant l'ensemble des titres sont structurés à l'identique et peuvent lasser en écoute répétée. En conclusion, c'est très agréable d'entendre des standards du jazz complètement redéfinis à la sauce latine. Si vous voulez un peu de soleil sur la route des vacances, Jerry sera votre compagnon de voyage.
Note: 13/20
Ecoutez ici
samedi 16 juin 2012
Du rock pimenté...
ROCK
Nous sommes en septembre 1991, les Red Hot Chili Peppers s'apprêtent à sortir leur cinquième album studio. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de créer un monument du rock vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. Comment ces 4 californiens ont réussi à faire un aussi gros carton. Certes leur album précédent Mother Milk leur avait ouvert la porte de la scène mondiale, mais l'album aux couleurs plus hard rock n'atteignait pas un public large et leur musique restait underground. La révolution sur l'album Blood Sugar Sex Magic est vraiment l'usage de riffs de guitare funky associé à un chant le plus souvent rappé. On est vraiment sur un concept de crossover, croisement entre différents courants musicaux forts, qui, bien produit à rencontré le succés maintes et maintes fois. On peut citer comme exemple le titre de Herbie Hancock Rock It, musique électronique et jazz, le titre des Beatles Eleanor Rigby mélangeant quatuor à corde et chanson pop, ...
Pour enregistrer l'album, le producteur Rick Rubin loua une villa sur les hauteurs de Hollywood dans laquelle le groupe va séjourner 2 mois. Rick Rubin considéré aujourd'hui comme un gourou du business musical viens d'être appelé à l'aide par la maison de disque Columbia pour redresser la barre.
Pour composer les titres le groupe utilise la méthode de l'improvisation, ils jamment jusqu’à l'obtention d'un début de chanson, d'un couplet ou d'un refrain. Cette méthode peut sembler archaïque en regard de l'intrusion des ordinateurs, simulations d'instruments, usage de samples dans la composition musicale actuelle. Pourtant nombre de tube ont été conçu grâce à cette méthode.
Pour ce 5ème album Anthony Kiedis au chant et Flea à la basse sont entourés de John Frusciante à la guitare et Chad Smith à la batterie. L'apport de Frusciante à la guitare conjugué aux talents de bassiste de Flea, le chant de Kiedis et la puissance du jeu de Chad Smith sont sans conteste à l'origine du succès de l'album. Il existe une réel alchimie entre les musiciens qui s'entend dès les premiers titres de l'album. Frusciante qui après cet album quittera le groupe, reviendra pour l'album Californication, deuxième gros succés des RHCP. Ses divers projets personnels n'ont pas de réel intérêt mais peuvent peut-être attirer les apprentis guitaristes pour repiquer quelques plans. En gros il s'agit d'albums pour "gratteux".
Mais revenons à Blood Sugar Sex Magik, les tubes s'enchaînent, que ce soit Give It Away avec la caisse claire de Chad Smith si reconnaissable, la ballade Under The Bridge avec sa deuxième partie ou les chœurs appuie la complainte de Kiedis, The Power Of Equality qui en ouvrant l'album plante le décor: rap de Kiedis sur riff funky de Frusciante avec en appui groovy Flea. Mais Blood Sugar Sex Magik regorgent aussi de pépites funky: Funky Monks, Mellowship Slinky In B Major, la basse sur The Righteous & The Wicked, Sir Psycho Sexy, ... Le P-funk a laissé des traces ...
L'album est vraiment exceptionnel, les Red Hot mettrons quelques années pour réitérer l'exploit de faire un aussi bon travail, et c'est avec le retour de Frusciante et Californication qu'ils séduiront à nouveau le monde musical.
Note: 17/20
Site du groupe
Nous sommes en septembre 1991, les Red Hot Chili Peppers s'apprêtent à sortir leur cinquième album studio. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de créer un monument du rock vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. Comment ces 4 californiens ont réussi à faire un aussi gros carton. Certes leur album précédent Mother Milk leur avait ouvert la porte de la scène mondiale, mais l'album aux couleurs plus hard rock n'atteignait pas un public large et leur musique restait underground. La révolution sur l'album Blood Sugar Sex Magic est vraiment l'usage de riffs de guitare funky associé à un chant le plus souvent rappé. On est vraiment sur un concept de crossover, croisement entre différents courants musicaux forts, qui, bien produit à rencontré le succés maintes et maintes fois. On peut citer comme exemple le titre de Herbie Hancock Rock It, musique électronique et jazz, le titre des Beatles Eleanor Rigby mélangeant quatuor à corde et chanson pop, ...
Pour enregistrer l'album, le producteur Rick Rubin loua une villa sur les hauteurs de Hollywood dans laquelle le groupe va séjourner 2 mois. Rick Rubin considéré aujourd'hui comme un gourou du business musical viens d'être appelé à l'aide par la maison de disque Columbia pour redresser la barre.
Pour composer les titres le groupe utilise la méthode de l'improvisation, ils jamment jusqu’à l'obtention d'un début de chanson, d'un couplet ou d'un refrain. Cette méthode peut sembler archaïque en regard de l'intrusion des ordinateurs, simulations d'instruments, usage de samples dans la composition musicale actuelle. Pourtant nombre de tube ont été conçu grâce à cette méthode.
Pour ce 5ème album Anthony Kiedis au chant et Flea à la basse sont entourés de John Frusciante à la guitare et Chad Smith à la batterie. L'apport de Frusciante à la guitare conjugué aux talents de bassiste de Flea, le chant de Kiedis et la puissance du jeu de Chad Smith sont sans conteste à l'origine du succès de l'album. Il existe une réel alchimie entre les musiciens qui s'entend dès les premiers titres de l'album. Frusciante qui après cet album quittera le groupe, reviendra pour l'album Californication, deuxième gros succés des RHCP. Ses divers projets personnels n'ont pas de réel intérêt mais peuvent peut-être attirer les apprentis guitaristes pour repiquer quelques plans. En gros il s'agit d'albums pour "gratteux".
Mais revenons à Blood Sugar Sex Magik, les tubes s'enchaînent, que ce soit Give It Away avec la caisse claire de Chad Smith si reconnaissable, la ballade Under The Bridge avec sa deuxième partie ou les chœurs appuie la complainte de Kiedis, The Power Of Equality qui en ouvrant l'album plante le décor: rap de Kiedis sur riff funky de Frusciante avec en appui groovy Flea. Mais Blood Sugar Sex Magik regorgent aussi de pépites funky: Funky Monks, Mellowship Slinky In B Major, la basse sur The Righteous & The Wicked, Sir Psycho Sexy, ... Le P-funk a laissé des traces ...
L'album est vraiment exceptionnel, les Red Hot mettrons quelques années pour réitérer l'exploit de faire un aussi bon travail, et c'est avec le retour de Frusciante et Californication qu'ils séduiront à nouveau le monde musical.
Note: 17/20
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