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vendredi 22 avril 2011

Le Pigeon roucoule bien !

Un petit édit de ma critique de l'album de Pigeon John Dragon Slayer, je l'ai vu en concert cette semaine et je dois dire que le monsieur assure.
D'abord j'étais étonné du line up: basse, batterie, et notre volatile. Bien entendu un pc portable avec des samples et différentes parties enregistrées, le tout géré par le batteur.
Dès le premier morceau, le chanteur est proche du public, et nous fait ressentir son humour.
Peu à peu en vrai showman il s'approprie la (petite) scène et conquiert les spectacteurs assez peu nombreux il faut le dire. Mais l'énergie qu'il développe, le groove du bassiste, et la linéarité du batteur ont transformé l'auditeur en acteur, Pigeon John a du métier et le prouve.
Un coup de chapeau aux deux autres musiciens, en premier le batteur qui à joué au "clic" sans jamais faillir alors que beaucoup de musiciens sont incapables de jouer plus de 10 minutes avec un métronome. Mais ce n'est pas tout, il nous a démontré sa virtuosité avec des breaks impressionnants. Ensuite le bassiste, même en jouant quelques notes simples transpire le groove. Il est jeune mais maîtrise parfaitement l'instrument et apporte une chaleur au trio qui est appréciable dans la musique hip-hop.
Donc Pigeon John a vraiment bien défendu son album, il est réellement bon sur scène et en outre il mérite bien 2 points de plus que dans ma précédente critique !!!
En conclusion la musique enregistrée est une chose mais il faut voir les artistes sur scène pour palper la sincérité et le professionnalisme des musiciens. En outre, avec la crise du disque, les concerts sont un moyen incontournable pour les artistes de gagner leur vie. Allez vite aux concerts !!!

mardi 12 avril 2011

Robins des Bois du rock

ROCK
On croyait la power pop britannique morte avec l'arrêt du groupe Oasis et la léthargie de Blur. Ces groupes découverts dans les années 90 et qui ont marqués une génération en imprimant un renouveau du rock se sont fatigués et leurs successeurs se font rare. 2010 et 9 titres du groupe The Generous Thieves vont changer la donne, l'album s'intitule The Gents, il a été enregistré par un trio composé de Thomas Windrif au chant, Xavier Derouin à la guitare et d'Hervé Koster à la batterie.
L'enregistrement commence avec Shadow Show un titre qui rappelle Police, la voix ressemblante à celle de Sting, la formation trio guitare basse batterie, la construction du morceau ... Le fait que le chanteur ait fait la première partie de Sting aux états-unis n'est sûrement pas étranger à cette "inspiration".
All Day est un morceau mid tempo plus classique, ensuite le groupe s'offre un riff syncopé sur The End Of The World. Cette chanson pourrait être une composition des Spin Doctors groupe des années 90 avec le même genre de formation. Sur le pont de la chanson les guitares s'envolent sur des solos distordus et traités avec beaucoup de réverbération.
Une petite ballade grâce à You'd Be The End Of Me, ce titre transcris une légèreté et une sensibilité à fleur de peau du chanteur qui laisse ressortir une belle émotion.
Après un Loving Days assez classique et sans réel intérêt, on s'attaque à une belle composition avec Stuck In The Middle, le flow du chanteur est assez rapide, le duo guitare électrique - acoustique est vraiment prenant, pour créer une boucle dans la deuxième partie du morceau. Avec All On Its Own, les guitares sont de sortie !, il est fortement conseillé de sauter partout...
Sur Crossway, la guitare acoustique revient pour souligner la douceur du chant. The Gents se termine avec Universal Love plus contemporain avec des réminiscences de groupes comme les Strokes ou Maroon Five.
Pour conclure The Gents (contraction de The Generous Thieves) ne révolutionne pas le genre mais les titres dans l'ensemble sont assez bien composés, il y a un bon équilibre des instruments et de la voix. L'influence de Sting ou Police est présente dans la voix du chanteur et dans nombre de compositions de l'album ce qui peux déranger mais pour un premier album c'est un bel essai, la transformation sera t-elle réalisée ...  attendons ... 
NOTE 11/20
Site: www.myspace.com/thegenerousthieves

dimanche 3 avril 2011

C'est dans la poche

POP
1966, après le succès de Rubber Soul, les beatles sortent leur septième album: Revolver.
Cet album est certainement à mes yeux un des meilleurs et annonce l'arrivée du premier album concept de l'histoire musicale: Sgt Pepper Lonely Heart Club Band.
Avec Revolver, les Beatles font preuve d'une créativité débordante, et cela dans l'intégralité de la conception de l'album. Cela passe par la pochette de Voormann qui avec des collages et des portraits dessinés innove réellement par rapport aux disques des autres groupes où seule la photo des membres pouvait trôner. Ensuite les Beatles ont créé des techniques d'enregistrement avec la complicité des ingénieurs du son que nous utilisons encore aujourd'hui et pour finir certains morceaux sont conçus sans respecter les codes traditionnels.
Liberté, c'est le mot qui peut caractériser le mouvement émergent qui influence la musique des Beatles en 1966 : le psychédélisme.
Avant d'arriver à l'année psychédélique (1969) les Beatles frapperont un grand coup avec l'incontournable Sgt Pepper Lonely Heart Club Band. Mais cet enregistrement d'anthologie n'aurait sûrement pas existé sans les "bidouilles" des Fab Four sur Revolver. L'album s'ouvre sur Taxman morceau de George Harrison très punchy qui est un pamphlet contre l'imposition dans le système anglais. Ensuite avec Eleanor Rigby, les Beatles innovent dans un sens que l'on attendait pas, en effet, sur cette chanson aucun des Beatles ne joue d'un instrument, laissant place à un double quatuor à cordes enregistré de manière complètement nouvelle. L'ingénieur du son à réalisé une prise de proximité des cordes, ce qui à l'époque ne se faisait pas, on préférait enregistrer avec des micros disposé à une bonne distance pour capter l'ensemble. Ce procédé donne aux cordes une présence incroyable et l'on saisit les subtilités de jeux, ce qui rajoute de l'émotion à la chanson.
I'm Only Sleeping reste plus traditionnel dans sa forme, mais les solos sont enregistrés et passés à l'envers  dans la chanson. C'est les influences indiennes de George Harrison qui s'entendent sur Love You To où le guitariste nous prouve sa dextérité au sitar.
La douceur est de rigueur sur Here There And Everywhere avec la justesse du travail des chœurs. Après un passage dans l'enfance avec Yellow Submarine qui connaîtra un vif succès, c'est le retour des guitares sur She Said She Said
Good Day Sunshine et And Your Bird Sing sont assez classiques des compositions des Beatles.
Avec For No One, les Beatles trouvent dans le cor et le clavecin un instrumentarium adapté à la pop !
Doctor Robert est une chanson sur un docteur connu à New York pour prescrire des pilules du bonheur très facilement. Ensuite troisième composition de George Harrison sur cet album : I Want To Tell You , le travail des chœurs est très précis. Le rythm and blues s'invite sur Got To Get You Into My Life, l'arrangement des cuivres est particulièrement soigné. Pour terminer cet album d'anthologie, les Beatles nous livrent un Tomorrow Never Knows, entièrement psychédélique. On peut entendre dans la chanson des morceaux de compositions réenregistrés dans le morceau, le sample est né ...
En conclusion tout le monde connaît les Beatles mais plutôt que d'entendre ici ou là tel ou tel morceau, il est bon de prendre un album dans son ensemble. Grâce à Revolver, les Beatles ne sortent pas une "compil" de titres premiers aux charts mais un vrai travail de studio avec une recherche de nouvelles techniques sur pratiquement tous les morceaux. Cet album est un indispensable pour toute discothèque pop rock.
NOTE 18/20
Site: www.thebeatles.com/ 

Oiseau à la grise robe, sous mon regard tu te dérobes

HIP HOP
L'artiste du jour vient de Californie, quel état prodigieux, le soleil, les plages, le gouverneur qui nous fait "I'll be back", et tous ces splendides volatiles qui vont nous intéresser.
En effet c'est Pigeon John et son album Dragon Slayer que nous allons découvrir. Vétéran de la scène californienne, Pigeon John est complètement inconnu en Europe, c'est Hervé Salters (Général Elektriks) musicien et producteur de l'album Dragon Slayer qui, grâce a une carte blanche que lui laisse son label Discograph, nous amène sur un plateau ce petit oiseau !
Relayé par radio Nova, le premier morceau The Bomb est un véritable tube, un thème chanté suivi des claviers au son vintage de Salters. Sur Buttersoft Seats, la rythmique est assurée par un clavier au son de clavecin et le refrain est entonné par une choriste, plus cool que le premier morceau, l'ambiance feutrée générée est très agréable.
Avec Dude It's On, c'est le refrain qui est vraiment intéressant avec ce riff au clavier qui martèle les paroles, la touche Salters est évidente.

Rock Bottom Again, nous entraîne dans une ballade avec cuivres et piano, le chant de Pigeon John semble enfantin.
Before We Gone semble échappé de la bande originale d'un road movie, la guitare ponctué par le synthé et une batterie au son électronique rappelle les saccades régulières du train.
Sur Davey Rockit le premier couplet nous fait penser à l'ambiance des albums des années 80 de David Bowie, ensuite le rap de Pigeon John viens casser cette ambiance.
Dans la droite ligne du premier morceau, Hey You sera certainement le prochain hit de l'album, ça sonne vraiment rock et on se prend vite au jeu de fredonner la chanson.
Les deux prochains titres sont vaiment rap actuel, il ne m'intéresse pas, et sont pour moi hors de propos par rapport à l'homogénéité de l'album.
Excuse me redonne un peu de baume au cœur mais c'est véritablement grâce au dernier morceau Ben Vereen que Pigeon John nous emporte sur ses ailes à la découverte de son groove.
En conclusion l'album est sympathique à écouter, on y trouve des tubes, des ballades, du groove. On peut regretter les morceaux plus rap qui ne révolutionnent pas le genre et qui nuisent à l'harmonie de l'album. Mais le véritable reproche est de savoir si l'on est en présence d'un album d'Hervé Salters featuring Pigeon John ou le contraire. En clair Pigeon John nous a t-il dévoilé son travail ? Si tel n'est pas le cas, ce pigeon pourrait bien devenir le dindon de la farce.
NOTE 10/20
Site: www.pigeonjohn.com/
Ecoutez l'album ici

De l'or pour les mendiants

ROCK
Les stones pendant un repos salvateur après leurs tournées marathon ( 250 à 300 dates par an ) décident de rentrer en studio pour enregistrer en 1968 leur 10éme album sous le label London Records ( 7éme sous le label Decca). Il s'agit de Beggars Banquet, cet album sera suivi de trois autres incontournables: Let It Bleed, Sticky Finger, Exile On Main Street.
Ces albums sont les plus importants de la carrière des Stones et leur ont permis de rentrer au firmament du temple du rock.
Après avoir dans les albums précédents fait des reprises, composé leurs premiers hits mondiaux comme Satisfaction, s'être dirigé vers les expérimentations sonores sur l'album Their Satanic Magesties Request, les mauvais garçons reviennent à leur racine blues et ajoute cette violence propre au rock. Musicale d'abord, la violence se trouve ensuite dans les textes ce qui les différencie vraiment des Beatles, leurs éternels rivaux sur le plan marketing ! En effet les Stones dès l'album Aftermath avaient ce jeu de guitare qui se croisait ( pas de leader) ou Richards et Jones effectuaient chacun leur tour dans le même morceau les lignes mélodiques ou la rythmique. Cependant le sujet des chansons restait dans l'ensemble basé sur l'amour et ses péripéties.
Avec Beggars Banquet, on franchit un pas, le son évolue avec l'usage de l'accord ouvert (open tuning) par Keith Richards, des textes engagés, de la provocation et une prise de position jusque dans le choix du nom de l'album si on l'associe à la photo des toilettes publiques. La photo de la pochette ne fut d'ailleurs pas retenue dans l'édition d'origine, la maison de disque préférant un fond blanc style carton d'invitation à ce "banquet de mendiants".
On commence fort avec Sympathy For The Devil, super provoc pour l'époque, le morceau est une longue progression dans laquelle les instruments viennent se greffer les uns après les autres pour arriver au solo de guitare.Le solo n'est pas forcément technique, mais la syncope du phrasé alliée au son crad colle complètement à la chanson. 
Les percussions participent pleinement au succès du titre et les chœurs symboliseront pour beaucoup cette chanson.
Avec No Expectations on sort la guitare slide, il fait chaud on a envie de se poser au bord de l'eau et d'attendre sans rien faire....
Dear Doctor fait partie des morceaux des Stones qui parlent à mots couverts de leurs addictions, l'ambiance est plus country, pas forcément le meilleur morceau de l'album.
Du blues, une partie de batterie droite comme tirée au cordeau, Charlie Watts toujours impeccable qui nous emmène sur des rails au solo d'harmonica de Mick Jagger, bienvenue à Parachute Woman.
Après Jig-Saw Puzzle, assez bien conçu avec ses guitares slide venant ponctuer le chant de Jager et un piano plus rythmique que mélodique, c'est le temps de la contestation avec Street Fighting Man qui donne un grand coup de pied dans la fadeur des chansons de l'époque. Jager pousse sa voix, Richards envoie un riff en accord ouvert, Bill Wyman nous octroie une des plus belle descente de basse, en un mot c'est rock 'n roll.
Sur Prodigal Son, c'est à un rythme soutenu que les guitares nous emmènes danser autour du feu de camp !
Stray Cat Blues a certainement été une source d'inspiration pour pas mal de groupe de Britt Pop quelques 30 ans plus tard, ce morceau est véritablement le plus rock de l'album. La modernité du morceau est évidente.
Des violons irlandais de Factory Girl, les Stones nous entraînent pour la dernière chanson chercher le Salt Of The Earth. Cette chanson est remarquable car elle est la seule de l'album ou Richards chante. Le piano est omniprésent et sur la fin du morceau un chœur chante le refrain. Cette chanson laisse présager un certain You can't Always Get What You Want sur l'album suivant Let It Bleed.
En conclusion, cet album est un incontournable, tout le monde devrait l'avoir au moins écouté une fois. Les Rolling Stones sont rentrés dans la légende en jetant des pavés dans la mare, Beggars Banquet est le premier d'une longue série...
Ainsi, si aujourd'hui encore il y a une telle ferveur pour ce groupe c'est certainement car il y a plus de 40 ans ils ont écrit les plus belle pages de l'histoire du rock. 
NOTE 18/20
Site: www.rollingstones.com/music?v=so&a=1&id=114   
Ecoutez l'album ici