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lundi 11 janvier 2016

Éclats d'Émail 2015 débrief tardif 2/2

JAZZ
Quand on pense au vibraphone dans le jazz, inévitablement le nom de Milt Jackson surnommé Bags, surgit de votre mémoire. Et les mélodies de l'indispensable Bags Groove s'ensuivent quelques secondes après.
Pascal Schumacher n'est pourtant pas dans cette lignée de vibraphonistes. Certes il maîtrise l'improvisation et n'a pas à rougir lorsqu'il s'agit d'entamer un chorus up tempo.
Non, là où Pascal Schumacher nous emmène c'est au delà du bebop. Que ce soit dans ses compositions ou dans la construction des soli, le vibraphoniste crée des images. On est dans une musique cinématique, d'illustration, racontant une ambiance.
Venu présenter son album Left Tokyo Right entouré de Franz Von Chossy au piano, Pol Belardi à la contrebasse et Jens Duppe à la batterie, Schumacher nous livre un spectacle complet.
Le travail avec les lumières ( pour moi un peu trop de passage dans la quasi obscurité), le son, la mise en place du set, tout avait été travaillé en étroite collaboration avec les techniciens.
L'album ne faillit d'ailleurs pas voir le jour car la fondation Laborie productrice avait fondu les plombs au moment ou Left Tokyo Right devait sortir dans les bacs.
Ce n'est donc qu'un an après que l'album put enfin être distribué ! Les vicissitudes de la production musicale !
Pas bégueule, le vibraphoniste est venu pour le 10ème festival jazz Éclats d'Émail nous honorer de sa présence.
Très bonne qualité d'improvisation et une certaine féerie se dégage des compositions de Schumacher.


On imagine aisément ses compositions comme bande originale d'un film.
Peut-être un travail dans l'avenir ?
Les autres musiciens sont d'un bon niveau et restent en retrait par rapport à Schumacher.
De bons sidemen, mais qui je pense auront du mal à être leader un jour.
Ce vibraphoniste mériterait peut-être une équipe "de luxe" en faisant des collaborations avec les autres musiciens du label voire d'autres labels.
Ce serait réellement intéressant et permettrait de mettre sous les feux de la rampe le talent de Pascal Schumacher qui reste assez peu connu du public français.


Écoutez Left Tokyo Right ici

En conclusion, même si je n'ai pas vu beaucoup de concerts pour ce 10ème festival Jazz Éclats d'Émail, la qualité était au rendez-vous.
La diversité est toujours présente dans ce festival et toutes les couleurs du jazz contemporain sont représentées.
Il manque à mon sens un grand tremplin Jazz, avec résidence et album pour le vainqueur.
Les équipes présentes ont la capacité de faire un tel événement au sein du festival.
J'espère que mon appel sera entendu ...


Éclats d'émail 2015 le débrief tardif 1/2

JAZZ
Effectivement faire des posts au mois de janvier 2016 pour un festival se déroulant en novembre 2015, ce n'est pas réellement coller à l'actualité. Je n'aurai jamais ma place à BFM TV...
Petit festival pour moi car je n'ai vu que 2 concerts de la programmation toujours éclectique de ce 10ème festival Jazz Éclats d'Émail.
Après avoir raté Ambrose Akinmusire car le concert était complet bien avant le mois de Novembre. Je décidais d'aller voir un soufflant que je ne connaissais absolument pas.
Sylvain Rifflet venait donc en ce samedi 14 novembre défendre sur scène son album Mechanics, accompagné de Joce Mienniel à la flute et kalimba, Phil Gordiani à la guitare et Benjamin Flament aux percussions.
L'ambiance est plutôt paranoïaque à l'entrée dans le centre culturel. Accueilli par des policiers, l'attente avant le concert laisse monter en moi un sentiment désagréable de suspicion à l'égard de chaque personne entrant dans le bâtiment... Les attentats de la veille avaient laissé des traces dans mon esprit.
Avant que ne commence le spectacle, le directeur du festival et Sylvain Rifflet disent quelques mots par rapport à leur présence ici, et l'atrocité des attentats de Paris. Autant dire que l'ambiance est plutôt morose...
Mais la musique nous sauvera tous et dès que le show commence, on oublie ces images diffusées en continue, cette tension d'avant le spectacle.


Les musiciens égrènent les notes avec une belle virtuosité, ça me fait plaisir de voir un flûtiste de qualité, Joce Mienniel assure vraiment.
Sylvain Rifflet ne démérite pas avec une grosse technique et des phrases de chorus excessivement longue. Ce monsieur à des choses à nous dire !!!
J'aime beaucoup son jeu ou il sait allier subtilité et puissance. Vraiment belle découverte d'un soufflant hors pair.
L'ensemble des morceaux est homogène, je suis un peu déçu par le kalimba. Je trouve que l'on sort d'une production assez léché pour un moment de "bricolage". Surtout qu'on prend trop son pied à écouter Joce Mienniel à la flûte pour le voir ensuite aligner 5 notes sur le kalimba.
Bien entendu c'est un avis complètement subjectif et c'est peut-être l'effet recherché par Rifflet.
Ainsi, grâce aux morceaux de Mechanics, Sylvain Rifflet et ses acolytes nous ont donné la banane et une furieuse envie d'aller voir d'autres concerts.