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mardi 25 novembre 2014

Éclats d'émail 2014 / Giovanni Mirabassi

Jazz
Encore un pianiste dans cette neuvième édition du festival d'éclats d'émail, Giovanni Mirabassi. C'est toujours intéressant de voir à quel point avec le même instrument, on peut obtenir une si grande diversité de styles, de compositions et bien entendu d'improvisations.
Mirabassi joue ce soir dans la formule consacrée du trio avec Gianluca Renzi à la contrebasse et Lukmil Perez à la batterie.

Dès les premières notes on comprend que l'on a affaire à un pianiste habitué des clubs. Mirabassi à du affronter nombre de jams dans les clubs enfumés des capitales et avoir une connaissance exceptionnelle des standards du jazz. On sent dans son jeu et ses compositions l'importance de la ligne mélodique. Ses improvisations restent toujours très fluides et d'une construction sans faille.
Mirabassi, c'est le pianiste avec qui vous avez envie de jouer, car même si c'est un bon instrumentiste, c'est le jazz qui l'intéresse. La musique comme instant de partage avec ses musiciens et avec le public.

 
Qu'importe finalement le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse. Ainsi Mirabassi affiche un sourire jouissif quand le contrebassiste fait une citation du Boogie Stop Shuffle de Mingus dans un solo, ou bien, il change la setlist du concert car il a envie de jouer The Man I Love de Gershwin qu'il a entendu siffloté par le directeur du festival l'accueillant à la gare de Limoges. L'hédonisme musical de Mirabassi est agréable à écouter mais les autres membres du trio ne sont pas en reste.


Gianluca Renzi est sans conteste le contrebassiste de ce festival. D'abord déconcerté par l'arbalète électrique qui lui sert d'instrument, je suis surpris par la qualité du son qui est très profond. Un instrument sans caisse avec une telle résonance c'est assez étonnant. Le contrebassiste, joue remarquablement bien. Nuances, sensibilité, précision rythmique, qualité du son et des soli sont au rendez-vous sur chaque morceau. Belle claque, Gianluca Renzi illumine la scène.


En revanche, je suis moins enthousiasmé par le batteur. J'ai ressenti comme une absence de sa part pendant une bonne partie du set. Il n'était pas en phase avec Mirabassi et Renzi. La fatigue due à l'enchainement des dates peut-être ? Bon musicien, sensible, il n'a retrouvé l'osmose avec le reste du trio qu'en fin de set. Dommage.


En conclusion, Mirabassi est un fervent défenseur de la mélodie. Que ce soit dans ses soli ou dans ses compositions, la mélodie est sa préoccupation principale. Avec sa formation en trio, il nous entraîne dans un club de jazz et nous transporte aux plus belles heures de la note bleue.
L'attachement du pianiste pour le lyrisme dans ses compositions donne envie de le voir jouer en formation plus importante. Un album avec un trompettiste et un saxophoniste serait le bienvenu.
Note: 13/20



 

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