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dimanche 11 décembre 2011

Patty, on reste ami ami ?

ROCK
Dans le panthéon des guitaristes, Eric Clapton tient une place à part. Dès les années 60 avec les Yardbirds, John Mayall, Cream, Clapton gagne ses galons de guitar hero. Dans le swinging London, le pote des Stones et des Beatles est déjà une star et le public le surnomme "god". Clapton fait parti des meilleurs musiciens du monde mais ce n'est qu'en 1970 qu'il nous livre son premier album solo sobrement intitulé Eric Clapton avec une photo du barbu dans un fauteuil en guise de pochette.
Clapton reste très actif en 1970 en sortant un album qui reste une référence du blues rock sous le nom de Derek & The Dominos: Layla and assorted love songs. Comme son nom l'indique, cet album contient le tube interplanétaire Layla, qui fait référence à l’histoire d'amour impossible qu'il a pour Pattie Boyd, la femme de George Harrison qui était alors son meilleur ami. Cependant ce tube n'en fut pas un à sa sortie car l'album n’eut pas de succès et il fallut attendre l'enregistrement du unplugged Mtv pour que ce morceau soit reconnu comme le plus gros tube de l'artiste, soit une bonne vingtaine d'année plus tard.
L'amitié avec George Harrison permit à Clapton d'être le seul guitariste à avoir enregistré avec les Beatles ( While my guitar gently weeps ) mais sa frustration amoureuse et l'envie de découvrir de nouveaux horizons de créations le conduisirent à la drogue et l'alcool. De 1970 à 1973 Clapton sombre dans l'héroïne et la dépression. Grace à ses amis dont Ron Wood et Pete Townsend (guitariste des Who), Clapton va subir un véritable électrochoc. Lors d'un concert organisé en 1973 par ces derniers, le guitariste retrouve la scène, le public et le jeu en groupe, il comprend que sa vie est dans la musique et qu'il doit stopper sa longue déchéance addictive pour maintenir sa virtuosité légendaire. Après sa cure de désintoxication, Eric Clapton s'enferme dans une maison loué à Miami sur Ocean Boulevard et enregistre son deuxième album solo.
461th Ocean Boulevard est un album essentiel pour Clapton car il marque un tournant dans sa vie, l'adieu à la drogue, la première fois classé numéro 1 aux états-unis et une liaison naissante avec Pattie Boyd qui était à l'origine de ses tourments dans un triangle amoureux digne de Corneille.
Comme dans son premier album solo, Clapton alterne compositions personnelles et chansons de musiciens talentueux mais peu connus. Si dans son premier album solo, Clapton joue des titres de JJ Cale avec le tube After Midnight qu'il s'appropriera au fil des années comme morceau incontournable de ses sets live, dans le deuxième il emprunte à Bob Marley avec I Shot The Sheriff.
Incontestablement le tube de l'album, ce titre reggae fut composé par un jeune jamaïcain que Clapton avait rencontré quelques mois plus tôt. Clapton devint par ce titre l'ambassadeur du reggae en Europe en lançant cette mode musical. 461th Ocean Boulevard fut pour Bob Marley alors inconnu une véritable fenêtre sur le monde. La brèche était ouverte et des groupes jamaïcains purent squatter les salles de concerts de notre métropole à la fin des années 70.
La construction de I Shot The Sheriff est assez classique, mais on reconnaît assez aisément la patte de Marley avec l'utilisation de chœurs sur le refrain et l'emploi de l'orgue en contrechant.
L'album débute sur Motherless Children, sur un rythme soutenu, Clapton attaque une ligne mélodique joué en slide avec un bottle neck. Les couplets s'enchaînent avec une section rythmique sur des rails avec l'orgue de Dick Sims en appui. Le final semble tiré d'un live et on peut entendre le batteur faire le pitre dans les dernières secondes de l'enregistrement.
Better Make It Through Today pose dès les premières mesures une ambiance feutrée, la voix du guitariste reste assez douce, on a envie de se blottir au fond d'un canapé, bien au chaud ! Clapton fait un premier solo suivi de l'organiste.
Sur Willie And The Hand Jive Clapton et George Terry se répondent par guitare interposée sur l'introduction et la fin du titre, le rythme très syncopé fait la particularité du morceau.
Avec Get Ready, Clapton laisse de la place à la chanteuse Yvonne Elliman qui à coécrit le morceau.
Le thème répété inlassablement confine à l'incantation et la guitare vient conclure ce prêche avec quelques notes salvatrices.
I Can't Hold Out est un bon vieux blues avec un gros son de guitare et bien entendu un solo de notre guitar hero. Please Be With Me est une ballade dont l'intro pourrait évoquer les Beatles, dans ce morceau Clapton utilise une guitare dobro dont le son est si caractéristique. Cette guitare tire son son spécifique de résonateurs en métal qui se trouvent directement au niveau du chevalet. Le but premier de ce système était d'amplifier le son de la guitare sans électricité.
Let It Grow est le deuxième tube de cet album, l'écriture bien que classique nous emmène aux portes du rock progressif. L'envolée lyrique de la fin du morceau aurait pu être de Jimmy Page et s'enchaîner avec un solo endiablé mais Clapton ne veux plus de cette étiquette de virtuose et il ne posera pas de notes esthètes sur les accords qui terminent ce morceau.
Le rythme s'accélère avec Steady Rollin' Man, introduction rythmique au piano avec le son particulier que l'on retrouve dans de nombreuses compositions de l'époque. C'est le morceau où l'on trouve le plus de soli de l'artiste.
Mainline Florida se singularise par l'emploi d'une Talkbox, c'est un effet qui permet de modifier le son d'une guitare par la voix. Le guitariste se retrouve avec un tube dans la bouche, et chante en même temps qu'il joue, l'une des utilisations les plus connus est celle de David Gilmour guitariste des Pink Floyd dans l'album Animals.
L'album se termine avec Give Me Strength, la guitare dobro fait son retour et le soleil de la Floride semble être présent dans cette ballade.
Eric Clapton conquiert grâce à 461th Ocean Boulevard la reconnaissance comme compositeur. Le titre I Shot The Sheriff qui va lui ouvrir les portes des charts mondiaux n'est pas représentatif de l'album et du son Clapton. Il faudra attendre l'album Slowhand pour que le public comprenne mieux le guitariste avec des titres phares comme Cocaïne, Wonderful Tonight, ...
Avec une discographie énorme, pratiquement une vingtaine d'album studio, le même nombre d'albums en collaboration avec d'autres artistes, une dizaine d'albums live, Clapton écrit depuis plus de quarante ans des musiques blues rock.
Même si depuis les années 90, il se tourne vers le blues qu'il a pratiqué à ses débuts, ses albums solos Layla and assorted love songs, 461th Ocean Boulevard et Slowhand sont incontournables pour tout amateur de rock des années 70. Clapton nous prouve ses talents de compositeur et se prouve à lui même qu'il n'est pas seulement un guitariste exceptionnel. Il a révélé le bluesman JJ Cale et Bob Marley, et encore aujourd'hui beaucoup pensent que Cocaïne est un titre de Clapton tant il s'est approprié ce titre.
En conclusion, Clapton a toujours su rester humble envers ses amis, ses musiciens, les artistes qu'il a attiré sous les feux de la rampe. Et pour l'anecdote sa liaison avec Pattie Boyd l'emmène au mariage en 1979 ... puis au divorce en 1988... 
NOTE: 16/20
Site de Clapton 
Ecoutez ici 

jeudi 1 décembre 2011

Festival Eclats d'Email 2011

Jazz
Pour cette sixième édition, de l'amateurisme éclairé, le festival devient professionnel et des têtes d'affiches osent venir à Limoges où le public est toujours au rendez-vous.
3 concerts "in" et 1 "off":
Le premier concert est certainement le meilleur des 4, Ron Carter ouvre officiellement le festival à l'opéra théatre.
Pour ce concert le contrebassiste s'est entouré d'un pianiste Mulgrew Miller et d'un guitariste Kevin Eubanks. Pas de batteur pour que l'auditeur puisse entendre les nuances subtiles de la contrebasse. Ron Carter à 74 ans nous invite comme il le dit dans son living room, la sensibilité du jeu du contrebassiste est impressionnante. Les thèmes s'enchainent et l'influence bop des musiciens que Ron Carter a croisé au cours de son immense carrière transpire sur chaque mesure ( Miles Davis, Monk, Cannonball Aderley, ...). La virtuosité du papy jazz est toujours au service de l'émotion et il s'amuse même sur un solo à jouer la suite numéro 5 de Bach. Ses acolytes ne sont pas en reste et la maitrise du pianiste Miller est sans faille, une complicité lie ce dernier au contrebassiste et elle ne doit pas dater d'une semaine. Mais la révélation fut pour moi le guitariste Eubanks qui assure sur tous les domaines du jeu. Que ce soit en accords, picking ou taping, le virtuose enchaîne les soli avec une sensibilité à fleur de peau, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un guitariste aussi doué.
Petit bémol sur la soirée d'ouverture, la balance n'était pas parfaite et il fallait tendre l'oreille pour entendre certains soli.

Deuxième concert, toujours à l'opéra théatre, avec une ambiance complètement différente. L'Orchestre National de Jazz (ONJ) dirigé actuellement par Daniel Yvinec nous offre un spectacle alliant composition, musique improvisée et vidéos. Le principe exposé par Daniel Yvinec est de partir d'enregistrement de voix et de composer la musique à partir de la voix. L'idée est de renverser la création musicale  habituelle où la voix vient se poser sur une musique déjà composée à partir d'une ligne de basse ou d'une grille d'accord, d'un riff de guitare, etc ... Même si la présentation ressemble à un devoir scolaire que Mr Yvinec devait présenter à l'oral, le résultat est très intéressant.
Donc sur chaque composition un chanteur (voix enregistré), des soli et une vidéo. Les musiciens sont nombreux, en effet un sax alto et ténor, une clarinette basse, une pianiste, un clavier, un guitariste, un bassiste, un batteur, un trompettiste, une flute traversière. Les compositions sont très bien faites avec des arrangements laissant une place aux cuivres très importantes, Yvinec nous prouve son talent de composition pour créer des ambiances sonores cinématiques. Les morceaux s'enchainent sans déplaisir avec des soli inégaux, les musiciens n'ont pas tous la même qualité de jeu et d'improvisation. Mention spéciale au sax ténor (Rémi Dumoulin) qui survole le spectacle par son jeu et le son qu'il s'est forgé. Cependant, le morceau d'improvisation libre dirigé par Dumoulin n'était pas réellement nécessaire.
L'ensemble est harmonieux, on passe de la découverte du procédé, à la surprise des voix ou compositions. Je regrette que les compositions n'aient pas laissé plus de place aux percussions, on reste dans l'aérien ( cuivres, bois, ...) le côté terrien manque. Pour finir je me demande encore pourquoi la pianiste était sur scène, le piano "arrangé" tel que mentionné par Yvinec me laisse un goût amer de supercherie intellectuelle. Je pense que "arrangé" comme Sam Yahel aurait eu un réel intérêt ... 

Troisième concert mais là c'est du off, Patrick Vanhee Trio dans un restaurant.
Exercice difficile, jouer devant une assistance qui n'est pas forcément là pour écouter. Le comble c'est que certaines personnes pourraient même être dérangé par le "bruit". Mais le trio s'en sort avec brio ( celle là faut la placer ! ) emmené par Patrick Vanhee très humble, Alain Mayeras au piano et Pascal Combeau à la contrebasse. Le groupe enchaîne les standards, Vanhee maîtrise parfaitement l'instrument, et son son ainsi que son phrasé nous rappellent le cool jazz de Stan Getz.
Cependant à mon gout Vanhee est meilleur au soprano, son son me plaît plus mais ce n'est que très subjectif ... Le pianiste s'éclate en jouant et son plaisir est communicatif. Pour le contrebassiste, j'avais vu quelques jours avant Ron Carter donc je ne peux pas être objectif...
Très bon moment passé, ce serait intéressant de connaître Vanhee sur un répertoire de compositions personnelles.

Quatrième et dernier concert, Jan Garbarek et Trilok Gurtu, qui viennent clôturer le festival. Le norvégien se faisant rare sur scène, le rendez-vous avec une légende du label ECM était inmanquable.
Encore une fois à l'opéra théatre, et après les remerciements d'usage pour un concert de clôture, Jan Garbarek commence son concert.
Les premieres minutes du concert sont un peu hermétiques pour le non initié, les cris de mouettes joués au saxo peuvent décontenancer plus d'une oreille experte.
Passé ce temps d’acclimatation, on voyage de thème en thème avec des évocations de l'asie, l'afrique, l'océanie. Garbarek nous emmène avec lui et ses solis sont de hautes voltiges, le pianiste alterne piano à queue et clavier, le bassiste joue sur une basse électrique sans fret et Trilok Gurtu joue de tout ce qui peut se taper dessus avec les mains ou des baguettes.
Les échanges entre le percussioniste et le pianiste dans un premier temps, le bassiste par moment  et Garbarek ensuite caractérisent ce concert où les musiciens essayent de se répondre en musique sur chaque morceaux.
On peut regretter le solo de basse interminable et sans saveur, et surtout la très mauvaise sonorisation des instrumentistes, la batterie de Gurtu surpasse en volume sonore l'ensemble des intervenants, le premier solo de piano fût molto pianissimo, bref un mauvais travail du gars derrière la console de mixage.
Pour revenir à la musique, certains morceaux sont vraiment datés années 80 avec ce mouvement du jazz fusion et le rappel ressemblait vraiment à une guimauve pour film des mêmes années.
En conclusion le nom fait pardonner beaucoup, mais ce concert n'est pas dans mes préférés, les belles affiches ne font pas forcément les beaux spectacles ...

Pour finir, l'intérêt d'un festival est de faire découvrir ou apprécier des courants ou styles différents. Le pari est réussi, même si je n'ai pas vu tous les concerts, l’éclectisme est de mise. Enfin en cette période de fin d'année ou nous sommes souvent sollicités, j'ai envie de lancer un appel au don pour que le directeur artistique Leygonie puisse acheter une chemise. Je comprends que les "intellectuels" ne font pas attention aux apparences mais le look clodo ne me paraît pas approprié. Alors donnez !!!
Site du festival 
Notes:
Concert de Ron Carter: 17/20
Site de Ron Carter 

Concert de l'ONJ: 15/20
Site de l'ONJ 

Concert de Patrick Vanhee: 15/20
Site de Patrick Vanhee

Concert de Jan Garbarek: 13/20
Site de Jan Garbarek

vendredi 11 novembre 2011

Ecoutez Blue Note sans pleur

Jazz
Une compilation, chose assez rare dans ma discothèque, mais je vous rassure tout de suite nous sommes loin de "Ibiza Party 3" ou autre "Disco 80 l'essentiel". C'est vrai que l'album est ma religion et la compilation souvent un blasphème !
On se doit pour comprendre une œuvre d'en connaître toutes les facettes et si aujourd'hui la plus part des chansons sont achetés au titre par internet, il ne faut pas oublier que l'artiste ne publie pas qu'une chanson mais qu'il y a dans tous les albums depuis bien longtemps une ligne directrice, une émotion, un message qui transpire sur tout l'album.
Revenons à notre compil',  Blue note, label de jazz connu de tous qui a lancé nombre de grands artistes jazz d'après guerre, décide au début des années 90 de sortir 4 volumes de standards des trentes dernières années. Rien d'exceptionnel me direz vous sauf que le but de cette compilation est de démontrer que Blue Note qui faisait danser dans les années 50 et 60, est toujours présente sur le dancefloor par le rap et la musique noire des années 90 qui pompent allègrement dans le vivier du label par le biais de samples ou d'emprunts.
Cette compilation rassemble donc les morceaux les plus samplés de Blue Note et permet de découvrir des perles du funk, jazz ou de la soul en version numérique car la majorité des vinyles n'a toujours pas été réédité en cd.
"From be-bop to hip-hop", cette phrase de Quincy Jones résume assez bien l'histoire de la musique afro américaine car si de nos jours Jay-z et sa compagne Beyoncé squattent les charts c'est sans doute parce que 40 ans plus tôt un Grant Green ou un Lou Donaldson nous ont donné une furieuse envie de bouger notre popotin sur leurs boogaloo !
Sur le premier volume, de loin le meilleur, on retrouve le guitariste Grant Green avec 2 morceaux très funky. Le premier Sookie Sookie vous rappellera US3 et le titre Tukka Yoot's Riddim sur l'album Hand On The Torch.
Le second The final comedown est un classique du guitariste que l'on retrouve sur une réédition cd en deux volumes The Original Jam Master, double volume très intéressant pour les aficionados du blues funk.
L'autre artiste mis à l'honneur est Lou Donaldson avec lui aussi 2 morceaux. Le premier Who's making love commence par un rythme lancinant à la guitare repris pour le thème par l'orgue joué par Charles Earland. Après un premier solo de trompette par Ed Williams, Lou Donaldson entame le sien suivi par le clavier.
Pour le deuxième morceau, ce sont les mêmes musiciens qui nous entrainent dans un boogaloo endiablé, après le thème, Donaldson improvise, il laisse la place ensuite au trompettiste et Melvin Sparks guitariste qui sur son impro envoie le bois ! Le clavier termine le cycle d'improvisation pour revenir sur le théme avec la satisfaction du travail accompli !
La compilation commence avec Grooving With Mr G de Richard "Groove" Holmes, le surnom du jazzmen en dit long sur l'intensité du titre, qui ne décevra pas les amateurs de "rare funky groove".
A noter le psychédélisme forcené du compère Eddie Henderson sur Kudu et la présence du trompettiste Donald Byrd qui avant de se jeter avec dévotion dans le free jazz a écrit quelques belles pages du groove avec des morceaux comme Black Jack et Weasil.
Pour finir, la compilation s'achève par le morceau le plus jazz de l'album:Olilloqui Valley de Herbie Hancock. La présence du célébrissime pianiste sur cette compilation est logique tant il a pu être samplé par les jeunes génération que ce soit avec Cantaloup Island, Watermelon Man, ... mais on ne s'attend pas à ce que ce titre qui représente le courant mainstream du jazz des années 60 soit samplé pour un titre hip hop.
En conclusion ce premier volet d'une série de 4 est vraiment excellent, et on notera pour l'anecdote que Gilles Peterson célèbre DJ outre manche fait partie des remerciements pour la conception de ce volume. Il officie sur radio Nova tous les weekend dans l'émission Worldwide où il nous fait découvrir des artistes du monde entier.
Cette série peut permettre à certains de s'initier à un jazz accessible pour peut-être ensuite s'orienter vers les grands albums qui on fait la légende du label.
NOTE: 15/20
Site de Blue Note
Ecoutez ici 

vendredi 22 avril 2011

Le Pigeon roucoule bien !

Un petit édit de ma critique de l'album de Pigeon John Dragon Slayer, je l'ai vu en concert cette semaine et je dois dire que le monsieur assure.
D'abord j'étais étonné du line up: basse, batterie, et notre volatile. Bien entendu un pc portable avec des samples et différentes parties enregistrées, le tout géré par le batteur.
Dès le premier morceau, le chanteur est proche du public, et nous fait ressentir son humour.
Peu à peu en vrai showman il s'approprie la (petite) scène et conquiert les spectacteurs assez peu nombreux il faut le dire. Mais l'énergie qu'il développe, le groove du bassiste, et la linéarité du batteur ont transformé l'auditeur en acteur, Pigeon John a du métier et le prouve.
Un coup de chapeau aux deux autres musiciens, en premier le batteur qui à joué au "clic" sans jamais faillir alors que beaucoup de musiciens sont incapables de jouer plus de 10 minutes avec un métronome. Mais ce n'est pas tout, il nous a démontré sa virtuosité avec des breaks impressionnants. Ensuite le bassiste, même en jouant quelques notes simples transpire le groove. Il est jeune mais maîtrise parfaitement l'instrument et apporte une chaleur au trio qui est appréciable dans la musique hip-hop.
Donc Pigeon John a vraiment bien défendu son album, il est réellement bon sur scène et en outre il mérite bien 2 points de plus que dans ma précédente critique !!!
En conclusion la musique enregistrée est une chose mais il faut voir les artistes sur scène pour palper la sincérité et le professionnalisme des musiciens. En outre, avec la crise du disque, les concerts sont un moyen incontournable pour les artistes de gagner leur vie. Allez vite aux concerts !!!

mardi 12 avril 2011

Robins des Bois du rock

ROCK
On croyait la power pop britannique morte avec l'arrêt du groupe Oasis et la léthargie de Blur. Ces groupes découverts dans les années 90 et qui ont marqués une génération en imprimant un renouveau du rock se sont fatigués et leurs successeurs se font rare. 2010 et 9 titres du groupe The Generous Thieves vont changer la donne, l'album s'intitule The Gents, il a été enregistré par un trio composé de Thomas Windrif au chant, Xavier Derouin à la guitare et d'Hervé Koster à la batterie.
L'enregistrement commence avec Shadow Show un titre qui rappelle Police, la voix ressemblante à celle de Sting, la formation trio guitare basse batterie, la construction du morceau ... Le fait que le chanteur ait fait la première partie de Sting aux états-unis n'est sûrement pas étranger à cette "inspiration".
All Day est un morceau mid tempo plus classique, ensuite le groupe s'offre un riff syncopé sur The End Of The World. Cette chanson pourrait être une composition des Spin Doctors groupe des années 90 avec le même genre de formation. Sur le pont de la chanson les guitares s'envolent sur des solos distordus et traités avec beaucoup de réverbération.
Une petite ballade grâce à You'd Be The End Of Me, ce titre transcris une légèreté et une sensibilité à fleur de peau du chanteur qui laisse ressortir une belle émotion.
Après un Loving Days assez classique et sans réel intérêt, on s'attaque à une belle composition avec Stuck In The Middle, le flow du chanteur est assez rapide, le duo guitare électrique - acoustique est vraiment prenant, pour créer une boucle dans la deuxième partie du morceau. Avec All On Its Own, les guitares sont de sortie !, il est fortement conseillé de sauter partout...
Sur Crossway, la guitare acoustique revient pour souligner la douceur du chant. The Gents se termine avec Universal Love plus contemporain avec des réminiscences de groupes comme les Strokes ou Maroon Five.
Pour conclure The Gents (contraction de The Generous Thieves) ne révolutionne pas le genre mais les titres dans l'ensemble sont assez bien composés, il y a un bon équilibre des instruments et de la voix. L'influence de Sting ou Police est présente dans la voix du chanteur et dans nombre de compositions de l'album ce qui peux déranger mais pour un premier album c'est un bel essai, la transformation sera t-elle réalisée ...  attendons ... 
NOTE 11/20
Site: www.myspace.com/thegenerousthieves

dimanche 3 avril 2011

C'est dans la poche

POP
1966, après le succès de Rubber Soul, les beatles sortent leur septième album: Revolver.
Cet album est certainement à mes yeux un des meilleurs et annonce l'arrivée du premier album concept de l'histoire musicale: Sgt Pepper Lonely Heart Club Band.
Avec Revolver, les Beatles font preuve d'une créativité débordante, et cela dans l'intégralité de la conception de l'album. Cela passe par la pochette de Voormann qui avec des collages et des portraits dessinés innove réellement par rapport aux disques des autres groupes où seule la photo des membres pouvait trôner. Ensuite les Beatles ont créé des techniques d'enregistrement avec la complicité des ingénieurs du son que nous utilisons encore aujourd'hui et pour finir certains morceaux sont conçus sans respecter les codes traditionnels.
Liberté, c'est le mot qui peut caractériser le mouvement émergent qui influence la musique des Beatles en 1966 : le psychédélisme.
Avant d'arriver à l'année psychédélique (1969) les Beatles frapperont un grand coup avec l'incontournable Sgt Pepper Lonely Heart Club Band. Mais cet enregistrement d'anthologie n'aurait sûrement pas existé sans les "bidouilles" des Fab Four sur Revolver. L'album s'ouvre sur Taxman morceau de George Harrison très punchy qui est un pamphlet contre l'imposition dans le système anglais. Ensuite avec Eleanor Rigby, les Beatles innovent dans un sens que l'on attendait pas, en effet, sur cette chanson aucun des Beatles ne joue d'un instrument, laissant place à un double quatuor à cordes enregistré de manière complètement nouvelle. L'ingénieur du son à réalisé une prise de proximité des cordes, ce qui à l'époque ne se faisait pas, on préférait enregistrer avec des micros disposé à une bonne distance pour capter l'ensemble. Ce procédé donne aux cordes une présence incroyable et l'on saisit les subtilités de jeux, ce qui rajoute de l'émotion à la chanson.
I'm Only Sleeping reste plus traditionnel dans sa forme, mais les solos sont enregistrés et passés à l'envers  dans la chanson. C'est les influences indiennes de George Harrison qui s'entendent sur Love You To où le guitariste nous prouve sa dextérité au sitar.
La douceur est de rigueur sur Here There And Everywhere avec la justesse du travail des chœurs. Après un passage dans l'enfance avec Yellow Submarine qui connaîtra un vif succès, c'est le retour des guitares sur She Said She Said
Good Day Sunshine et And Your Bird Sing sont assez classiques des compositions des Beatles.
Avec For No One, les Beatles trouvent dans le cor et le clavecin un instrumentarium adapté à la pop !
Doctor Robert est une chanson sur un docteur connu à New York pour prescrire des pilules du bonheur très facilement. Ensuite troisième composition de George Harrison sur cet album : I Want To Tell You , le travail des chœurs est très précis. Le rythm and blues s'invite sur Got To Get You Into My Life, l'arrangement des cuivres est particulièrement soigné. Pour terminer cet album d'anthologie, les Beatles nous livrent un Tomorrow Never Knows, entièrement psychédélique. On peut entendre dans la chanson des morceaux de compositions réenregistrés dans le morceau, le sample est né ...
En conclusion tout le monde connaît les Beatles mais plutôt que d'entendre ici ou là tel ou tel morceau, il est bon de prendre un album dans son ensemble. Grâce à Revolver, les Beatles ne sortent pas une "compil" de titres premiers aux charts mais un vrai travail de studio avec une recherche de nouvelles techniques sur pratiquement tous les morceaux. Cet album est un indispensable pour toute discothèque pop rock.
NOTE 18/20
Site: www.thebeatles.com/ 

Oiseau à la grise robe, sous mon regard tu te dérobes

HIP HOP
L'artiste du jour vient de Californie, quel état prodigieux, le soleil, les plages, le gouverneur qui nous fait "I'll be back", et tous ces splendides volatiles qui vont nous intéresser.
En effet c'est Pigeon John et son album Dragon Slayer que nous allons découvrir. Vétéran de la scène californienne, Pigeon John est complètement inconnu en Europe, c'est Hervé Salters (Général Elektriks) musicien et producteur de l'album Dragon Slayer qui, grâce a une carte blanche que lui laisse son label Discograph, nous amène sur un plateau ce petit oiseau !
Relayé par radio Nova, le premier morceau The Bomb est un véritable tube, un thème chanté suivi des claviers au son vintage de Salters. Sur Buttersoft Seats, la rythmique est assurée par un clavier au son de clavecin et le refrain est entonné par une choriste, plus cool que le premier morceau, l'ambiance feutrée générée est très agréable.
Avec Dude It's On, c'est le refrain qui est vraiment intéressant avec ce riff au clavier qui martèle les paroles, la touche Salters est évidente.

Rock Bottom Again, nous entraîne dans une ballade avec cuivres et piano, le chant de Pigeon John semble enfantin.
Before We Gone semble échappé de la bande originale d'un road movie, la guitare ponctué par le synthé et une batterie au son électronique rappelle les saccades régulières du train.
Sur Davey Rockit le premier couplet nous fait penser à l'ambiance des albums des années 80 de David Bowie, ensuite le rap de Pigeon John viens casser cette ambiance.
Dans la droite ligne du premier morceau, Hey You sera certainement le prochain hit de l'album, ça sonne vraiment rock et on se prend vite au jeu de fredonner la chanson.
Les deux prochains titres sont vaiment rap actuel, il ne m'intéresse pas, et sont pour moi hors de propos par rapport à l'homogénéité de l'album.
Excuse me redonne un peu de baume au cœur mais c'est véritablement grâce au dernier morceau Ben Vereen que Pigeon John nous emporte sur ses ailes à la découverte de son groove.
En conclusion l'album est sympathique à écouter, on y trouve des tubes, des ballades, du groove. On peut regretter les morceaux plus rap qui ne révolutionnent pas le genre et qui nuisent à l'harmonie de l'album. Mais le véritable reproche est de savoir si l'on est en présence d'un album d'Hervé Salters featuring Pigeon John ou le contraire. En clair Pigeon John nous a t-il dévoilé son travail ? Si tel n'est pas le cas, ce pigeon pourrait bien devenir le dindon de la farce.
NOTE 10/20
Site: www.pigeonjohn.com/
Ecoutez l'album ici

De l'or pour les mendiants

ROCK
Les stones pendant un repos salvateur après leurs tournées marathon ( 250 à 300 dates par an ) décident de rentrer en studio pour enregistrer en 1968 leur 10éme album sous le label London Records ( 7éme sous le label Decca). Il s'agit de Beggars Banquet, cet album sera suivi de trois autres incontournables: Let It Bleed, Sticky Finger, Exile On Main Street.
Ces albums sont les plus importants de la carrière des Stones et leur ont permis de rentrer au firmament du temple du rock.
Après avoir dans les albums précédents fait des reprises, composé leurs premiers hits mondiaux comme Satisfaction, s'être dirigé vers les expérimentations sonores sur l'album Their Satanic Magesties Request, les mauvais garçons reviennent à leur racine blues et ajoute cette violence propre au rock. Musicale d'abord, la violence se trouve ensuite dans les textes ce qui les différencie vraiment des Beatles, leurs éternels rivaux sur le plan marketing ! En effet les Stones dès l'album Aftermath avaient ce jeu de guitare qui se croisait ( pas de leader) ou Richards et Jones effectuaient chacun leur tour dans le même morceau les lignes mélodiques ou la rythmique. Cependant le sujet des chansons restait dans l'ensemble basé sur l'amour et ses péripéties.
Avec Beggars Banquet, on franchit un pas, le son évolue avec l'usage de l'accord ouvert (open tuning) par Keith Richards, des textes engagés, de la provocation et une prise de position jusque dans le choix du nom de l'album si on l'associe à la photo des toilettes publiques. La photo de la pochette ne fut d'ailleurs pas retenue dans l'édition d'origine, la maison de disque préférant un fond blanc style carton d'invitation à ce "banquet de mendiants".
On commence fort avec Sympathy For The Devil, super provoc pour l'époque, le morceau est une longue progression dans laquelle les instruments viennent se greffer les uns après les autres pour arriver au solo de guitare.Le solo n'est pas forcément technique, mais la syncope du phrasé alliée au son crad colle complètement à la chanson. 
Les percussions participent pleinement au succès du titre et les chœurs symboliseront pour beaucoup cette chanson.
Avec No Expectations on sort la guitare slide, il fait chaud on a envie de se poser au bord de l'eau et d'attendre sans rien faire....
Dear Doctor fait partie des morceaux des Stones qui parlent à mots couverts de leurs addictions, l'ambiance est plus country, pas forcément le meilleur morceau de l'album.
Du blues, une partie de batterie droite comme tirée au cordeau, Charlie Watts toujours impeccable qui nous emmène sur des rails au solo d'harmonica de Mick Jagger, bienvenue à Parachute Woman.
Après Jig-Saw Puzzle, assez bien conçu avec ses guitares slide venant ponctuer le chant de Jager et un piano plus rythmique que mélodique, c'est le temps de la contestation avec Street Fighting Man qui donne un grand coup de pied dans la fadeur des chansons de l'époque. Jager pousse sa voix, Richards envoie un riff en accord ouvert, Bill Wyman nous octroie une des plus belle descente de basse, en un mot c'est rock 'n roll.
Sur Prodigal Son, c'est à un rythme soutenu que les guitares nous emmènes danser autour du feu de camp !
Stray Cat Blues a certainement été une source d'inspiration pour pas mal de groupe de Britt Pop quelques 30 ans plus tard, ce morceau est véritablement le plus rock de l'album. La modernité du morceau est évidente.
Des violons irlandais de Factory Girl, les Stones nous entraînent pour la dernière chanson chercher le Salt Of The Earth. Cette chanson est remarquable car elle est la seule de l'album ou Richards chante. Le piano est omniprésent et sur la fin du morceau un chœur chante le refrain. Cette chanson laisse présager un certain You can't Always Get What You Want sur l'album suivant Let It Bleed.
En conclusion, cet album est un incontournable, tout le monde devrait l'avoir au moins écouté une fois. Les Rolling Stones sont rentrés dans la légende en jetant des pavés dans la mare, Beggars Banquet est le premier d'une longue série...
Ainsi, si aujourd'hui encore il y a une telle ferveur pour ce groupe c'est certainement car il y a plus de 40 ans ils ont écrit les plus belle pages de l'histoire du rock. 
NOTE 18/20
Site: www.rollingstones.com/music?v=so&a=1&id=114   
Ecoutez l'album ici 

mercredi 9 mars 2011

Initiales B.A.

RAP
Beat Assailant  que l'on appelle aussi par ses initiales BA, sort fin 2009 son troisième album: Rhyme Space Continuum.
Mais qu'est ce que c'est Beat Assailant ? Je vous arrête tout de suite il ne s'agit pas du fan club de Rocco Sifredi, mais d'un rappeur originaire d'Atlanta qui s'est installé en France au début des années 2000.
Si au départ Beat Assailant ne représente que le rappeur, peu à peu ce nom regroupe aussi le musicien et producteur Maxime Lebidois et sur cette troisième galette Maxime Pinto musicien et producteur aussi.
L'album est très produit et les 2 "m" ( Maxime Lebidois et Maxime Pinto) apportent un savoir faire indéniable, c'est un album de rap mais il y a beaucoup de musique et d'arrangements riches en cuivres, cordes, ...
L'introduction du morceau éponyme est plutôt rigolote avec cette voix passée au vocoder mais remplit parfaitement sa fonction d'intro en montant la mayonnaise.
Rhyme Space Continuum démontre la qualité d'arrangeur des 2 "m": des breaks de cuivres puissants, un solo de guitare qui se poursuit sur des violons tout en douceur, c'est très bien composé.
Le morceau suivant reçoit Ben l'Oncle Soul et sa voix si reconnaissable, Spy est un véritable hommage aux bandes originales de James Bond.
Avec Fire on ne plaisante plus, le morceau est très puissant, le flow de notre rappeur BA est vraiment très rythmé.
Des son plus 80's sur What Did You Do, et le retour d'un thème inspiré des plus grandes bandes originales de film avec Get Your Life On Track. A noter le solo de saxophone baryton sur la fin du morceau.
Le Underground Railroad est de la même veine, avec un côté un peu plus latino amené par le jeu des cuivres et de l'orgue Hammond B3.

Creep et Spaceship sont plus Rn'b, ainsi que le refrain de Working So Hard, je trouve cela moins intéressant car déjà entendu maintes et maintes fois.
Fuck da Jones nous entraîne dans le côté très techno du rap avec des nappes synthétiques à foison.
Très bel instrumental Rhyme Space Interlude nous détend, calme les nerfs avant les guitares saturés de Won't Dance. Ce dernier morceau fait penser au groupe Living Colour qui tenta le crossover entre rock et rap de manière plus ou moins bonne.
En conclusion, ce Rhyme Space Continuum est plutôt bien réussi, l'ennui n'est pas présent ce qui à l'écoute d'un album de rap peut s'avérer fréquent. Ceci est dû en grande partie à la présence des 2 "m" tant à la composition qu'a l'arrangement. La présence de véritables instruments est un vrai plus qui amène une chaleur à l'enregistrement que vous ne pouvez pas retrouver sur des samples.
Bon album, assez différent des productions du genre alors vite sortez vos portes-monnaies.
NOTE 15/20
Site : www.myspace.com/hardtwelve

samedi 5 mars 2011

Folk you !

FOLK
C'est en 2009 que le suédois Nicolai Dunger sort l'album Play, c'est son sixième album solo et il a participé à beaucoup d'autres enregistrements. Le gars a une grande expérience de songwriter et surtout une voix légèrement voilée qui vous marquera dès la première écoute. Sur Play, l'auteur porte une attention particulière aux arrangements avec des guitares rythmique et lead aux sons claires sur l'ensemble de l'enregistrement.
L'album débute sur un morceau au tempo rapide Heart and Soul. Pour le refrain, la voix de Dunger se pose sur des chœurs féminins. Sur Crazy Train l'ambiance est plus country, ce train doit se promener du côté du Texas. Avec Tears In A Childs Eye, le duo formé avec la chanteuse Nina Persson est tout simplement splendide. Sur l'introduction et le premier couplet chantés par Nicolai Dunger nous avons l'impression d'écouter un Lou Reed encore chanteur du Velvet Underground ensuite viens la chanteuse et l'atmosphère change pour être vraiment propre à l'auteur.
Les flutes et le piano sont de sortie sur le titre Can You, au milieu du morceau un break permet à l'artiste de repartir lentement pour monter en puissance progressivement jusqu'a la fin. Après une ballade When Your Work Is Done, Dunger nous offre un blues avec saxophone et piano: Time Left To Spend. Dans Entitled To Play, une chanson très théâtrale, Dunger nous rappelle un grand chanteur: David Bowie. Il manque à ce titre des instruments de fanfare pour être totalement dans le ton. Pour le final Many Years Have Passed, Nicolai Dunger à composé une chanson à la mélodie sympathique mais sans réel intérêt.
Pour conclure cet opus est intéressant pour découvrir un artiste avec une voix vraiment atypique. Play regorge de compositions qui sonnent bien et que vous ne vous lasserez pas d'écouter. Un réel coup de cœur pour le titre Tears In A Childs Eye qui est superbe.
Cependant, si cet album est une découverte pour moi, Nicolai Dunger à déjà composé pas mal d'albums, les prochains se doivent d'être différents sinon la lassitude sera présente. Pour éviter cela, la seule voie sera d'améliorer la qualité de composition, mais restons objectif,  notre suédois part déjà d'un bon niveau.
NOTE 12/20
Site: www.myspace.com/nicolaidunger

mardi 1 mars 2011

Voyage Voyage ...


JAZZ
Eric Legnini nous livre en 2009 son troisième album solo. Sideman des plus grands jazzmen, de Stefano di Battista à Stéphane Belmondo en passant par Flavio Boltro, c'est un bon technicien du piano.
Cependant être un virtuose, ne veux pas forcément dire que l'on est un bon compositeur. Mais sur ce Trippin', Legnini nous prouve qu'il est capable de composer des morceaux avec de très bon thèmes.
Bien entendu depuis son premier album Miss Soul en 2006, Eric nous montre la couleur, et c'est le bleu du blues, du funk et du boogaloo. Il nous entraine dans la musique qu'il aime et le voyage est agréable, car sur Trippin' contrairement aux autres albums, il y a une diversité de styles qui est très intéressante.
L'album commence avec le titre éponyme, c'est au Fender que Legnini joue un thème bluesy, le solo de clavier est très rythmique soutenu par un batteur très vif qui répond au pianiste.
Avec Casa Bamako, le pianiste nous emmène sur les pistes africaines avec un jeu chaloupé renforcé par le jeu subtil de charley du batteur.
La composition  Bleak Beauty me rappelle celles de Joe Henderson, ici Legnini joue sur la dissonance, la tension créée par le thème est résolue par le solo qui reste complètement tonal même si Legnini ajoute des blue note dans son jeu.
Sur Rock The Days le fender est de retour, Eric en virtuose joue un solo magnifique, la fin du morceau est une véritable montée en puissance avec une batterie rageuse !
Les reprises de titres pop en jazz sont de plus en plus courantes, encore faut-il amener quelque chose à la reprise, Eric Legnini y arrive avec The Secret Life Of Plants de Stevie Wonder. Exercice difficile tant l'original est sensible.
Amarone nous transporte cette fois-ci dans des contrées latines, le solo de contre basse est trés mélodique et fluide.
Allongez vous et parlez moi de vous, est-ce là l'esprit du titre Introspection #1 ? L'ombre d'un certain Keith Jarrett plane sur ce morceau.
Legnini enchaîne avec un bon vieux blues qui sent bon le bouge, la fumée et l'alcool ...
Le titre Doo Goo est a écouter sans modération pour tous les funky people avec un riff au clavier rappelant les titres de la fin des années 60.
Épreuve de bravoure sur Bullit Mustang Fastback, morceau up tempo où la virtuosité des musiciens est mise à contribution.
Eric Legnini fini cet album avec la reprise de Shadow of your Smile qui est magistralement interprétée, coup de chapeau pour la reprise du thème par le contrebassiste qui est jouée avec une grande sensibilité.
Pour conclure certainement le plus abouti des albums du sieur Legnini, les compositions sont de plus en plus recherchées, les soli des instrumentistes ne tombent jamais dans la démonstration technique. Le pianiste a digéré les différents styles de musique et la technique pianistique pour nous raconter son voyage musical.
Un seul bémol sur l'album, les reprises ne sont pas toutes du niveau de Shadow Of  Your Smile et The Secret Life Of Plants, l'ennui arrive vite sur Darn That Dream. En bref on attend plus d'un gars capable de composer Bleak Beauty.
NOTE 14/20
Site: www.myspace.com/ericlegnini
Ecoutez l'album ici

dimanche 27 février 2011

Garde a vous

POP
C'est en 2009 que sort le deuxième album du plus sympathique des "général": Good City For Dreamers.
Hervé Salters est le leader, chanteur, compositeur, clavier du groupe. C'est un musicien hors norme, virtuose du clavier et fou de toutes les machines possédant des touches blanches et noires !
Hervé Salters est impressionnant à voir jouer, je vous conseille vivement d'aller le voir en concert c'est bon pour les oreilles mais aussi pour les yeux.
Sur le premier album de Général Elektriks, Cliquety Kliqk, on sent les prémices d'un album à succès, des compositions originales Facing That Void, des morceaux de clavier hero Tu M'intrigues, mais l'ensemble à un gout d'inachevé, l'album est bien réalisé mais il manque aux compos ce petit rien qui fait que l'enregistrement soit une pépite.
Avec Good City For Dreamers, Hervé (RV) répare cela, cet opus est indispensable à toute bonne discothèque.
Avec Take Back The Instant RV pose le décor, une pop funky avec des arrangements orchestraux, un très beau travail sur les choeurs.
On enchaîne avec Raid The Radio plus électronique, le thème principal est novateur car composé d'une mélodie sifflée.
Sur You Don't Listen, belle démonstration de clavier avec un son rappelant les plus grands guitar hero.
Hélicopter reste un morceau assez simple de composition qui prend toute sa dimension en concert.Le thème du morceau est très facile à retenir, une efficacité redoutable pour encenser les dancefloor.
Après s'être égaré avec plaisir dans les Cottons Of Inertia, on passe chercher la Little Lady premier single de l'album.
David Lynch Moments reste pour moi un des meilleurs morceaux de l'album, RV nous emmène sur la fin de l'album dans un petit voyage avec des morceaux inspirés du piano-bar Mirabelle Pockets et pour finir des rhytmes latin avec Rebel Sun.
 Pour conclure un très bel album, belle recherche sur la pochette qui me rappelle les photos du label CTI records dans les années 70.
Une grande diversité des compositions, une maitrise de l'instrument, une voix claire très bien enregistrée, pour ce deuxième opus RV atteint les sommets.
Le seul mauvais point est qu'on en veux encore !!! vivement l'automne 2011 pour le troisième album.
NOTE 18/20
Site: www.general-elektriks.com
Ecoutez l'album ici 

jeudi 24 février 2011

Welcome to the jungle baby

 
HARD ROCK
1987, un phénomène rock sans précédent va envahir le monde, les guns n' roses avec leur premier album Apetite for Destruction.
28 millions d'albums vendus, ce n'est pas une révolution musicale mais l'album tombe au moment ou le sexe la drogue et le rock 'n roll ont perdu leurs représentants rockeurs, en bref on veut des mauvais garçons qui jouent "lourd".
Je me rappelle de la pub radio de l'époque vantant le son rock des états-unis, cet album sera le meilleur des "guns" même si quelques années plus tard ( trop longtemps après pour les fans ) le double album Use Your Illusion présente quelques pépites comme la reprise de Live or Let Die, November Rain, Coma, Civil War, ...
Les albums suivants ne marchent pas, l'alchimie n'est plus là, la sur médiatisation, le départ d'Izzy Stradlin' ( qui as fait un très bon album solo: Izzy Stradlin & the Ju Ju Hounds), la voix de plus en plus nasillarde de Rose, ...
Quand je pense qu'a l'époque si on disait Slash tout le monde pensait au guitariste et pas à la touche du clavier...
Et oui en 1987 l'album commence par un virulent Welcome to the jungle avec cette descente de guitare sur l'intro reconnaissable par un moine au Boutan !
Les titres s'enchainent avec des riffs de guitare ravageurs comme sur Out Ta Get Me, pour arriver sur le titre que je préfère sur l'album Paradise City.
La construction de ce titre me semble particulièrement réussie avec une intro plutôt pop, ensuite la guitare rythmique viens se poser pour arriver sur le refrain, suivie d'une véritable montée en puissance jusqu'au solo de Slash.
C'est le titre Sweet Child O' Mine qui sera le premier single européen, le titre est plus cool que le reste de l'album et donne a Slash l'occasion de nous montrer son sens mélodique.
Pour conclure, les diverses compositions de l'album sont de bonne qualité, force est de constater la virtuosité des musiciens. Avec cet album les "guns" nous expliquent comment est leur jungle, et on peut y trouver de l'or : Welcome To The Jungle, Paradise City, Sweet Child O' Mine.
Cependant la voix d'Axel Rose peut irriter bon nombre d'oreille, et les travers de la distribution musicale (titre autorisé en radio) peuvent faire passer la chanson Sweet Child O' Mine pour un single de groupe de rock fm.
NOTE 16/20
Site: www.gunsnroses.com

mercredi 23 février 2011

Aprés le Mc Deluxe ...

ELECTRO
Pour commencer, Play de Electro Deluxe, album sorti en 2010.
Le nom du groupe peut paraître prétentieux, pourtant il est vrai que depuis leur premier album Stardown sorti en 2005, ces français ont su donner des lettres de noblesse à un genre qui s'était un peu endormi sur ses lauriers.
Contrairement à la majorité des compositeurs électro dont l'instrument principal est l'ordinateur, les membres d'Electro Deluxe sont des musiciens avant tout, et il n'est pas étonnant que des guests comme Flavio Boltro trompettiste de renommée mondiale jouent sur certain des titres de leur premier album.
Mais revenons  à leur troisième opus, on démarre à cent à l'heure avec le morceau Play, véritable fusion entre jazz et électro rythmée, très bon son de Rhodes, riffs de cuivre accrocheurs, les percussions sont aussi de la partie.
L'album se poursuit par un morceau rap avec un refrain très groovy chanté par Ben l'oncle Soul: Don't Give Up.
Sur le morceau California, un véritable clin d'œil du bassiste à Stevie Wonder, le solo de saxo joué par Thomas Faure est très bien construit.
On reviens sur du rap avec Let's Go To Work qui cette fois est en français mais qui pour moi est nettement en dessous du niveau du reste de l'album.
Après un instrumental funky Mousse, on retrouve Ben l'Oncle Soul qui illumine la chanson Where Is The Love.
Sur le dernier tiers de l'album, les compositions sont pour la plupart chanté et toujours avec un très bon arrangement des cuivres, bel hommage sur Chasseur De Tête au groupe Headhunter qui avec Herbie Hancock ont écrit il y a plus de trente ans les plus belles pages de l'électro.

Pour conclure, on peut donc retenir de cet album de bonnes compositions groovy surtout les instrumentaux, avec sur la majorité des titres des arrangements de cuivre très bon.
Pour les points négatifs, le rap français qui de mon avis ne rentre pas dans le cadre, et une partie de l'album orienté plus rn'b, c'est bien fait mais cela reste assez convenu.
NOTE 13/20
Site: www.electrodeluxe.com