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mercredi 9 mars 2011

Initiales B.A.

RAP
Beat Assailant  que l'on appelle aussi par ses initiales BA, sort fin 2009 son troisième album: Rhyme Space Continuum.
Mais qu'est ce que c'est Beat Assailant ? Je vous arrête tout de suite il ne s'agit pas du fan club de Rocco Sifredi, mais d'un rappeur originaire d'Atlanta qui s'est installé en France au début des années 2000.
Si au départ Beat Assailant ne représente que le rappeur, peu à peu ce nom regroupe aussi le musicien et producteur Maxime Lebidois et sur cette troisième galette Maxime Pinto musicien et producteur aussi.
L'album est très produit et les 2 "m" ( Maxime Lebidois et Maxime Pinto) apportent un savoir faire indéniable, c'est un album de rap mais il y a beaucoup de musique et d'arrangements riches en cuivres, cordes, ...
L'introduction du morceau éponyme est plutôt rigolote avec cette voix passée au vocoder mais remplit parfaitement sa fonction d'intro en montant la mayonnaise.
Rhyme Space Continuum démontre la qualité d'arrangeur des 2 "m": des breaks de cuivres puissants, un solo de guitare qui se poursuit sur des violons tout en douceur, c'est très bien composé.
Le morceau suivant reçoit Ben l'Oncle Soul et sa voix si reconnaissable, Spy est un véritable hommage aux bandes originales de James Bond.
Avec Fire on ne plaisante plus, le morceau est très puissant, le flow de notre rappeur BA est vraiment très rythmé.
Des son plus 80's sur What Did You Do, et le retour d'un thème inspiré des plus grandes bandes originales de film avec Get Your Life On Track. A noter le solo de saxophone baryton sur la fin du morceau.
Le Underground Railroad est de la même veine, avec un côté un peu plus latino amené par le jeu des cuivres et de l'orgue Hammond B3.

Creep et Spaceship sont plus Rn'b, ainsi que le refrain de Working So Hard, je trouve cela moins intéressant car déjà entendu maintes et maintes fois.
Fuck da Jones nous entraîne dans le côté très techno du rap avec des nappes synthétiques à foison.
Très bel instrumental Rhyme Space Interlude nous détend, calme les nerfs avant les guitares saturés de Won't Dance. Ce dernier morceau fait penser au groupe Living Colour qui tenta le crossover entre rock et rap de manière plus ou moins bonne.
En conclusion, ce Rhyme Space Continuum est plutôt bien réussi, l'ennui n'est pas présent ce qui à l'écoute d'un album de rap peut s'avérer fréquent. Ceci est dû en grande partie à la présence des 2 "m" tant à la composition qu'a l'arrangement. La présence de véritables instruments est un vrai plus qui amène une chaleur à l'enregistrement que vous ne pouvez pas retrouver sur des samples.
Bon album, assez différent des productions du genre alors vite sortez vos portes-monnaies.
NOTE 15/20
Site : www.myspace.com/hardtwelve

samedi 5 mars 2011

Folk you !

FOLK
C'est en 2009 que le suédois Nicolai Dunger sort l'album Play, c'est son sixième album solo et il a participé à beaucoup d'autres enregistrements. Le gars a une grande expérience de songwriter et surtout une voix légèrement voilée qui vous marquera dès la première écoute. Sur Play, l'auteur porte une attention particulière aux arrangements avec des guitares rythmique et lead aux sons claires sur l'ensemble de l'enregistrement.
L'album débute sur un morceau au tempo rapide Heart and Soul. Pour le refrain, la voix de Dunger se pose sur des chœurs féminins. Sur Crazy Train l'ambiance est plus country, ce train doit se promener du côté du Texas. Avec Tears In A Childs Eye, le duo formé avec la chanteuse Nina Persson est tout simplement splendide. Sur l'introduction et le premier couplet chantés par Nicolai Dunger nous avons l'impression d'écouter un Lou Reed encore chanteur du Velvet Underground ensuite viens la chanteuse et l'atmosphère change pour être vraiment propre à l'auteur.
Les flutes et le piano sont de sortie sur le titre Can You, au milieu du morceau un break permet à l'artiste de repartir lentement pour monter en puissance progressivement jusqu'a la fin. Après une ballade When Your Work Is Done, Dunger nous offre un blues avec saxophone et piano: Time Left To Spend. Dans Entitled To Play, une chanson très théâtrale, Dunger nous rappelle un grand chanteur: David Bowie. Il manque à ce titre des instruments de fanfare pour être totalement dans le ton. Pour le final Many Years Have Passed, Nicolai Dunger à composé une chanson à la mélodie sympathique mais sans réel intérêt.
Pour conclure cet opus est intéressant pour découvrir un artiste avec une voix vraiment atypique. Play regorge de compositions qui sonnent bien et que vous ne vous lasserez pas d'écouter. Un réel coup de cœur pour le titre Tears In A Childs Eye qui est superbe.
Cependant, si cet album est une découverte pour moi, Nicolai Dunger à déjà composé pas mal d'albums, les prochains se doivent d'être différents sinon la lassitude sera présente. Pour éviter cela, la seule voie sera d'améliorer la qualité de composition, mais restons objectif,  notre suédois part déjà d'un bon niveau.
NOTE 12/20
Site: www.myspace.com/nicolaidunger

mardi 1 mars 2011

Voyage Voyage ...


JAZZ
Eric Legnini nous livre en 2009 son troisième album solo. Sideman des plus grands jazzmen, de Stefano di Battista à Stéphane Belmondo en passant par Flavio Boltro, c'est un bon technicien du piano.
Cependant être un virtuose, ne veux pas forcément dire que l'on est un bon compositeur. Mais sur ce Trippin', Legnini nous prouve qu'il est capable de composer des morceaux avec de très bon thèmes.
Bien entendu depuis son premier album Miss Soul en 2006, Eric nous montre la couleur, et c'est le bleu du blues, du funk et du boogaloo. Il nous entraine dans la musique qu'il aime et le voyage est agréable, car sur Trippin' contrairement aux autres albums, il y a une diversité de styles qui est très intéressante.
L'album commence avec le titre éponyme, c'est au Fender que Legnini joue un thème bluesy, le solo de clavier est très rythmique soutenu par un batteur très vif qui répond au pianiste.
Avec Casa Bamako, le pianiste nous emmène sur les pistes africaines avec un jeu chaloupé renforcé par le jeu subtil de charley du batteur.
La composition  Bleak Beauty me rappelle celles de Joe Henderson, ici Legnini joue sur la dissonance, la tension créée par le thème est résolue par le solo qui reste complètement tonal même si Legnini ajoute des blue note dans son jeu.
Sur Rock The Days le fender est de retour, Eric en virtuose joue un solo magnifique, la fin du morceau est une véritable montée en puissance avec une batterie rageuse !
Les reprises de titres pop en jazz sont de plus en plus courantes, encore faut-il amener quelque chose à la reprise, Eric Legnini y arrive avec The Secret Life Of Plants de Stevie Wonder. Exercice difficile tant l'original est sensible.
Amarone nous transporte cette fois-ci dans des contrées latines, le solo de contre basse est trés mélodique et fluide.
Allongez vous et parlez moi de vous, est-ce là l'esprit du titre Introspection #1 ? L'ombre d'un certain Keith Jarrett plane sur ce morceau.
Legnini enchaîne avec un bon vieux blues qui sent bon le bouge, la fumée et l'alcool ...
Le titre Doo Goo est a écouter sans modération pour tous les funky people avec un riff au clavier rappelant les titres de la fin des années 60.
Épreuve de bravoure sur Bullit Mustang Fastback, morceau up tempo où la virtuosité des musiciens est mise à contribution.
Eric Legnini fini cet album avec la reprise de Shadow of your Smile qui est magistralement interprétée, coup de chapeau pour la reprise du thème par le contrebassiste qui est jouée avec une grande sensibilité.
Pour conclure certainement le plus abouti des albums du sieur Legnini, les compositions sont de plus en plus recherchées, les soli des instrumentistes ne tombent jamais dans la démonstration technique. Le pianiste a digéré les différents styles de musique et la technique pianistique pour nous raconter son voyage musical.
Un seul bémol sur l'album, les reprises ne sont pas toutes du niveau de Shadow Of  Your Smile et The Secret Life Of Plants, l'ennui arrive vite sur Darn That Dream. En bref on attend plus d'un gars capable de composer Bleak Beauty.
NOTE 14/20
Site: www.myspace.com/ericlegnini
Ecoutez l'album ici