Il ne s'agit pas de Bart Simpson essayant d'aider son père Homer à voyager vers le pays du chocolat, mais de Jacques Schwartz Bart nous invitant à un voyage dans la culture vaudou. Le saxophoniste ardent défenseur du Gwoka guadeloupéen, mélange avec brio les rythmes et sonorités caribéennes avec l'improvisation jazz néo-bop.
Après le succès de son album Jazz Racine Haïti, il nous présente au château de La Borie, à côté de Limoges, un programme en trio. Le set de ce concert donnera lieu à un enregistrement en fin d'année.
Le ténor s'est entouré de Moonlight Benjamin au chant et de Claude Saturne aux percussions.
Cette soirée estivale ensoleillée dans le cadre des jardins du château rend propice notre esprit à partir pour un odyssée sur le bateau de la musique de Bart.
Jacques Schwartz-Bart joue avec un son très droit, la prise de son par un micro accroché au pavillon isole tous les bruits de clétage. C'est un choix assez personnel, je me rappelle que Julien Lourau se servait du bruit des clés pour lancer le rythme d'un titre sur lequel Bojan Z faisait la mélodie.
Ici pas de fioritures, juste le son du saxophone.
Le programme est très ancré dans la culture vaudou et le mysticisme se voit renforcé par la formidable chanteuse Moonlight Benjamin. Le ténor a su s'entourer d'une perle rare.
A l'écoute de certaines chansons on ne peut s'empêcher de penser au St Thomas de Sonny Rollins, ou plus récemment à David Murray et son Gwo-Ka Masters. Mais la chanteuse apporte cette dimension profondément humaine qui transcende la musique.
Le percussionniste n'est pas en reste et module son jeu à chaque instant pour appuyer le saxophoniste ou la chanteuse.
Ce concert a vraiment fait voyager l'assistance et le trio fort de son succès n'a pu quitter la scène qu'après avoir joué 40mn de plus que le programme officiel !
En conclusion, encore une fois le jazz s'enrichit des cultures et personnalités de ceux qui le créent, pour le plus grand plaisir des auditeurs.
Note: 15/20
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