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samedi 30 juin 2012

La soul Colombienne débarque

Pop
Quantic et Alice Russell fêtent leurs retrouvailles avec l'album Look Around The Corner, les deux anglais se connaissent depuis plus de 10 ans. Miss Russell était la chanteuse du Quantic Soul Orchestra, et lorsqu'elle s'émancipe avec l'album Under The Munka Moon en 2004 c'est pour réunir dans un album la plupart des singles fait avec Quantic alias Will Holland. Après avoir réalisé deux albums avec son producteur Tm Juke, My Favorite Letters et Pot Of Gold, elle rejoint Quantic en Colombie pour enregistrer Look Around The Corner.
L'album est placé sous le signe de l’Amérique du sud, des rythmes chaloupés, et du soul jazz des années 60 mâtiné de boogaloo. Il est à noter la présence de morceaux instrumentaux comme Una Tarde En Mariquita avec au violon Mike Simmons, le compère de l'album Pot Of Gold, mais aussi Road To Islay. On remarquera la plume de l'arrangeur Quantic sur Magdalena avec des cuivres rappelant les grandes heures du Quantic Soul Orchestra sur Stampede.
Mais l'essence de l'album c'est cette soul sixties revisité à la sauce mariachi, et Alice Russell sur cet album ne joue pas de sa puissance vocale, la technique reste en filigrane. Le zénith de l'album est atteint avec I'll Keep My Light In My Window, qui à lui seul vaut l'achat de l'album.
Look Around The Corner est une réussite, certes l'album ne rencontrera pas un succès commercial important, mais il faut le garder comme un trésor que l'on ressortira dans quelques années où la plupart des érudits musicologues s'accorderont à dire que la soul de l'année 2012 était représentée par Miss Russell.
Note: 13/20
Ecoutez ici    

samedi 23 juin 2012

Encore un Gonzalez qui nous en fait voir de toutes les couleurs

Jazz Latin
Alors que la récompense pour le meilleur album latin jazz disparaît des Grammy Awards sous les tollés de la plupart des musiciens primés les années précédentes tels que Paquito di Rivera ou bien encore Chucho Valdès, Jerry Gonzalez ose affirmer avec l'album Jerry Gonzalez Y El Comando De La Clave, que le jazz latin a encore de belles heures devant lui.
Jerry Gonzalez est new-yorkais d'origine espagnole, il joue de la trompette mais aussi des congas et sa virtuosité lui à permis de jouer avec les plus grand du jazz, Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Jaco Pastorius, McCoy Tyner, ...
Depuis 2000 il vit en Espagne et c'est à Madrid qu'il a enregistré cet album en s'entourant de musiciens talentueux, que ce soit à la basse avec Alain Perez ou au piano avec Javier Masso dit "Caramelo".
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave commence fort avec le standard Some Day My Prince Will Come ré-intitulé pour l'album Some Day My Prints Will Come ( Back From The Fbi), trait d'humour faisant certainement allusion à la pression policière sur les émigrés cubains ou mexicains. Le thème est d'abord exposé au piano de manière classique puis Gonzalez entre et lance un riff repris par le piano pour ensuite exposer à son tour le thème puis improviser.
Avec Résolution, le trompettiste s'attaque à Coltrane par la face nord, bien entendu l'original est exceptionnel et il est difficile de surpasser le maître. L'essai est intéressant, sans dépasser l'auteur, on passe un agréable moment et la tension du morceau original est ici remplacé par un déchainement de percussions avec un solo de basse très bien exécuté.
Sur Equipoise, c'est Max Roach que le trompettiste a décidé de reprendre, mais même si le thème est identique, le fait que Gonzalez soit seul à jouer la mélodie change complètement l'identité du morceau.
Une pause avec la ballade Tenderly de Art Tatum, on reste proche du jazz traditionnel et la contribution de Gonzalez ne restera pas dans les mémoires tant on est dans une improvisation classique.
Le retour des percussions latines se remarque sur le morceau suivant: Obsession, avec des soli de piano et de basse très rythmés.
Mon coup de cœur est le morceau Love For Sale, d'abord car il figure sur l'album Something Else de Cannonball Aderley qui doit être un de mes albums de jazz préféré. Ensuite car le trompettiste le transforme complètement, on reconnait le thème mais l'introduction est vraiment détonante et  l'exposition latine à souhait.
En terminant ici aussi avec les chœurs scandant une mélopée entêtante, le commando de la clave nous fait vibrer.
La reprise de In A Sentimental Mood, n'est pas très intéressante: passée les premières minutes de découverte du duo chant trompette, la longueur du morceau et la monotonie des phrasés lassent rapidement.
Jerry Gonzalez y El Comando de la Clave, se termine par Avisale A Mi Contrario, typiquement hispanisant, on imagine assez aisément des gypsys dansant autour du feu et nous entraînant avec eux.
L'album de Jerry Gonzalez présente de bon titres et la virtuosité des musiciens est au service de la musicalité.Cependant l'ensemble des titres sont structurés à l'identique et peuvent lasser en écoute répétée. En conclusion, c'est très agréable d'entendre des standards du jazz complètement redéfinis à la sauce latine. Si vous voulez un peu de soleil sur la route des vacances, Jerry sera votre compagnon de voyage. 
Note: 13/20
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samedi 16 juin 2012

Du rock pimenté...

ROCK
Nous sommes en septembre 1991, les Red Hot Chili Peppers s'apprêtent à sortir leur cinquième album studio. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de créer un monument du rock vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. Comment ces 4 californiens ont réussi à faire un aussi gros carton. Certes leur album précédent Mother Milk leur avait ouvert la porte de la scène mondiale, mais l'album aux couleurs plus hard rock n'atteignait pas un public large et leur musique restait underground. La révolution sur l'album Blood Sugar Sex Magic est vraiment  l'usage de riffs de guitare funky associé à un chant le plus souvent rappé. On est vraiment sur un concept de crossover, croisement entre différents courants musicaux forts, qui, bien produit à rencontré le succés maintes et maintes fois. On peut citer comme exemple le titre de Herbie Hancock Rock It, musique électronique et jazz, le titre des Beatles Eleanor Rigby mélangeant quatuor à corde et chanson pop, ...
Pour enregistrer l'album, le producteur Rick Rubin loua une villa sur les hauteurs de Hollywood dans laquelle le groupe va séjourner 2 mois. Rick Rubin considéré aujourd'hui comme un gourou du business musical viens d'être appelé à l'aide par la maison de disque Columbia pour redresser la barre.
Pour composer les titres le groupe utilise la méthode de l'improvisation, ils jamment jusqu’à l'obtention d'un début de chanson, d'un couplet ou d'un refrain. Cette méthode peut sembler archaïque en regard de l'intrusion des ordinateurs, simulations d'instruments, usage de samples dans la composition musicale actuelle. Pourtant nombre de tube ont été conçu grâce à cette méthode.
Pour ce 5ème album Anthony Kiedis au chant et Flea à la basse sont entourés de John Frusciante à la guitare et Chad Smith à la batterie. L'apport de Frusciante à la guitare conjugué aux talents de bassiste de Flea, le chant de Kiedis et la puissance du jeu de Chad Smith sont sans conteste à l'origine du succès de l'album. Il existe une réel alchimie entre les musiciens qui s'entend dès les premiers titres de l'album. Frusciante qui après cet album quittera le groupe, reviendra pour l'album Californication, deuxième gros succés des RHCP. Ses divers projets personnels n'ont pas de réel intérêt mais peuvent peut-être attirer les apprentis guitaristes pour repiquer quelques plans. En gros il s'agit d'albums pour "gratteux".
Mais revenons à Blood Sugar Sex Magik, les tubes s'enchaînent, que ce soit Give It Away avec la caisse claire de Chad Smith si reconnaissable, la ballade Under The Bridge avec sa deuxième partie ou les chœurs appuie la complainte de Kiedis, The Power Of Equality qui en ouvrant l'album plante le décor: rap de Kiedis sur riff funky de Frusciante avec en appui groovy Flea. Mais Blood Sugar Sex Magik regorgent aussi de pépites funky: Funky Monks, Mellowship Slinky In B Major, la basse sur The Righteous & The Wicked, Sir Psycho Sexy, ... Le P-funk a laissé des traces ...
L'album est vraiment exceptionnel, les Red Hot mettrons quelques années pour réitérer l'exploit de faire un aussi bon travail, et c'est avec le retour de Frusciante et Californication qu'ils séduiront à nouveau le monde musical.
Note: 17/20
Site du groupe 

samedi 9 juin 2012

Rock on the Highway

Rock
Une belle révélation pour commencer, Can Be Late, du groupe français Skip The Use. C'est le deuxième album du groupe et la première impression à l'écoute de cet album est le professionnalisme du groupe, que ce soit sur les compositions, les arrangements, la qualité des musiciens. On ne peut pas s'empêcher de penser à d'autres groupes rock de l'hexagone et en particulier FFF, le line up du groupe étant sensiblement le même, l'énergie aussi présente, et le charisme du chanteur aussi important. Mais là ou FFF restait dans un domaine pop, une majorité des titres de Can Be Late sont rock. Des titres comme P.i.l., Darkness Paradise, Bastard Song, People In The Shadow, ont toute l'énergie rock d'un groupe voulant mesurer ses riffs métal à la plus fine lame du rock lourd de groupe des années 70. Le dernier morceau cité est moins rock que les précédents et se rapproche d'une conception plus moderne voire pop du rock. C'est là que le bât blesse, que ce soit le morceau Ghost, Antislavery, le rock cède la place à une pop synthétique pas toujours du meilleur gout. Le paroxysme est atteint sur Do It Again ou Justice pourrait certainement attaquer le groupe pour plagiat !!! 
On pourra mettre ces erreurs sur le compte de la jeunesse, le groupe devra certainement trouver une ligne directrice pour ses nouveaux albums afin de trouver l'homogénéité qui leur manque.
Bon album, très bonne énergie, des erreurs de castings sur quelques chansons et au niveau du choix des sons de synthétiseurs. Les quelques vidéos live du groupe nous montre un groupe sans concession sur scène, les concerts du groupe ont l'air vraiment intéressant, affaire à suivre ...
Note: 14/20
Ecoutez ici 

samedi 2 juin 2012

Chanteuse et chanteur sont sur un bateau ...

Pop
Sandra Nkaké, chanteuse de jazz reconnue, nous présente avec son deuxième album Nothing For Granted une incursion dans la pop. Dans cet album les références aux chanteuses nu soul et r'nb comme Erikah Badu ou Macy Gray sont légions. La voix grave de Nkaké parfois susurré est magnifique, l'ensemble des chansons est composé par la chanteuse et Jî Dru musicien assurant les claviers, les percus et la flûte sur l'album. On sort du sentier battu jazz ou les reprises de standards sont essentielles. Cependant la composition réserve son lot de déboires, ainsi mis à part Like a Buffalo, Toc Toc Toc, Conversation, le reste de Nothing For Granted ne restera pas dans les mémoires. La construction des morceaux est sensiblement la même sur tout l'album et la chanteuse répète à outrance des textes souvent creux. Le problème est que c'est la répétition de phrases courtes, bribes de thèmes qui font la mélodie. L'exemple type reste le morceau Mankind.
Pour ce deuxième album, Sandra Nkaké veut sortir des sentiers battus et rejoindre la grande famille des chanteuses de pop. L'essai n'est pas réellement transformé, mais l'effort est louable, une production dirigé par un cador de la pop américaine pourrait certainement faire briller la voix de la charmeuse Sandra de milles éclats.
Espérons que Nothing For Granted attirera de bienveillants compositeurs et producteurs qui lui concocterons un nouvel album formidable.
Note: 11/20