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mercredi 11 juin 2014

Made In France

Pop Française
Non, vous ne rêvez pas, je vais vous parler de pop française. Ce n'est pas anodin puisque ma discothèque en français ne doit même pas représenter 5% de mes disques. Mis à part l'intégrale de Gainsbourg, Métronomie de Ferrer et 1 ou 2 albums de Mathieu Chédid, je dois bien reconnaître que les chansons en français ne m'intéressent pas beaucoup.
Mais Gaëtan Roussel est un malin, révélé par le groupe Louise Attaque qui connut un succès exceptionnel avec le premier album éponyme, il sait faire des tubes. C'est en véritable hitmaker qu'il publia en solo son premier album Ginger sorti en 2010 et qui connut un beau succès.
Avec Orpailleur, Roussel reprend les recettes de son succès, des mélodies faciles à retenir et répétées, des textes délicats et une musique simple. Ne cherchez pas ici 3 guitares, 2 claviers et une section de cuivre. Dans quelques morceaux, des cordes viennent se frotter à la mélodie mais toujours de manière délicate, pas de façon belliqueuse comme les violons de Prokofiev dans Roméo et Juliette.
Cette simplicité du line-up s'apparente presque à du Lo-fi dans certaine chanson, la volonté du compositeur devant être de laisser le texte et le chant primer.
Orpailleur commence avec un tube : La Simplicité, les choeurs féminin font merveille. Ce titre me fait l'impression d'être un contre-point à la dernière chanson de l'album La Barbarie dont le texte magnifique, décrit sans jamais le dire le titre. Au contraire, dans La Simplicité, les chœurs martèlent le titre tout au long de la chanson. Éolienne est le premier single extrait de Orpailleur, le titre est plus produit et les chœurs sont encore de la partie. L'ambiance dub est au rendez-vous sur le titre suivant Par-dessus Tes Epaules. Le rythme s'emballe sur Cha Cha Cha avec un break digne des dancefloors. Ballade, La Poésie reste plus classique même si le texte est bien trouvé. Musicalement et surtout au niveau de la section rythmique, j'aurai préféré quelque chose de plus abouti. Orpailleur retrouve les rythmes propres à la danse. Le rock fait son apparition sur Matrice et son riff de guitare. Avec Hum Hum Hum, on se rappelle Louise Attaque mélangé à une rythmique électro.
Face Aux Etoiles, We Will Be Strong ne sont pas au même niveau que les autres morceaux, décevant pour la fin de l'album.
Mais Orpailleur révèle sa pépite sur le dernier titre La Barbarie que j'ai déjà évoqué plus haut.
L'écoute d'Orpailleur donne envie d'aller voir Gaëtan Roussel défendre sur scène cet album. Les festivals d'été commençant bientôt, vous pourrez à coup sûr trouver sur les routes de France ce chercheur de pépite émérite.
Note: 12/20
Ecoutez ici




mardi 3 juin 2014

Haaa la trompette dans le jazz

Jazz
Le trompettiste Ibrahim Maalouf, fort d'une carrière déjà importante en tant que compositeur et instrumentiste pour nombre d'artistes, sort fin d'année 2013 son cinquième album en tant que leader : Illusions.
Cet enregistrement reprend la recette d'un jazz mâtiné de musique orientale. Les origines libanaises du trompettiste enrichissant ses compositions musicales. Mais avec Illusions, Ibrahim Maalouf, va un peu plus loin dans le jazz fusion et même sur certains morceaux dans le funk.
La sauce prend bien et les 9 morceaux de Illusions sont dans l'ensemble assez bons. Le compositeur va du début à la fin de l'enregistrement travailler un thème en l'exposant différemment, en ne prenant qu'une partie d'un motif, en étirant une autre, à la manière des compositeurs de musique de film. Est-ce son travail sur la bande originale du film Yves St Laurent qui lui a donné cette envie ?
Illusions est présenté dans un coffret cartonné contenant un digipack de l'album, des cartes postales et un livret. Très bel objet illustré par les photos de Denis Rouvre ainsi que dans le livret celles de Malena Marquez. Cette dernière ayant photographié les sessions d'enregistrement. Un grand soin a été apporté à l'élaboration de ce coffret et c'est appréciable.
Après Illusions qui ouvre l'album de manière crescendo avec la guitare en point d'orgue, Conspiracy Generation avec son thème sombre joué par un ensemble de cuivre entame l'exposition des thèmes et motifs que Maalouf va reprendre tout au long de l'album.
In Pressi me rappelle par son thème avec réponse le jeu des cuivres dans les balkans. On retrouve cette construction sur Nomade Slang. Busy commence assez lentement puis s'oriente progressivement vers une improvisation free. Vu et revu et sans grand intérêt.
Le tempo s'agite sur If You Wanna Be A Woman avec Franck Woeste au clavier et Xavier Rogé à la batterie qui essayent de contenir les rugissants cuivres. A noter le solo de basse de Laurent David et celui de Maalouf qui doit être le plus technique de l'album. Morceau très bien composé et interprété.
Bien malin celui qui reconnaîtra la chanteuse à l'origine du tube suivant. En effet Unfaithfull est la reprise de la chanson de Rihanna. J'aime bien le principe, c'est assez réussi même si le thème à la trompette reste en dessous du reste de l'album, les arrangements viennent combler ce manque. True Sorry vient conclure le mouvement de Illusions et Conspiracy Generation. Ce titre passe assez souvent sur TSF Jazz et  c'est lui qui m'a donné envie d'acheter Illusions.
Petit cadeau pour finir l'album avec un funk de très bonne facture: Illusion, dans lequel le guitariste François Delporte s'en donne à cœur joie.
Illusions est un album vraiment appréciable et si les soli de Ibrahim Maalouf ne rivalisent pas avec la jeune garde mené par un Ambrose Akinmusire, on doit lui reconnaître un talent de composition indéniable.
Cet enregistrement nous donne un jazz un peu différent du mainstream mais pas gadget pour autant.
N'hésitez pas à vous procurer Illusions, les bons moments à l'écouter ne seront pas des mirages.
Note: 14/20
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