Translate

samedi 23 juin 2012

Encore un Gonzalez qui nous en fait voir de toutes les couleurs

Jazz Latin
Alors que la récompense pour le meilleur album latin jazz disparaît des Grammy Awards sous les tollés de la plupart des musiciens primés les années précédentes tels que Paquito di Rivera ou bien encore Chucho Valdès, Jerry Gonzalez ose affirmer avec l'album Jerry Gonzalez Y El Comando De La Clave, que le jazz latin a encore de belles heures devant lui.
Jerry Gonzalez est new-yorkais d'origine espagnole, il joue de la trompette mais aussi des congas et sa virtuosité lui à permis de jouer avec les plus grand du jazz, Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Jaco Pastorius, McCoy Tyner, ...
Depuis 2000 il vit en Espagne et c'est à Madrid qu'il a enregistré cet album en s'entourant de musiciens talentueux, que ce soit à la basse avec Alain Perez ou au piano avec Javier Masso dit "Caramelo".
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave commence fort avec le standard Some Day My Prince Will Come ré-intitulé pour l'album Some Day My Prints Will Come ( Back From The Fbi), trait d'humour faisant certainement allusion à la pression policière sur les émigrés cubains ou mexicains. Le thème est d'abord exposé au piano de manière classique puis Gonzalez entre et lance un riff repris par le piano pour ensuite exposer à son tour le thème puis improviser.
Avec Résolution, le trompettiste s'attaque à Coltrane par la face nord, bien entendu l'original est exceptionnel et il est difficile de surpasser le maître. L'essai est intéressant, sans dépasser l'auteur, on passe un agréable moment et la tension du morceau original est ici remplacé par un déchainement de percussions avec un solo de basse très bien exécuté.
Sur Equipoise, c'est Max Roach que le trompettiste a décidé de reprendre, mais même si le thème est identique, le fait que Gonzalez soit seul à jouer la mélodie change complètement l'identité du morceau.
Une pause avec la ballade Tenderly de Art Tatum, on reste proche du jazz traditionnel et la contribution de Gonzalez ne restera pas dans les mémoires tant on est dans une improvisation classique.
Le retour des percussions latines se remarque sur le morceau suivant: Obsession, avec des soli de piano et de basse très rythmés.
Mon coup de cœur est le morceau Love For Sale, d'abord car il figure sur l'album Something Else de Cannonball Aderley qui doit être un de mes albums de jazz préféré. Ensuite car le trompettiste le transforme complètement, on reconnait le thème mais l'introduction est vraiment détonante et  l'exposition latine à souhait.
En terminant ici aussi avec les chœurs scandant une mélopée entêtante, le commando de la clave nous fait vibrer.
La reprise de In A Sentimental Mood, n'est pas très intéressante: passée les premières minutes de découverte du duo chant trompette, la longueur du morceau et la monotonie des phrasés lassent rapidement.
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave, se termine par Avisale A Mi Contrario, typiquement hispanisant, on imagine assez aisément des gypsys dansant autour du feu et nous entraînant avec eux.
L'album de Jerry Gonzalez présente de bon titres et la virtuosité des musiciens est au service de la musicalité.Cependant l'ensemble des titres sont structurés à l'identique et peuvent lasser en écoute répétée. En conclusion, c'est très agréable d'entendre des standards du jazz complètement redéfinis à la sauce latine. Si vous voulez un peu de soleil sur la route des vacances, Jerry sera votre compagnon de voyage. 
Note: 13/20
Ecoutez ici

Aucun commentaire: