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dimanche 24 mars 2013

Piano arrangé

Pop
Un ovni musical qui peut prêter à sourire, émouvoir mais ne jamais laisser indifférent, voici le programme de Are You Kantatik. Nicolas Cante qui se cache derrière le nom de Mekanik Kantatik, est pianiste de formation mais la méthode rose est bien loin. Avec cet instrument qu'il mitonne aux effets ou qu'il électrifie aux petits oignons, Mekanik Kantatik nous donne du grain à moudre. Les chansons ne sont pas toutes réussies et si le titre éponyme, la reprise de Everybody's got to learn sometime, et le sensible Gnossienne de Satie sont de petites merveilles, la déception est au rendez vous pour Si Jolie La Vie, Dancing With Space, Habibi Swing. En effet, la naïveté de ces morceaux avec des textes et mélodies très pauvres confine à la parodie. En revanche sur les premiers morceaux cités, le pianiste prend du recul et ces chansons nous montre une facette plus intéressante que celle du savant fou torturant son piano. C'est le paradoxe de l'album Are You Kantatik, ce sont les reprises qui sont excellentes, les compositions de Nicolas Cante sont distrayantes et souvent amusantes mais n'ont pas cette profondeur qui donne à un titre la puissance d'un tube. Cependant, l'artiste par son côté décalé, la grande tendresse qui se dégage de ses chansons, reste remarquable et mérite que l'on s'arrête un moment pour contempler sa "mekanik".
Premier album dont la sortie a véritablement été relayée dans la presse, Are You Kantatik peut être le point de départ d'une jolie carrière d'artiste. Les rencontres avec des auteurs, une production plus pointilleuse sur la qualité du son et de l'écriture des morceaux peuvent donner à Nicolas Cante les ailes dont on voudrait bien le voir s'affubler. A défaut, le circuit des mjc se fera toujours un plaisir d'accueillir ses spectacles.
Pour finir, cet album vaut le détour pour découvrir un artiste hors norme, mais gageons que les futurs albums de ce doux dingue évoluent sans reprendre la recette de Are You Kantatik.
Note: 11/20
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dimanche 17 mars 2013

Foxygen nettoie plus blanc que blanc

Pop Rock
Cette semaine je me suis attardé sur We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic, deuxième album d'un groupe californien formé de Sam France et Jonathan Rado, alias Foxygen. Ce nom d'album pompeux rappelle immédiatement le rock de la fin des années 60 avec le titre des albums des Stones Their Satanic Majesties Request ou des Beatles Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Cela permet de situer la musique que veux faire Foxygen mais la comparaison s'arrête là.
Un critique rock vous dirait que c'est l'album de la maturité, que ces jeunes californiens on su s'inspirer de leurs pairs et digérer leur musique pour mieux vous embarquer dans un univers bien spécifique. Foutaise et calembredaine, cet album même s'il est bien réalisé et que des titres comme No Destruction ou Oh Yeah sont agréables à écouter, sent l'arnaque à plein nez !
Les titres sont fait "à la manière de" que ce soit avec San Francisco exemple le plus frappant, ou encore avec le titre éponyme. Le groupe reprend sans vergogne des plans de chansons mythiques comme sur le dernier morceaux Oh No et les accords de Strawberry Fields Forever. Le chanteur montre des limites vocales sur On Blue Mountain. La fin de l'album est pathétique avec une pseudo parodie de chanson d'amour sur Oh No.  
Reconnaissons tout de même que les arrangements sont là, bon travail de production, mais cela manque cruellement d'âme. Foxygen nous a fait un très bon devoir scolaire, le spectacle de fin d'année est parfait. Le manque d'engagement du duo californien est flagrant, est-ce la faute de leur jeunesse, de leur formation musicale ?
En conclusion We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic est un album que l'on peut écouter d'une oreille distraite mais qui ne mérite pas d'attention particulière du fait de son absence de titres exceptionnels.
Note: 10/20
Ecoutez ici

dimanche 10 mars 2013

Quand tout s'arrête c'est qu'il y a un Bugg

Rock
Vous aviez eu peur du bug de l'an 2000 avec des ascenseurs qui devaient être bloqués, des avions dont les instruments de bord allaient rendre l'âme en plein vol, pleins de choses terrifiantes qui ne sont jamais arrivées. Et bien vous vous rappellerai certainement mieux du Bugg de l'an 2012 et de son album au titre très recherché: Jake Bugg. Ce jeune briton de 19 ans se permet de tenir la dragée haute à toute l’intelligentsia de la folk song, et nous livre un premier album magnifique.
Certains vont me rétorquer que ce post ado n'a rien inventé et qu'il n'est qu'une pâle copie de Dylan, et je leur répondrai ouvrez vos esgourdes et vous découvrirez une fougue et une musicalité bien loin du compère Bob. Mais rendons à César ce qui lui appartient, l'influence de Dylan est très importante.
Jake Bugg recèle des perles comme le premier morceau Lightning Bolt, Taste it, le single radio Seen It All qui reste plus convenu, le Dylanien Simple As This. Les morceaux sont tous écrit par Jake Bugg, et la qualité est au rendez-vous. Le climax de l'album est atteint sur les ballades ou le jeune homme nous livre des morceaux d'une exceptionnelle beauté que ce soit avec Broken, ou encore Slide. Un petit bémol pour Note To Self  ou les tenues de notes hautes du chanteur peuvent désarçonner les aficionados de la justesse.
Avec Jake Bugg, Jacob Edwin Kennedy allias Jake Bugg, reste fidèle à l'esprit des songwriters des années 60. La pochette illustre bien le propos avec une photo noir et blanc de l'artiste devant un immeuble aux briques rouges typiques des villes britanniques et des albums des grands groupes anglo-saxons que ce soit les Beatles, Rolling Stones, ... Ce premier album est une véritable réussite, il sera difficile pour Bugg de réitérer un album aussi bien conçu, mais avec ce seul enregistrement le jeune anglais rentre dans la cour des grands.
N'hésitez pas à vous procurer Jake Bugg, et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à écouter ce génial folksinger.
Note: 13/20
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