Jazz
Sex Toy est le cinquième album d’Édouard Bineau, et le second sous le patronyme Wared qui signifie édouard en verlan. Le pianiste est une véritable découverte et le morceau éponyme mérite à lui seul l'achat de cet album.
Sex Toy, le titre est plutôt bien trouvé, un objet dévolu au plaisir onanique, l'auteur recherche grâce au support enregistré à procurer du plaisir à l'auditeur. Et ce plaisir est en somme très individuel car si l'on se réfère au mode d'écoute le plus couramment usité, on se retrouve avec un casque d'iphone ou d'ipod sur les oreilles !
Après un morceau d'introduction X 1938, le morceau Sex Toy débute sur un riff au piano très rythmé, soutenu par les cuivres qui exposent le thème. Dès ce morceau la complicité entre le saxophoniste Daniel Erdmann et le pianiste se fait sentir.
Edouard Bineau recherche avant tout la musicalité, il fait attention aux thèmes, sur l'album, seuls 2 morceaux ne sont pas des compositions : d'abord Lorelei Sebasto Cha composé par H F Thiéfaine et Mourir Pour Des Idées de Brassens. Ces reprises ne sont pas intéressantes, même si c'est bien exécuté, que la musique originale est plutôt loin, il n'y a pas le petit coup de baguette magique qui viens façonner le diamant brut.
Carousel est une composition qui représente assez bien le jazz contemporain en Europe, voire en France, ce n'est pas réellement ma tasse de thé.
Sur New Ed, on se lâche, la rythmique entêtante du piano rappelle le jeu de Sam Yahel avec Joshua Redman et son Elastic Band. L'improvisation se veut dissonnante, plus free que sur les autres morceaux.
L'importance de la construction du thème sur un riff de piano assez vif est encore très bien fait par Bineau sur Homo Erectus, la fin du morceau fini en apothéose avec le batteur qui lâche tout. Un morceau qui je pense doit prendre toute sa mesure en live.
Avec Frederique, morceau en deux parties, le pianiste nous montre tout d'abord un jeu très lyrique dans lequel il excelle. Ensuite dans un second temps le tempo s’accélère, pour un thème plus joyeux.
On peut imaginer que le musicien à cherché à nous peindre les deux facettes d'une personne, ou bien encore les deux phases de vie que celle-ci à pu rencontrer.
Centrifugation reste de conception plus classique, c'est avec Fazzer que le groupe Wared termine l'enregistrement et un très bon solo de saxophone.
Edouard Bineau arrive à nous raconter des histoires, son jeu est intéressant car il peut aussi bien être très lyrique et sur un autre morceau rythmique et rigoureux mais toujours avec une pointe de groove.
C'est une découverte agréable de savoir qu'un pianiste français est capable de composer des thèmes et d'improviser comme les grands noms du jazz américain actuel.
Pour ma part, j'espère que Bineau pour ses prochains albums, s'orientera plus vers des compositions telles que Sex Toy, Homo Erectus, Frédérique, et délaissera le côté "francojazz" de Carousel.
Affaire à suivre...
Note: 12/20
Ecoutez ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire