Jazz
Dernier concert auquel j'assiste pour cette 9ème édition du festival Éclats d'émail. Il s'agit du trompettiste Itamar Borochov et son quartet venu défendre sur scène la plupart des morceaux de son album Outset. Autour du trompettiste, on retrouve son frère Avri à la contrebasse et au oud, Yonathan Avishai au piano et Jay Sawyer à la batterie.
Borochov, joue avec un son légèrement voilé qui est du plus bel effet. L'inspiration des compositions et des chorus provient des artistes ayant gravé des galettes somptueuses dans les années 50-60. On pense évidemment au Miles d'avant la période électrique, à Lee Morgan, Freddie Hubbard et surtout à Clifford Brown.
Ainsi une composition comme Samsara rappelle les titres les plus populaires de ces maîtres du pavillon dans lesquels la pulsation ternaire laisse affleurer un groove que vous ne pouvez endiguer et qui envahit votre corps jusqu'à votre pied qui bat la mesure de manière imperceptible.
Borochov a un bon son et ses chorus sont enlevés, il ajoute à ces compositions fortement inspirées des années 60 de son histoire familiale. En effet la musique traditionnelle de ses origines se mélange à des tourneries plus afro américaines laissant l'auditeur voyager à travers l'Orient.
Ainsi pour appuyer le propos du musicien, son frère Avri, troque la contrebasse contre le oud. Ce mélange renvoie immédiatement à Ibrahim Maalouf, passé maître dans cette recette savante. Maalouf arrive pour moi à un mix plus abouti que Borochov. Mais ce dernier n'a pas enchaîné les enregistrements comme a pu le faire l'insatiable Ibrahim. L'expérience joue certainement une grande importance.
Itamar Borochov joue donc avec son frère Avri. Certaines fratries sont devenues très célèbres dans le jazz, rappelez-vous les frères Adderley et leur quintet prestigieux ou les frères Brecker, les chevaliers de la fusion... Ici, Avri Borochov reste dans l'ombre de son frère pour plusieurs raisons. Tout d'abord son jeu de contrebasse est assez grossier, le raffinement n'a pas sa place et encore moins la sensibilité. Cela se vérifie ensuite lorsqu'Avri Borochov prend le Oud avec une maîtrise de l'instrument plus que modeste. Clairement l'un tutoie les étoiles, alors que l'autre est resté sur la terre ferme à regarder.
Les autre musiciens se défendent bien, Jay Sawyer avec une carrure de videur de boîte de nuit fait un très bon concert. Le pianiste accompagne bien le trompettiste, mais je n'aime pas la construction de ses soli. Le manque de spontanéité de ses chorus m'a déçu.
En conclusion, un concert vraiment sympa pour les amoureux des grandes heures du jazz afro américain. Le mélange des cultures voulut par Itamar Borochov est réussi et l'on découvre un musicien accompli. Son frère va devoir travailler pour se faire un prénom car Borochov rime avec trompettiste de talent... pour l'instant ....
Note: 14/20
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