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dimanche 27 octobre 2013

De la musique classée X

Jazz
L'automne est là, le mois de novembre s'annonce avec les quelques festivals de jazz de fin d'année dont celui de Limoges fait partie. La programmation de cette année est toujours aussi éclectique, avec des têtes d'affiches, des nouveaux talents et une grosse place faite au jazz vocal avec entre autre David Lynx et pour clôturer le festival Lisa Simone.
Je vous ferai un compte-rendu des concerts auxquels j'aurai assisté dans les prochaines semaines. Mais avant je voulais revenir sur une découverte du festival 2012, Francesco Bearzatti et Tinissima Quartet.
Le saxophoniste était venu défendre son album X (Suite For Malcolm), hommage à une figure emblématique de la lutte pour les droits des noirs américains, mais aussi à travers lui à toute la musique afro-américaine que Bearzatti reconnaît comme une véritable source d'inspiration.
X (Suite For Malcolm) se présente comme une musique de film suivant la biographie du célèbre militant. 
Le groupe se compose de Francesco Bearzatti au saxophone, clarinette, xaphoon, de Giovanni Falzone à la trompette et voix, Danilo Gallo à la basse et Zeno de Rossi à la batterie.
L'album commence doucement avec une mise en ambiance créée par un thème répétitif sur Prologue, s'en suit un morceau basé sur les percussions, Smart Guy. On commence à rentrer dans le vif du sujet avec l'excellent Cotton Club dans lequel le riff de Funky Town est remanié avec bonheur.
L'aspect cinématique est de retour avec Prince Of Crime. Le groupe se déchaîne sur Satan In Chains avant d'imposer un thème très sobre, mystique sur Conversion où le trompettiste Giovanni Falzone montre la qualité de son jeu.
Avec  A New Leader, morceau plus rythmé, Francesco Bearzatti utilise un effet sur son saxophone pour créer un son lead monophonique. Sur enregistrement on aime ou pas, en live on ne peut que succomber tant l'effet produit est intense. Betrayal est d'une conception jazz plus classique, le saxophoniste fait un solo très technique et utilise les harmoniques pour accentuer la tension de son phrasé.
Sur Hajj Francesco Bearzatti utilise un xaphoon, sorte de croisement entre un saxophone et une flûte à bec. J'étais impressionné par la manière de jouer du saxophoniste sur cet instrument qui est souvent utilisé pour l'apprentissage de la musique. Sortir un thème et un son aussi bon avec un "jouet" est vraiment incroyable et en dit long sur le nombre d'heures de vol que peut avoir le saxophoniste...
Hajj est à rapprocher de Kinshasa (To Muhammad Ali) pour la composition de thèmes plus world, arabisant pour le premier et africain pour le deuxième. Mais avant de faire la fête avec le dernier morceau, Epilogue vient nous rappeler la gravité du personnage, c'est Napoleon Maddox qui prête sa voix à ce morceau au thème jumeau du prologue.
Ce concert fut l'occasion de découvrir un saxophoniste de talent qui sait composer et n'hésite pas à blaguer avec son public.


Pour finir le concert, le Tinissima Quartet et Bearzatti nous ont dévoilé un morceau de leur nouvel album Monk'n'Roll, projet amusant ou les italiens se sont amusés à croiser des morceaux rock avec des standards de Monk. Parfois c'est une véritable réussite, mais l'usage du système peut lasser. Je vous invite a écouter l'album et essayer de reconnaître les originaux.
En conclusion, ne passez pas à coté d'un artiste virtuose qui a un vrai talent de composition. Son quartet n'est pas en reste et Giovanni Falzone à la trompette mérite le détour.
Note : 15/20







  

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