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jeudi 15 mai 2014

Le côté sauvage ...

Rock
Il existe des enregistrements mythiques qui traversent les années sans prendre une ride (désolé). On ne peut pas savoir à l'avance ce que donnera tel ou tel album. Les musiciens peuvent être au top, les compositions fouillées et les textes ciselés, il y a aussi le paramètre chance qu'il ne faut pas oublier.
Bon nombre de compositions exceptionnelles n'ont pas connu l'aura de la gloire pour un simple rendez-vous manqué avec le public et parfois même en amont avec le producteur.
Ce rendez-vous, Lou Reed ne le manque pas avec l'album Transformer. Bons musiciens, textes mêlant provocation et mélancolie, compositions rock intemporelles et production par l'homme du moment, à savoir David Bowie.
Bowie est auréolé de sa première place dans les charts anglais avec Space Oddity et sort le légendaire Ziggy Stardust quelques mois avant l'album de Lou Reed. L'année 1972 est donc très chargée pour le "Thin White Duke" puisque hormis ses projets personnels, il produit pour la première fois. Ainsi ce n'est pas un album mais deux qu'il va réaliser, puisqu'à Transformer il convient d'ajouter All The Young Dudes par le groupe Mott The Hoople. Ce dernier enregistrement contient le tube éponyme ainsi que Suffragette City. Le succès de ces 2 albums est remarquable, Bowie tel un roi Midas transforme en or tout ce qu'il touche...
Bowie, par sa connaissance des attentes du public à permis à Lou Reed de rencontrer un succès qui n'aurait certainement pas été aussi phénoménal avec un autre producteur.
Transformer commence fort avec le tube Vicious et son riff acéré de guitare électrique. Après les chœurs de Andy's Chest, c'est le piano et les cordes de Perfect Day qui nous attirent dans une douce mélancolie. Ce titre est superbe et permettra à Lou Reed avec Satellite Of Love et bien entendu Walk On The Wild Side de passer à la postérité.
Le punchy mais plus classique Hangin' 'Round laisse place au tube planétaire Walk On The Wild Side avec sa ligne de basse reconnaissable entre mille, cette histoire chantée à la limite du parlé, ce gimmick vocal et le superbe solo de saxophone de Ronnie Ross. Il faut noter que c'est David Bowie qui invite Ronnie Ross sur l'album. Ross était le professeur de saxophone de Bowie quand il intégra son premier groupe.
Après Make Up dans lequel Lou Reed profite du contrechant d'un tuba, c'est le retour des chœurs et du piano pour un autre morceau d'anthologie: Satellite Of Love. Transformer se poursuit avec Wagon Wheel et son riff assez classique. Le côté théâtrale des chansons de l'époque fait son apparition avec New York Telephone Conversation, titre le plus court de l'album. I'm So Free pose les jalons d'un rock plus standard et enfin Goodnight Ladies élargit la palette du chanteur à une couleur jazzy.
Transformer est un album à ne pas manquer, il brille au firmament des classiques du rock.
Si Lou Reed décédé en 2013 a été un artiste incontournable du rock, il a aussi réussi à laisser son empreinte au cinéma grâce à une interprétation que j'adore dans le film de Paul Auster et Wayne Wang : Brooklyn Boogie.
Note: 18/20
Ecoutez ici 



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