Translate

samedi 25 janvier 2014

Quelles pédales !


Jazz Rock
Concert à Tulle dans le cadre du festival Bleu en Hiver de Guillaume Perret & The Electric Epic venus défendre leur album éponyme paru en 2013.
Une lumière rouge surgit du fond de la scène sur un bruit léger de clefs de saxophone enrobé de delay.
Guillaume Perret s'avance dans l'obscurité éclairé par les seules leds rouges se trouvant dans le pavillon de son sax. En contournant un ampli il manque de tomber en trébuchant sur un pied de micro malveillant.
Combien de musiciens se sont cassés la figure à cause de ces maudits pieds de micro, des milliers j'en suis sûr ! L'inventeur qui trouvera le moyen faire tenir ces micros sans perche réductrice de têtes ou support trancheur de mollets sera riche à millions !
La musique et les musiciens s'installent doucement, laissant découvrir un guitariste Jim Grandcamp, un batteur Yoann Serra, un bassiste Philippe Bussonnet et le leader Guillaume Perret au saxophone ténor.
Ce dernier a dû porter plainte contre son coiffeur car sur le sommet du crane, il présente une houppette digne de tintin !
Je me sens obligé de le bâcher un peu car le gars assure grave et le concert était vraiment génial.
Dès le premier morceau Guillaume Perret se sert de l’électrification de son sax pour passer le son à travers différentes pédales. Et quelles pédales ! Une bonne dizaine trônent devant lui. Avec dextérité, de la pointe du pied il appuie sur celle-ci pour mettre de la reverb, sur l'autre pour de la distorsion, ...
Les effets c'est bien mais il faut savoir les utiliser à bon escient et surtout que cela ne serve pas de cache misère à un jeu assez pauvre de l'instrument.
Rassurez-vous, Guillaume Perret est impressionnant de virtuosité et de technique et le jeu avec les effets est savamment dosé sur chaque thème. Le saxophoniste a dû passer des journées entières à chercher comment utiliser tel ou tel effet pour rendre réelle cette expression de joie par moment, colère parfois, ...
Souvent comparé par la presse avec Weather Report, le groupe me fait plus penser aux Brecker Brothers.
En effet, dans le couple initiateur de Weather Report, Zawinul et Shorter, c'est à mon sens le clavier qui porte la culotte alors que dans les Breckers Brothers, ce ne sont que des soufflants aux commandes. Le parallèle se fait avec le duo Grandcamp à la guitare et Perret au sax qui fonctionne comme Randy et Michael Brecker.
Attention, Brecker était le maître absolu des notes harmoniques, Perret même s'il les utilise avec facilité, ne les possède pas encore assez pour avoir ce phrasé mélodique si spécifique.
Non, la comparaison est plutôt sur le le jeu rythmique et la vitesse démoniaque d’exécution des soli, couplés au travail du son propre au rock.
L'album Heavy Metal Be-Bop et son hymne Some Skunk Funk dans lequel Brecker improvise avec un effet de pédale wah-wah sont certainement une inspiration forte de Guillaume Perret & Electric Epic.
Le guitariste improvise aussi en se servant des effets comme d'un moyen d'expression supplémentaire. Très technique il enchaîne les morceaux avec une certaine nonchalance.Yoann Serra à la batterie arrive à servir de trait d'union aux 4 musiciens en modulant son jeu à l'écoute de chacun. Le bassiste, encore un tueur, a réussi a anesthésier la salle sur un solo où avec le son d'une guitare saturée, il s'est retrouvé avec la puissance du Stade de France dans une salle de 500 personnes !
Petite erreur de sonorisation qui n'a duré que quelques minutes.
Par la suite Guillaume Perret joua un morceau à la mémoire de son grand père décédé, pas d'effet ou de sax électrique, juste le ténor et un micro. Beau moment et émotion certaine.
La fée électricité revint quelques minutes plus tard pour la plus grande joie des spectateurs.
Au bout de 2 heures de concert, l'évidence pointe son nez, super expérience et envie d'acheter le disque Guillaume Perret & Electric Epic pour prolonger le plaisir.
Note: 16/20
Guillaume Perret joue sur un sax électrifié, évolution du Varitone de Selmer, qui n'a rien avoir avec le sax midi ou usb d'Akaï, pour ceux que ça intéresse, quelques précisions... 


  



samedi 18 janvier 2014

J'aime le Q

Rock
Je le confesse tout haut j'aime le Q, mais ne vous méprenez pas et effacez ce sourire goguenard imprimé sur votre visage, il s'agit du Q de James Taylor Quartet soit en abrégé JTQ. Dans mon dernier article, je vous parlais d'un clavier héros, Hervé Salters et bien nous continuons avec un roi de l'orgue Hammond. Dans la discographie pléthorique de James Taylor, c'est à l'album le plus rock que je vais m’intéresser: A Few Useful Tips About Living Underground. La découverte de ce quartet détonnant est un bon souvenir. 1996, en ballade à La Rochelle, avant d'aller voir un groupe jouer dans un caf' conc', apéro dans un bar assez proche. La bière n'est pas bonne mais le tenancier passe de la bonne musique classique rock, l'endroit est convivial. Soudain passe dans les enceintes Creation, mon regard croise celui du guitariste du groupe avec lequel je jouais à l'époque, hummmm c'est bon ça ! Énorme riff funky au clavier, cocotte endiablée à la gratte, si l'ivresse de la boisson est encore loin, celle de la musique est bien présente. Ni une ni deux, le barman doit s'expliquer sur l'origine de cette bonne musique. Formule admise dans les milieux branchés: "Hé, c'est quoi ce qui passe" réponse tranchée: "Ben c'est James Taylor Quartet" sous-entendu tu connais pas gros naze ?
Le lendemain en début de matinée, vers 12h30, je retrouve mon pote guitariste qui a eu le temps de faire un tour au disquaire du coin, on écoute le cd et là énorme déception, erreur sur la personne, l'album est de James Taylor le guitariste américain. Ce n'est que de retour à Limoges et après de nombreuses recherches que je tombe sur la pépite A Few Useful Tips About Living Underground.
Cet enregistrement est celui que je préfère car même si d'autres albums comme Get Organized, The Money Spider, Blow Up, sont de bonnes factures, le son et la qualité des compositions ne sont pas du même niveau.
En effet, le début de l'album est plutôt costaud avec Selectivity, Creation et Staying Active et son solo de gratte qui dépote. Le plus classique It's Your World laisse la place à la reprise du thème de Dirty Harry sauce JTQ un standard du groupe et certainement son morceau le plus connu. On retrouve cette posture rock sur Don't Let Money Be Your God. Le funk est plus présent en fin d'album avec Nutrition et Check It Out. A Few Useful Tips About Living Underground se termine avec Grass Is Not Greener et son superbe solo de sax sur une rythmique typique des années funk jazz de la fin des années 60.
Cet album a usé ma platine des heures durant, je regrette de ne pas avoir vu le JTQ en live défendre A Few Useful Tips About Living Underground. Les tournées récentes sont plus axées sur une soul assez classique. Il manque ce petit truc pour dire "Hé, c'est quoi ce qui passe" ...
Note: 16/20
Ecoutez ici