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mardi 1 mars 2011

Voyage Voyage ...


JAZZ
Eric Legnini nous livre en 2009 son troisième album solo. Sideman des plus grands jazzmen, de Stefano di Battista à Stéphane Belmondo en passant par Flavio Boltro, c'est un bon technicien du piano.
Cependant être un virtuose, ne veux pas forcément dire que l'on est un bon compositeur. Mais sur ce Trippin', Legnini nous prouve qu'il est capable de composer des morceaux avec de très bon thèmes.
Bien entendu depuis son premier album Miss Soul en 2006, Eric nous montre la couleur, et c'est le bleu du blues, du funk et du boogaloo. Il nous entraine dans la musique qu'il aime et le voyage est agréable, car sur Trippin' contrairement aux autres albums, il y a une diversité de styles qui est très intéressante.
L'album commence avec le titre éponyme, c'est au Fender que Legnini joue un thème bluesy, le solo de clavier est très rythmique soutenu par un batteur très vif qui répond au pianiste.
Avec Casa Bamako, le pianiste nous emmène sur les pistes africaines avec un jeu chaloupé renforcé par le jeu subtil de charley du batteur.
La composition  Bleak Beauty me rappelle celles de Joe Henderson, ici Legnini joue sur la dissonance, la tension créée par le thème est résolue par le solo qui reste complètement tonal même si Legnini ajoute des blue note dans son jeu.
Sur Rock The Days le fender est de retour, Eric en virtuose joue un solo magnifique, la fin du morceau est une véritable montée en puissance avec une batterie rageuse !
Les reprises de titres pop en jazz sont de plus en plus courantes, encore faut-il amener quelque chose à la reprise, Eric Legnini y arrive avec The Secret Life Of Plants de Stevie Wonder. Exercice difficile tant l'original est sensible.
Amarone nous transporte cette fois-ci dans des contrées latines, le solo de contre basse est trés mélodique et fluide.
Allongez vous et parlez moi de vous, est-ce là l'esprit du titre Introspection #1 ? L'ombre d'un certain Keith Jarrett plane sur ce morceau.
Legnini enchaîne avec un bon vieux blues qui sent bon le bouge, la fumée et l'alcool ...
Le titre Doo Goo est a écouter sans modération pour tous les funky people avec un riff au clavier rappelant les titres de la fin des années 60.
Épreuve de bravoure sur Bullit Mustang Fastback, morceau up tempo où la virtuosité des musiciens est mise à contribution.
Eric Legnini fini cet album avec la reprise de Shadow of your Smile qui est magistralement interprétée, coup de chapeau pour la reprise du thème par le contrebassiste qui est jouée avec une grande sensibilité.
Pour conclure certainement le plus abouti des albums du sieur Legnini, les compositions sont de plus en plus recherchées, les soli des instrumentistes ne tombent jamais dans la démonstration technique. Le pianiste a digéré les différents styles de musique et la technique pianistique pour nous raconter son voyage musical.
Un seul bémol sur l'album, les reprises ne sont pas toutes du niveau de Shadow Of  Your Smile et The Secret Life Of Plants, l'ennui arrive vite sur Darn That Dream. En bref on attend plus d'un gars capable de composer Bleak Beauty.
NOTE 14/20
Site: www.myspace.com/ericlegnini
Ecoutez l'album ici

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